Le Carrefour de Mostaganem

Association de la Presse. Pour promouvoir la communication au sein de l'Administration

Par Younes Zahach

L'Association de la Presse de la wilaya de Mostaganem (APM), sous l'impulsion du wali Ahmed Boudouh, a lancé une vaste opération de formation au profit des chargés de communication des administrations et des collectivités locales. Ce programme intensif, commencé le 15 octobre, s’étendra jusqu'au 15 décembre 2024 et vise à améliorer la qualité de la communication institutionnelle et à renforcer les liens entre les services publics et les citoyens. Près de 65 chargés de cellule de communication, principalement des jeunes, participent à ces sessions hebdomadaires. Leur profil diversifié témoigne de la volonté des autorités de former les acteurs de terrain à l'ensemble des métiers de la communication. Les thèmes abordés sont variés et adaptés aux enjeux actuels : techniques de rédaction, relations presse, communication digitale, la numérisation dans la promotion du service public, etc... Pour assurer la réussite de cette initiative, l'APM a fait appel à des formateurs de haut niveau, issus tant du monde du journalisme que du milieu universitaire à l’exemple du duo de journalistes que sont Messieurs Charef Kassous et Abed Laïd ou encore, Madame le Dr. Amar-Hamou, formatrice de haut niveau, spécialiste en Gestion. Ainsi, l’expertise pluridisciplinaire, des cadres formateurs, permet d'offrir aux participants une vision complète des enjeux de la communication moderne. La deuxième session de formation, qui vient de s'achever, ce jeudi 31 octobre 2024, a mis l'accent sur la numérisation comme levier d'efficacité dans la gestion de la communication publique. Les participants ont ainsi pu découvrir les outils et les bonnes pratiques pour optimiser leur présence en ligne et améliorer l'interaction avec les citoyens. En améliorant les compétences des chargés de communication, cette formation répond à une préoccupation majeure des pouvoirs publics : renforcer le lien de confiance entre les administrations et les citoyens. «Il s’agit de doter les agents des compétences nécessaires pour communiquer de manière claire, efficace et adaptée aux enjeux du monde numérique», explique Charef Kassous, président de l’APM. «La maîtrise des outils numériques est devenue incontournable pour améliorer la qualité des services publics et répondre aux attentes des citoyens». Les participants à ces formations ont exprimé leur satisfaction et leur intérêt pour les contenus proposés. «Ces sessions sont très enrichissantes», témoigne une participante. «Elles nous permettent d’acquérir de nouvelles connaissances et de développer de nouvelles compétences qui seront très utiles dans notre travail au quotidien». En offrant une information claire, transparente et accessible, les services publics peuvent mieux répondre aux attentes des usagers et contribuer à une meilleure gouvernance. Indiquons que les objectifs de cette formation sont multiples, à savoir: Améliorer la qualité de la communication institutionnelle en utilisant un langage clair et adapté, en diffusant une information vérifiée et en adoptant une communication proactive; Renforcer les relations entre les administrations et les citoyens en favorisant la transparence, en encourageant la participation citoyenne et en facilitant les échanges; Moderniser les outils de communication en utilisant les nouvelles technologies pour diffuser l'information et interagir avec les publics; Développer les compétences des chargés de communication en leur offrant une formation complète et adaptée à leurs besoins. Cette initiative est un exemple concret de la volonté des autorités locales de mettre la communication au cœur d’une stratégie visant à préserver le droit à l’information.

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Oued Ain Sefra. Un projet d'assainissement inachevé

Par Med Krelifa

Lorsque les médias et les citoyens se posent la question sur la pollution visuelle de oued Ain Sefra, aussitôt il y a branle-bas de combat. Les autorités mettent tous les moyens en vue de son assainissement. Assainir l’oued, certes mais au prix d’une gestion équilibrée et durable. Son entretien est une obligation, qui doit être mise en œuvre dans le respect de ses écosystèmes fragiles en vue d'assurer la restauration de la libre circulation des eaux mais également de tout l’écosystème qu’il représente, à savoir le lit et les berges. L’entretien régulier correspond à : l’enlèvement des embâcles, débris et les boues, l’élagage de la végétation de la rive qui obstruent totalement le lit du cours d’eau et forment des barrages. Imaginons un touriste devant la balustrade qui donne sur l’oued, il ne retiendrait vraisemblablement qu’une image plutôt répulsive de la ville : l’oued n’a qu’un faible débit et ressemble plus à un égout à ciel ouvert où l’eau qui suinte sur la rive escarpée et masquée par de fortes accumulations de déchets urbains. Il faut que nos gouvernants, des visionnaires, parce qu’il faudra le lier avec les centres historiques qui représentent le véhicule d’une grande partie de notre patrimoine. Le centre historique de Mostaganem composé de trois quartiers historiques (Derb-Tebbana, Matmore et Tijditt) implantés autour de l’oued Ain Sefra, il garde ses caractéristiques traditionnelles mais fait face à une dégradation continue ; ajouter à cela, marginalisation de ses quartiers par rapport à la dynamique urbaine, et l’état de détérioration de l’oued Ain Sefra qui a accentué la rupture entre les différentes entités historiques. En outre, l’extension du tissu urbain qu’a connu la ville de Mostaganem, ne s’est pas réalisée conformément aux normes requises. Selon un expert en urbanisme, au lieu d’une extension du tissu urbain vers l’ouest, il a été enregistré une réelle explosion urbanistique vers l’est par la création d’une véritable deuxième ville dans la zone de Kharouba. En plus d’une topographie aidant et l’existence d’une multitude de ravins, c’est l’ensemble des eaux de la zone périphérique sud (Debdaba, Vallée des jardins, Sayada, Kheir-Eddine et Mazagran) qui est venu se greffer naturellement à l’émissaire naturel qu’est oued Aïn Sefra dont il faudra gérer impérativement lors de pluies diluviennes. Les autorités locales, à l’époque, n’ont trouvé mieux que de faire réaliser sur 1,5 km le dallage de l’oued malgré la contestation de la société civile. D’après les spécialistes de l’environnement, au cas où il existerait la fermentation des détritus, qui végètent sous le dallage et faute de cheminées, il se concentrerait du méthane et de l’hydrogène qui pourraient entraîner des explosions dommageables sur des biens et des personnes. Pour rappel, une première tranche de l’aménagement de l’oued fut réalisée sur 5,2 km dans le cadre du programme de 2014, il a porté sur la réalisation d’une conduite principale aux abords de l’oued pour l’évacuation des eaux usées vers la station de pompage de la Salamandre ainsi que la correction torrentielle de l’oued pour accueillir les eaux pluviales afin de protéger la ville contre les inondations. Le projet prévoit dans une deuxième étape, la création sur les berges d’espaces verts, d’aires de jeux, d’allées piétonnières, des commodités de détente, des bassins d’eau, avec en perspective d’investissements dans les hôtels, des espaces commerciaux et autres. Ce projet une fois réalisé, contribuera ainsi à éradiquer les odeurs nauséabondes, à la préservation de sa flore et sa faune, et à l’embellissement de la ville. Selon les services de l'hydraulique, l’oued qui présente une pollution visuelle constante reçoit environ 20.000 mètres cubes de déchets sur 20 embouchures hétéroclites. Cette seconde tranche a été malheureusement suspendue à cause de la crise financière de 2015. Il appartient à présent aux autorités et la société civile de se manifester auprès du gouvernement, le désir de reprendre l’étude et la réalisation de la deuxième tranche de ce projet d’aménagement de l’oued Aïn Sefra.

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«Maison du colon». Une bien singulière histoire

Par Y. Benghettat

L’histoire de la Maison du Colon de construction moderne à Mostaganem est singulière du fait que nous l’avons découverte d’abord sur la revue Mosta, le lien des anciens de Mostaganem bulletin N°.35 de décembre 2006 page 11,12. Ce bâtiment récent datant de 1952 en vérité est le deuxième. La question qui a été posée, est-ce que le premier bâtiment existe toujours ? Pour répondre à cette question, nous avons poussé nos recherches et nous l’avons découvert dans deux documents d’une valeur inestimable avec photos. La surprise est de taille. Nous avons la photo de cet immeuble rue Satal Djillali (ex-rue Franklin) au n°4 juste derrière l’actuelle maison du colon qui est la deuxième et se trouve sur l’Avenue Cheikh ibn Eddine. Donc, sans trop nous étaler sur ce commentaire, je vous laisse le soin de découvrir par vous-même cette petite histoire de ces patrimoines architecturaux magnifiques à sauvegarder. Après l'inauguration de la Maison du Colon à Tlemcen, dont nous avons rendu compte en son temps, voici que Mostaganem vient d'organiser une cérémonie identique qui a donné lieu à une grandiose manifestation agricole. Profitant de cet événement, la Fédération des Syndicats agricoles de l'Oranie avait, en effet, décidé de choisir la coquette sous-préfecture comme siège de son assemblée annuelle, ce qui attira à Mostaganem le dimanche 3 mars 1927, une affluence considérable. Les vibrants discours furent prononcés par MM. Lemoine, maire de Mostaganem, Gauthier, président de la Chambre de Commerce de Mostaganem, et M. Lambry, préfet d'Oran, celui-ci recueillant les chaleureuses ovations pour ses fermes déclarations et pour son appel à l'union nationale et enfin par M. Callot qui fit en termes très heureux l'historique du Syndicat agricole de Mostaganem. «En juin 1907, dit-il en substance, l'organisation professionnelle syndicale et coopérative eut de tumultueux débuts. Il n'y a que vingt ans de cela et dans cette courte période, que d'échelons franchis, que de résultats acquis dans un magnifique essor». «Depuis quelques années, l'idée mutualiste faisait lentement son chemin, gagnait peu à peu les Esprits et bientôt, puissante et agissante permit dans la région de Mostaganem cette belle réalisation: la Maison du Colon». «Dans un local suffisamment vaste et bien aménagé, nos associations agricoles se sont groupées autour du syndicat professionnel, leur grand ancien, le premier né, issu de notre vieux comice agricole et qui comprend aujourd'hui 620 membres appartenant à 23 communes ou sections de communes». Puis, après avoir parlé du champ d'expérience où se peuvent expérimenter les engrais sur toutes les cultures, du laboratoire d'analyses et de la section d'élevage, l'orateur aborda la question des Caisses régionales du Crédit agricole: celle de Mostaganem, créée en 1924, au capital de 43.200 francs, possède en 1926, après deux ans seulement d'existence, un capital de 154.500 francs. Véritable banque, elle a reçu en dépôt de fonds près de 3.000.000 et escompte pour 1.500.000 d'effets. Il parla aussi de la «Mostaganem Assurances» qui assure les colons pour la grêle, le bétail, l'incendie et les accidents, et termina par un rapide exposé des résultats obtenus, grille aux caves coopératives. Et voici sa péroraison. Les colons ne veulent qu'une chose, travailler dans l'ordre et la Paix. «Placée sur une large place, au cœur même de la ville moderne qui s'élève avec une extraordinaire rapidité, aux abords de la gare avoisinant l'Hôtel de Ville dont la remarquable construction terminée et inaugurée le 10 Juillet 1927. Le Gouverneur Général se rendit ensuite, avec son cortège, à la Maison du Colon» où eut lieu l'inauguration officielle le 10 Juillet 1927. Voici maintenant un bref historique de cette nouvelle construction qui est la deuxième Maison du colon et se trouve sur l’Avenue Cheikh ibn Eddine. Construite par l’entreprise de travaux publics Joseph Roca. La Maison de l’Agriculture, dénommée ‘’Maison du Colon’’ s’est dotée d’un magnifique bâtiment situé (ex rue Arsène Lemoine), inauguré en 1952 en remplacement des anciens locaux qui se trouvaient rue Satal Djillali (ex rue franklin). Cet édifice regroupe des appartements, dont trois à cinq de fonction dont la présidence a été assurée par M. Honoré Thévenin puis par Louis Debussy, jusqu’en 1962.


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