Béjaia. Les produits de montagne, un potentiel non négligeable

A Béjaia, les moyens d’existence des populations de montagne - en grande partie des agriculteurs familiaux - reposent sur des activités très diversifiées. Au fil des générations, ils ont développé des systèmes de production uniques, résilients et durables, adaptés à leur environnement. Celles-ci favorisent la production de produits et de services de niche spécifiques à la montagne. Les populations vivent de l’élevage et des produits de la terre comme l’olive et la figue. Pour redorer le blason de la culture de la figue de la région de Beni Maouche, un processus de labellisation a été entamé par les experts de l’Union européenne en relation avec les représentants du ministère de l’Agriculture, de la chambre nationale d’agriculture, de la DSA de Béjaïa, l’ITAF de Takarietz et l’association des producteurs de figues de la wilaya de Béjaïa. Ce programme rentre dans le cadre du programme d’appui à la mise en œuvre de l’accord d’association Algérie-union Européenne, apprend-ton de et l’association des producteurs de figues de la wilaya de Béjaïa. Les experts de l’union européenne et les chercheurs qui ont fait le déplacement, à plusieurs reprises, à Beni Maouche, ont tenu à souligner l’importance de ce programme qui « vise la labellisation de la figue de Béni Maouche est financé par l’Union européenne qui durera deux années et son aboutissement donnera des ailes à la figue algérienne de pénétrer le marché mondial ». Le même processus devra toucher aussi l’oléiculture dont la région de Béjaia, la Soummam notamment, est connue pour ses variétés unique qui sont : le Chemlal et Azraj, qui donnent d’excellentes qualités d’huiles. Les spécialistes insistent sur labellisation des produits oléicoles en axant sur la nécessité d’améliorer la qualité et pour ce faire, des recommandations sont adressés, à chaque fois que besoin est, aux autorités concernées en soulignant l’intérêt du retour au greffage des oliviers, « afin d’avoir un produit de qualité et un olivier résistant aux parasites ». Il y’a lieu de rappeler que le verger oléicole de la wilaya de Béjaia se compose aussi de veilles plantations qui représentent 75% de la superficie totale oléicole et ces oliviers sont issus en grande majorité, de greffage d’oléastres. Aujourd’hui, la quasi totalité de ce verger oléicole est atteint par l’âge, et, faute d’un entretien suffisant ces oliviers donneront, selon les estimations des spécialistes, de faibles rendements. Dans cette même wilaya où l’olivier est roi, le taux de production des huileries traditionnelles représente environ 41% du parc oléiculteur ce qui démontre que l’état du matériel utilisé à la trituration est vétuste et provoque un impact négatif sur les quantités transformées. Les caractéristiques qualitatives de l’huile d’olive vierge sont largement influencées par plusieurs facteurs qui agissent chacun différemment. Les spécialistes des services agricole de la wilaya citent d’abord, le facteur génétique (variété) « l’huile d’olive est un produit issu du métabolisme de la plante, influencé par les caractéristiques des fruits (taille, rapport pulpe/noyau , cycle de maturation…) » puis des facteurs du milieu, dont le climat est un facteur déterminant pour les zones de culture de l’olivier et, ensuite, des facteurs agronomiques et qui concernent surtout «les travaux culturaux qui améliorent le rendement. Les incidences de la récolte dont la qualité et le rendement de l’huile d’olive sont liées à la technique de récolte ». De ces mêmes techniques de récoltes, l’on évoque surtout le gaulage, encore largement pratiqué, qui provoque des pertes importantes non seulement de la production de l’année mais également de celle de la campagne suivante, et cette technique donne aussi une huile dont le degré d’acidité est plus élevé avec, bien sûr, des odeurs étrangères. Des éléments qui affectent sérieusement la qualité des huiles d’olives, il faut relever aussi les conditions des stockages archaïques d’abord, au niveau des huileries puis au niveau des producteurs. Ce qui constitue l’un des facteurs les plus importants qui déterminent les modifications qualitatives de l’huile notamment, l’acidité et les substances aromatiques. Le type de commercialisation adéquat, que ce soit pour la figue ou l’huile d’Olive, « doit être étudié et dont le processus relatif au traitement, au conditionnement et de la distribution », ne cesse de réclamer les spécialistes. Toujours concernant la commercialisation de la figue et de l’olive, les producteurs demandent, à chaque fois que l’occasion leur est offerte, la mise en place d’un centre de conditionnement, pour mettre fin à l’anarchie qui règne dans le marché informel, où seuls les spectateurs tirent leurs épingles du jeu. Ce potentiel de montagne devra être valorisé plus pour améliorer la qualité de vie et développer les opportunités des régions montagneuses. Cela demande de l’avis des spécialistes de construire des alliances pour apporter des changements positifs pour les peuples et environnements de montagne. Promouvoir les produits de montagne permettra aux les producteurs de montagne de commercialiser leurs produits de haute qualité, tels que le miel, les herbes, les épices et de l'artisanat aux niveaux national, régional et international. « Bien que l'agriculture de montagne ne puisse pas rivaliser avec les prix et les volumes de production de plaine, elle peut se concentrer sur la haute valeur ajoutée et la haute qualité des produits pour stimuler les économies locales », nous dira un spécialiste de produits de la montagne. Les services liés au tourisme tels que le ski, l'escalade, le patrimoine culturel ou les sentiers naturels qui permettent aux visiteurs de découvrir une biodiversité unique sont aussi des offres fournies par les montagnes et les communautés de montagne. « S’il est géré durablement, le tourisme peut constituer une opportunité pour le développement des régions montagneuses », affirme dans ce sens les spécialistes du tourisme de montagne. Les montagnes couvrent 22 pour cent des terres émergées de la planète et abritent près de 915 millions de personnes, soit 13 pour cent de la population globale. Pourtant, dans les pays en voie de développement, 1 montagnard sur 3 est vulnérable à l’insécurité alimentaire et fait face à la pauvreté et l’isolement. L’agriculture de montagne de petite échelle ne peut pas rivaliser face aux volumes de production des plaines, mais elle peut exploiter des marchés de niche, tels quel l’agriculture biologique, le commerce équitable, les marchés de qualité haut de gamme; et ainsi obtenir des prix plus élevés. L’Algérie qui recel un important patrimoine de montagne devra profiter de la demande mondiale de produits traditionnels à haute valeur ajoutée et de bonne qualité provenant des régions de montagne, comme le fromage, les herbes, les épices, ainsi que l’artisanat et les médicaments. C’est ce que préconisent les spécialistes des produits de montagne dont un potentiel n’est pas négligeable pour le développement.


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