Béjaïa. Le développement du port à l’ordre du jour

Le développement du port de Bejaia revêt un intérêt particulier des pouvoirs publics, compte tenu de son importance économique qui devra s'adapter aux mutations internationales. Ainsi, le plan de développement de cette infrastructure a été examiné, avant-hier, lors d’une réunion présidée par le wali de Bejaïa et à laquelle ont pris part les cadres de l’entreprise portuaire de Bejaia (EPB) et ce, pour rendre ce port plus attractif et performant. Le port de Bejaia est classé deuxième au niveau national en matière de trafic de marchandises. Le plan de développement du port de Bejaïa est axé sur l’adaptation de ses infrastructures aux nouveaux types de trafic et l’augmentation des capacités d’entreposage, la réhabilitation des terre-pleins des postes 13 et 14 et la sécurisation du quai «Casbah». L’entreprise portuaire de Béjaia s’est adaptée aux nouvelles exigences des opérateurs économiques et des nouvelles filières développées telles que la trituration de graines oléagineuses, l’exportation du ciment et de zinc de la mine d’Amizour. Un nouveau quai, dédié à l’activité de la mine de zinc et de plomb d’Amizour, sera réceptionné avant cette fin d’année et sera consacré exclusivement à l’activité commerciale de la mine qui acheminera les produits miniers à partir de ce port de Bejaïa, ce qui permettra d’économiser des sommes colossales à l’Etat. La mise en place d’une plateforme numérique et d’autres systèmes électroniques en cours d’élaboration permettront de digitaliser les procédures et de gestion portuaire qui sont aussi au menu des projets de l’EPB qui s’ajoute à la relocalisation du port pétrolier. Concernant l’entreposage, la relance de la plateforme logistique à la zone logistique extra portuaire, située dans la commune de Tixter (daïra de Ain Taghrout, wilaya de Bordj Bou Arréridj), est aussi à l’ordre du jour qui s’ajoute à la mise en place d’un laboratoire intégré pour le contrôle des produits alimentaires transitant par le port. Ce laboratoire d'analyse intégré a été déjà examiné par une commission ministérielle mixte, composée de membres du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, du ministère du Commerce, du ministère des Transports ainsi que des représentants des Douanes, qui ont inspecté les lieux. Le laboratoire se spécialisera dans l’analyse des produits agricoles et alimentaires qui transitent par le port de Bejaïa. «Cette initiative illustre notre engagement envers la qualité et la sécurité des produits agricoles et commerciaux transitant par notre port», estiment les responsables de l’entreprise portuaire de Bejaïa (EPB) qui remercient les membres de la commission «pour leur intérêt et leur soutien». «Nous continuerons à travailler en étroite collaboration avec les autorités compétentes pour offrir des services de qualité et contribuer au développement de notre région», est-il écrit sur la page Facebook de cette entreprise, concernant justement le projet de la mise en place de ce laboratoire d'analyse des produits agricoles et alimentaires. La mise en place du laboratoire d'analyses des produits agricoles et alimentaires, au sein du port de Bejaïa, vise à améliorer la protection du citoyen contre les produits contrefaits, avec la consolidation des procédures judicaires contre la fraude et la protection des biens et marchandises entrant et sortant des frontières. Le laboratoire d'analyse des produits agricoles et alimentaires, une fois opérationnel, permettra aussi de réduire le temps d’attente en rade et à quai des navires ; «ce qui engendrera aussi une diminution considérable des surestaries», estime un spécialiste du domaine qui se réjouit de la création future de ce laboratoire. Rappelons aussi que l’entreprise portuaire de Béjaïa (EPB) a enregistré une croissance du trafic des marchandises générales de l’ordre de 11,5 millions de tonnes, dont 8,5 millions hors hydrocarbures (3,5 tonnes en vrac liquides et 5 tonnes en vrac solide), en sus de trois millions de tonnes de marchandises diverses dont le bois et le fer. Au cours de l’année dernière, le trafic de containers a connu également une hausse de 14 %, à raison de 25 conteneurs par heure. Le port de Béjaïa est classé parmi les ports les plus performants en Afrique, selon un rapport établi par l’Agence ECOFIN, la Banque mondiale et S&P Global Market Intelligence.

A l’échelle continentale, le port à conteneurs de Béjaïa, occupe la 21ème place parmi 46 et la 256ème parmi 348 ports à l’échelle mondiale», indique un rapport relatif à l’indice mondial de performance des ports à conteneurs (CPPI) qui établit une comparaison des performances des différents ports à conteneurs dans le monde selon leur efficacité, en mesurant le temps écoulé entre l’arrivée en rade d’un navire et son départ du poste d’amarrage, une fois l’échange de cargaisons effectué. Le rapport en question souligne toutefois que «la majorité des ports du continent africain pâtissent de la durée excessive des cycles de chargement-déchargement, qui fait peser un risque constant de perturbation sur la chaîne logistique». Il a par ailleurs été constaté qu’une nette amélioration des conditions opérationnelles depuis les perturbations sans précédent, causées par la pandémie de Covid-19, partout dans le monde et selon un constat, les ports à conteneurs continuent globalement à récupérer leur retard. Ils pourraient toutefois, gagner davantage en efficacité dans certains domaines, à condition d’accroître leur productivité et d’améliorer la qualité de leurs services, en dématérialisant davantage les procédures et en modernisant les infrastructures. Le port de Bejaïa a vu, ces dernières années, son système de gestion amélioré et modernisé, en se dotant de système de fenêtres d’accostage qui est un nouveau dispositif qui prend en charge la planification des arrivées des navires à conteneurs. «Le système de fenêtres d’accostage a permis à l’EPB d’attribuer un programme d’accostage préétabli à un armateur, opérant au port de Bejaïa, en lui délivrant un espace Web», nous explique un cadre de l’EPB. Ce système permet aussi de réduire les délais d’attente en rade pour les navires porte-conteneurs et la facture des surestaries que supporte le Trésor public. A ce nouveau système de gestion, s’ajoute l’amélioration des procédures de contrôle aux frontières, à travers la mise d’un nouveau laboratoire. Sur un chapitre, l’unité de l'Entreprise de réparation et de construction navale (ERENAV) de Bejaia cumule beaucoup de défis. L'unité de l'ERENAV, installée dans les limites du port commercial de Bejaïa, et qui s’occupe essentiellement des grands bateaux, est sur le point d’élargir ses prestations, en s’ouvrant notamment sur la flottille de pêche pour la maintenance et la réparation. Un terrain a été attribué à cette entreprise de réparation et de construction navale au niveau du nouveau port de pêche de Tala-Guilef, à 35 km à l’ouest de Bejaïa, pour créer une vingtaine d’ateliers spécialisés dans les principaux corps du métier, dédiés soit à la réparation à sec ou à flot. Des défis relevés, que ce soit par l’EPB ou l’ERENAV, grâce aux compétences nationales qui se distinguent et tirent leurs épingles du jeu à l’international. La disponibilité de la logistique et la célérité dans l’accomplissement de diverses opérations en rapport (manutention, stockage, distribution) offrent l’opportunité à l’accueil et au traitement des grands navires (60.000 tonnes), soutenus par l’existence sur place au port d’un tirant d’eau, allant de 08 à 12 mètres. Maintenir le port de Bejaïa au rang de port performant, «catalyseur de la compétitivité de l’économie nationale, moteur du développement régional du territoire et acteur incontournable dans le positionnement national en tant que plateforme logistique dynamique», est l’objectif primordial de l’entreprise portuaire de Bejaïa (EPB) appuyé, désarmais, par les pouvoirs publics.


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