Affaire du meurtre de la jeune Marwa Boughachiche. «La peine sera sévère»

Pour une criminalisation accrue contre toutes formes d’enlèvement en Algérie. Le ton a été durci par le ministère de la Justice. En effet, l’affaire du meurtre de Marwa Boughachiche a tellement bouleversé et secoué les Algériens que l’onde de choc est omniprésente. Les peines d’enlèvement seront sévères. C’est le ministre de la Justice qui l’a affirmé, en réagissant et promettant des «sanctions sévères» à l’encontre des auteurs d’enlèvement. La question des enlèvements a pris de l’ampleur, ces dernières années, au point d’inciter les autorités nationales supérieures compétentes à redoubler de vigilance de prévention et de férocité pour lutter contre ce phénomène. Pour cela, l’Algérie s’est chargée de mettre à jour, d’adapter et de renforcer sa législation de lutte contre la criminalité, le blanchiment et le terrorisme et même en ce qui concerne le durcissement des peines punitives contre les coupables de rapts de personnes. Dans ce cadre, on n’exclut pas toutefois la possibilité de réexaminer le recours à la peine capitale pour des cas gravissimes d’enlèvement avec violences, conduisant à la mort ou au meurtre. Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Lotfi Boudjemaa, a mis un terme à la polémique qui a suivi le meurtre de Marwa Boughachiche. Il a abordé l’affaire du crime commis à l’encontre de la jeune Marwa Boughachiche, originaire de Constantine, dont le corps sans vie, rappelons-le, avait été retrouvé, après sa disparition, dans des circonstances mystérieuses le jeudi 22 mai 2025. Le texte de loi sur les crimes d’enlèvement était déjà en 2020 devant les sénateurs pour amender des sanctions sévères allant de la perpétuité à l’application de la peine de mort. Les députés auront-ils en 2025 leur décision sur la question? Lors de la présentation, dimanche dernier, du projet de loi sur la prévention et la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme ainsi que l’ajustement des peines pour certains crimes afin de les adapter à la gravité des actes, Boudjemaa a affirmé que la justice ne tolérerait aucune complaisance face aux crimes d’enlèvement. Il a souligné les efforts des députés parlementaires, depuis le début du mandat du président Abdelmadjid Tebboune, pour promulguer une loi visant à combattre le phénomène des enlèvements, rappelant que la peine pouvait aller jusqu’à la peine capitale. Dans ce contexte, il est revenu sur l’affaire de l’enlèvement de la petite Marwa Boughachiche, dans la wilaya de Constantine, qu’il a qualifié de «crime grave». Il a indiqué que tous les moyens avaient été mis en œuvre pour l’enquête, précisant que les investigations préliminaires avaient conduit à l’arrestation du principal suspect. Le ministre a expliqué que le juge d’instruction était en train d’examiner cette affaire, en coordination avec la police judiciaire et le Parquet compétent, et qu’il émettrait des commissions rogatoires. Il a assuré que la justice prendrait les mesures nécessaires et poursuivrait toute personne dont l’implication dans cette affaire serait prouvée. Le ministre a insisté sur le fait que ce crime odieux ayant été commis contre une mineure, la peine serait plus sévère et les mesures plus strictes. Rappelons que Marwa avait disparu dans des circonstances mystérieuses après son dernier examen, le jeudi 22 mai 2025. Les autorités sécuritaires avaient intensifié leurs recherches tandis que sa famille et des bienfaiteurs avaient alloué des sommes d’argent considérables à quiconque fournirait des informations sur son lieu. Le procureur de la République près le tribunal de Constantine avait publié, le dimanche 29 juin dernier, un communiqué de presse confirmant le meurtre horrible de Marwa, ce qui avait provoqué une large indignation sur les plateformes de médias sociaux et des appels croissants à l’intensification des enquêtes pour arrêter les coupables et les traduire en justice en vue de leur exécution. Le corps de la fillette a été inhumé le 30 juin, lors d’une cérémonie marquée par la présence des autorités locales et sécuritaires, venues témoigner leur soutien à la famille endeuillée depuis les premiers instants du drame. Des images poignantes ont capté le père de la victime s’adressant à un officier de sécurité, exprimant son désir de confronter celui qu’il tient pour responsable du crime.