L’importance de la bonne utilisation de l’argent public dans la gestion et la consommation des crédits financiers, alloués par l’Etat, a été une nouvelle fois évoquée par des spécialistes des finances à Oran. Cela nous renvoie, d’une manière pertinente, selon eux, à se poser la sempiternelle question : «Pourquoi la consommation des crédits de paiement, nécessaires aux projets sectoriels, est très faible chaque année dans les wilayas du pays? La loi 15-18 de 2018, relative aux dispositions de la Loi des Finances, permettant un meilleur contrôle budgétaire et un renforcement de l’évaluation des performances des secteurs à travers notamment les opérations notifiées et lancées, en cours ou non lancées pour une bonne utilisation des deniers publics, a été longuement explicitée, ce mercredi, lors du Conseil d’exécutif hebdomadaire de wilaya, de même que la nouvelle Circulaire de janvier 2023 du ministère des Finances, sur le report à concurrence de 5% des opérations individualisées mais non dotées d’un ODS (ndr Offre de service) à l’année suivante. Auparavant, les crédits avaient été accordés aux responsables et les sommes financières qui leur étaient allouées, ont été consommées dans la même année. Aujourd’hui, le concept a changé dans certaines lois, de manière à ce que les crédits soient alloués aux responsables, selon «des normes et des objectifs» dont ils seront d’ailleurs tenus pour responsables, ce qui explique la circulaire 2023. La wilaya d’Oran n’échappe pas pour autant à la liste des wilayas concernées par la faiblesse des crédits sectoriels alloués à ses responsables. Le dernier rapport de la DPSB établit, à cet effet, quelques «performances» de portefeuilles de secteurs clés dans la wilaya d’Oran lesquelles ont été arrêtées à la situation de novembre 2024. A en juger par les chiffres des taux de consommation des crédits alloués aux secteurs : santé (30%), DJS (24%), hydraulique (22%), DEP (13%), emploi (9%), éducation (5%) etc…, ce qui renvoie à une analyse, selon laquelle globalement le taux de consommation oscille pour le moment entre 05 et 30 %, avec toutefois des prévisions d’atteindre 50 à 58% à fin décembre 2024. Ce ne sont qu’un échantillon de performances d’évaluation de secteurs ayant peu consommé les crédits qui leur sont alloués, à l’occasion des programmes 2023-2024. Une autre situation montre également que s’agissant de la période 2023-2024, l’on a noté 56 opérations notifiées et lancées, 14 ayant fait l’objet d’engagement et 13 autres en cours, avec un taux de clôture provisoire de 41%. Parmi les motifs évoqués sur la faiblesse de la consommation par les secteurs des crédits qui leur sont accordés, figurent, entre autres, le dépôt de factures, les réserves, le problème de la dérogation de signature de paiement en cas d’absence ou de mutation d’un directeur.
De janvier à novembre 2024. Faiblesse de consommation des crédits par les secteurs
- par B. Habib
- Le 29 Novembre 2024
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