Conseil des ministres. Bientôt des licences d'importation

Au premier trimestre 2024, le taux de couverture des importations par les exportations est en baisse passant toutefois de 136,1% à 112,3%. Les termes de l'échange se sont détériorés au premier trimestre 2024, passant de 101,1% à 98,4%. Le président Tebboune est resté catégorique par mettre un bémol à la supputation puisque selon ses propos l'Algérie n'avait jamais interdit et n'interdira pas l'importation (...) qu'elle y recourait seulement si besoin est, dans le but de promouvoir la production nationale et de protéger ses réserves financières, ce qui est à même de conforter son économie et de préserver sa stabilité. Effectivement et lors de sa dernière réunion du Conseil des ministres qu'il a présidée dimanche dernier, de ne pas interdire les opérations d'importation des matières premières utilisées dans la production et dans les industries vitales. Le communiqué final ayant sanctionné cette réunion de haut niveau avec le premier ministre et son staff gouvernemental, a clarifié la donnée surtout que des voix s'élèvent pour protester contre l'importation pour réduire ses factures. Cependant et lors de cette séance de travail, un exposé sur les mesures de régulation et de suivi des opérations d'importation a été exposé d'où l'intervention immédiate du président Tebboune de "ne pas interdire les opérations d'importation des matières premières utilisées dans la chaîne de production et les industries vitales. Le reste des opérations d'importation est soumis à une autorisation préalable". Après la réduction des importations surtout lors de la crise sanitaire du Covid 19 le mécontentement des Algériens est perceptible surtout que cette interdiction d'importation était sévère et a frappé de plein fouet certains commerçants, opérateurs économiques et citoyens algériens. Les explications fournies alors étaient que l'Algérie dépensait une grosse facture plafonnant les milliards concernant les importations. D'autres ministres avaient tablé sur une facture de 02 milliards de dollars. Par cette décision, l'Algérie recourt au système de licence tout comme celle du secteur de l'automobile. Or les licences d'importation ou d'exportation automatiques sont délivrées par les secteurs ministériels concernés, sur la base d'une demande accompagnée de documents justifiant la conformité des produits et des marchandises selon leur nature et la situation juridique des opérateurs économiques. Le remue-ménage et l'intrusion qui y règnent de la bureaucratie et de la corruption a introduit des bouleversements dans ce secteur, qui, faut le dire, a beaucoup freiné cette opération d'où le laxisme, le désordre et la bureaucratie ambiante ayant caractérisé ce volet. Néanmoins, le président Teboune reste conscient de cet impératif qu'il maîtrise de par son ancien passage au ministère du commerce qui a soulevé un tollé chez les opérateurs et les ménages algériens privés de beaucoup de produits nécessaires à leur quotidien. Avec la recette des hydrocarbures et l'élaboration de la loi de Finances 2025 sur un prix référentiel de 60 dollars le baril, l'optimisme est de rigueur. Les licences d'importations ne sont pas des nouveautés mais ce procédé a déjà existé lors du règne de l'ex chef d'Etat où ce secteur était la proie facile aux opérations imports - exports et des milliards qui se sont évaporés. Néanmoins, il était important de réguler ce créneau de l'importation et de canaliser le marché algérien. La CAGEX avait déjà lancé un SOS concernant l'opération import-export. Rappelant qu'en juillet 2023 et après l’installation du Conseil national consultatif de promotion des exportations pour assurer la régulation et l’évaluation de la stratégie nationale en la matière, le président avait installé un second conseil en Août 2023. Celui-ci était dédié à la régulation des importations.


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