Un Comité directoire national pour gérer les affaires de la CGEA en attendant de lever le voile sur ce différend qui oppose Neghza à Megatelli. Rien ne va plus à la confédération des entrepreneurs algériens. Mahfoudh Megatelli, membre fondateur de la Confédération au côté de feu Youcef Youcefi, son ex-président, s'oppose à son actuelle présidente Saida Neghza. Celle-ci et après avoir dénoncé la fraude au niveau de l'ANIE de Chorfi pour avoir été exclue de la course électorale, rien ne va plus pour elle. Elle a même été convoquée par la justice pour enquête sur les prétendues signatures. Pourtant, l'institution de Mohamed Chorfi souffle le chaud et le froid et est actuellement dans l'œil du cyclone après la «mascarade» des chiffres erronés lors des élections présidentielles anticipées de septembre dernier. Nous avons tenté de joindre, hier par téléphone Mahfoudh Megatelli pour connaître plus de détails sur ce bras de fer mais hélas, pas de réponse de sa part. Connu pour son sérieux et son dévouement à la confédération qu'il a géré au côté de feu Youcef Youcefi, Mahfoudh Megatelli se trouve dans le collimateur à cause de ses prises de positions par la présidente de la CGEA, elle-même, cible facile de ses détracteurs tels les oligarques Ali Haddad. Aujourd'hui, la confédération est scindée entre opposants et partisans à sa présidente. Les antagonistes sont accusés d’«usurpation de fonction» et «non représentativité» de leur action et de ce fait, «ils ont été traduits en commission de discipline de la Confédération», et «limogés» et «font l’objet actuellement d’une action en justice». Pour cause, la tenue de la réunion extraordinaire du Conseil national de l’aile dissidente de la CGEA qui s’est déroulée à l’hôtel Mercure-Aéroport-Alger le 2 octobre dernier. Depuis, rien ne va plus. La présidente Saida Neghza prend la «décision de suspendre temporairement la qualité de membre de Mahfoud Megateli, secrétaire général de la Confédération, en raison «des fautes graves qu’il a commises à l’encontre du règlement interne et des textes adoptés au sein de la Confédération» (...) «nécessite sa traduction devant la Commission de discipline ainsi qu’une poursuite en justice pour les préjudices matériels et moraux commis à l’encontre de la Confédération en tant qu’organisation souveraine et indépendante». «Les statuts et le règlement intérieur stipulent clairement que tout membre renvoyé devant la commission disciplinaire est interdit d’exercer toute activité ou d’effectuer tout travail au nom de la Confédération jusqu’à ce que les décisions définitives soient rendues par les autorités concernées». Or, selon elle, «les prérogatives du secrétaire général ne lui permettent pas de tenir des réunions ou de correspondre avec d’autres organisations et institutions sans que le président en soit informé et l’approuve». Toutefois, précise-t-elle : «en conséquence, la Confédération s’engage à appliquer ses lois internes et à veiller à ce que ses travaux soient menés conformément aux principes sur lesquels elle a été fondée». En attendant de trouver un terrain d'entente entre Megatelli et Neghza qui, il faut le dire, ont eu le courage de gérer de main de fer la CGEA en dépit des vents de la discorde et des tentatives de sa déstabilisation, Neghza réunit ses adhérents en une session extraordinaire du Conseil national de la Confédération générale des entreprises algériennes, regroupant les chefs de bureaux de wilaya et des responsables des fédérations nationales et en présence d’un huissier de justice, où il a été procédé à l’élection du Comité directoire national, du secrétaire général par intérim ainsi que du trésorier de la Confédération.
Bras de fer entre la présidente et le secrétaire général. Du Rififi à la CGEA
- par Nadira FOUDAD
- Le 16 Octobre 2024
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