En période électorale, l'obsession politique sur l’Islam devient particulièrement préoccupante. La mosquée de Paris dénonce

Que reproche-t-on aux Musulmans de France? Pourquoi la France marque-t-elle un retour en force de l’islamophobie? La France accusée souvent d’islamophobie, au sein même du Parlement européen, court-elle le risque de se livrer à bras ouvert aux discours antireligieux à connotation électoraliste? Il est évident qu’avec la dernière montée de l’extrême droite et ce qui avait soulevé par la suite comme tollé chez les Français notamment ceux d’obédience socialiste, sans oublier les démocrates, l’Islam est devenu le sujet de prédilection de propagande afin d’influer sur les électeurs et les suffrages. Un phénomène pas du tout innocent, ni nouveau d’ailleurs, parce que cela fait des mois que les Musulmans de France sont la proie de traitements partiaux de politique gouvernementale avec le tour de vis instauré dans les visas et les conditions rigoureuses de séjour sur le sol français lesquelles ont amené beaucoup de ressortissants à quitter la France. Alors que le monde politique est en ébullition au pays de l’Hexagone après l’annonce par Emmanuel Macron d’une élection présidentielle anticipée et son désir de se passer une bonne fois pour toute du Parlement, certains cercles politico-médiatiques tentent de rebondir sur la scène et utilisent l’obsession politique montée en toute pièce contre l’Islam dont plusieurs millions d’adeptes sont en France, ce qui constitue une sacrée masse d électorat. Le rejet et les mauvaises interprétations, nourries de haine anti Islam, auxquelles se prêtent aujourd’hui, sur les plateaux, certains analystes ou soi-disant experts non préalablement documentés ni informés, a eu de quoi susciter des réactions en cascade. Des Français d’abord n’ont pas apprécié cette cabale politique et médiatique et considèrent de facto que les politiques devraient plutôt se focaliser sur les programmes politiques, les perspectives d’améliorer la vie quotidienne des Français ou encore réajuster les politiques fiscales. La Grande Mosquée de Paris n’a pas été en reste, elle a dénoncé, elle aussi, l’obsession politique et médiatique pour l’Islam. Une bien sordide fixation sur l’Islam qui ne dit pas son nom mais quand bien même parfois imputée aux cercles sionistes et leurs relais politiques.
En pleine période électorale, cette fixation sur l’Islam et ce qu’elle conduit comme lectures ou analyses faussées et truffées de non vérités, est devenue particulièrement préoccupante ces derniers mois. Politiciens et journalistes se livrent à une analyse superficielle de ce que l’Islam dicterait sur divers sujets. La question du péché et du licite dans une religion relève des institutions compétentes pour la gérer. Il est évident que les politiciens et les éditorialistes manquent souvent de formation nécessaire pour en parler. Pour ceux qui s’intéressent subitement à la spiritualité musulmane, la Grande Mosquée de Paris offre des cycles de formation pour les imams et les mouchidates. On consent à admettre qu’en Islam, seuls les muftis, les imams les plus respectés pour leur savoir et leur expérience, sont habilités à donner leur vision et les explications justes. Ils peuvent éventuellement illuminer les esprits, appeler à la retenue comme ils peuvent aussi appeler à la tolérance et le respect de toutes les religions de toutes les croyances. Tout comme aussi, ils peuvent déterminer ce qui est licite. Ce n’est toujours pas le cas en France. Les commentaires non informés sur l’Islam par des non-experts créent des malentendus. La Grande Mosquée de Paris exhorte les acteurs politiques à cesser de propager des interprétations erronées de l’Islam. La Grande Mosquée de Paris réaffirme son attachement à la République et à la laïcité. La laïcité distingue clairement le religieux du politique. L’instrumentalisation systématique de l’Islam dans le discours politique, souvent de manière négative, force les institutions musulmanes à intervenir dans le débat. La Grande Mosquée appelle donc les responsables politiques à respecter cet engagement en se concentrant sur leurs domaines de compétence. En ces temps difficiles où les valeurs humanistes de la République sont mises à l’épreuve, la peur et la méfiance s’installent parmi nos concitoyens. Cette situation touche également les Musulmans. La Grande Mosquée de Paris lance un appel à l’éveil des consciences. Seule la participation active, notamment par le vote, permettra de faire entendre sa voix. Chaque citoyen a le pouvoir de contribuer à une société plus juste et respectueuse. Il est crucial de ne pas laisser les débats électoraux détourner l’attention des vrais enjeux. La Grande Mosquée de Paris insiste sur le respect des compétences de chacun. Les politiques doivent cesser de s’obséder sur l’Islam et les Musulmans et se concentrer sur les défis réels de la société. Le respect mutuel et la compréhension sont les clés d’une cohabitation harmonieuse dans notre République laïque.

Par B.Habib


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