Longtemps marquée par la vétusté et l’abandon, la cité «Bel Air» connaît aujourd’hui une transformation exemplaire. Portée par la mobilisation du comité de cité «Bel Air City Association» et soutenue par l’écoute et l’accompagnement des autorités locales, cette expérience montre qu’avec de la volonté, une vision claire et une collaboration sincère, un quartier peut retrouver dignité, confort et espoir. Entretien avec M. Karim Ben Allah, président de l’Association «Bel Air City».
Le Carrefour d'Algérie: La cité «Bel Air» est aujourd’hui citée comme un exemple à Oran. Comment expliquez-vous cette transformation ?
Karim Ben Allah: Cette transformation dépasse le simple cadre des travaux urbains. C’est avant tout une vision de société. Une cité modèle, ce n’est pas seulement des bâtiments rénovés, mais un cadre de vie équilibré où confort, sécurité et propreté se conjuguent pour offrir aux habitants un quotidien digne et apaisé. Cela a été rendu possible grâce à la mobilisation du comité de cité et à l’écoute des autorités.
Le Carrefour d'Algérie: Dans quel état se trouvait la cité avant le lancement de ce chantier ?
Karim Ben Allah: La cité souffrait de vétusté et d’un certain abandon. Les immeubles étaient dégradés, les espaces communs négligés et les habitants avaient perdu confiance. Il y avait un sentiment général de découragement et l’impression que la situation ne changerait jamais.
Le Carrefour d'Algérie: Quelle a été la première étape pour amorcer ce changement ?
Karim Ben Allah: La première étape a été le dialogue. Il fallait sensibiliser les habitants, les écouter et leur rappeler que cette cité leur appartenait. Sans l’adhésion des résidents, aucun projet ne peut réussir. Ensuite, nous avons structuré le travail du comité et présenté des propositions concrètes.
Le Carrefour d'Algérie: Quelles sont les principales réalisations qui ont changé le visage de la cité ?
Karim Ben Allah: Plusieurs interventions ont été menées. Les espaces ont été aménagés pour offrir des coins de repos et de détente, loin du béton omniprésent. Les immeubles ont bénéficié d’une réhabilitation en profondeur, notamment l’installation d’ascenseurs facilitant la mobilité, surtout pour les personnes âgées et les familles. Les halls et cages d’escaliers ont été rénovés avec la pose de carrelage et de pavés modernes, améliorant l’esthétique et le confort.
Le Carrefour d'Algérie: Quel a été l’impact de ces transformations sur les habitants ?
Karim Ben Allah: L’impact est très positif. Les habitants sont satisfaits et fiers de leur cité. Beaucoup parlent aujourd’hui d’une «nouvelle cité», tant le changement est visible. On constate aussi un changement de comportement, avec plus de respect des espaces communs et de meilleures relations de voisinage.
Le Carrefour d'Algérie: Quel rôle ont joué la wilaya et la mairie dans ce projet ?
Karim Ben Allah: Leur rôle a été déterminant. L’ancien wali d’Oran a été à l’écoute et a ouvert les portes de l’administration. Il a accompagné les démarches du comité, ce qui nous a permis de concrétiser nos ambitions. La mairie a également apporté son soutien sur le plan technique et logistique. Cette collaboration a été essentielle.
Le Carrefour d'Algérie: Votre engagement est souvent lié à votre parcours familial. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Karim Ben Allah: Je suis le fils de Hadj Med Ben Allah, grand militant de la cause nationale. J’ai hérité de valeurs fortes comme le courage, la fidélité au pays et le don de soi pour la patrie. Cet héritage m’encourage à servir ma cité avec sincérité et responsabilité.
Le Carrefour d'Algérie: Aujourd’hui, que représente pour vous la cité Bel Air ?
Karim Ben Allah: La cité Bel Air est devenue un symbole d’espoir. Elle prouve qu’avec de la volonté, une bonne gestion et une vision claire, une cité ordinaire peut devenir un véritable modèle de modernité et de bien-être.
Le Carrefour d'Algérie: Cette expérience peut-elle être reproduite dans d’autres quartiers ?
Karim Ben Allah: Oui, absolument. Cette expérience montre que lorsque les citoyens s’organisent et que les responsables sont à l’écoute, le changement est possible. Chaque cité peut évoluer si chacun joue son rôle L’expérience de la cité Bel Air dépasse le cadre local.
Elle constitue un message fort adressé à l’ensemble des quartiers urbains : la transformation du cadre de vie n’est pas une utopie. Elle est le fruit d’une communauté soudée, d’un engagement associatif sincère et d’un accompagnement institutionnel efficace.
Un modèle inspirant qui mérite d’être médité et reproduit ailleurs. À cette occasion, le président du comité de cité a tenu à remercier Le Carrefour d’Algérie, qu’il considère comme l’un des rares journaux à accorder un réel intérêt aux initiatives citoyennes et au rôle fondamental de la société civile dans l’amélioration du cadre de vie et le renforcement du lien social.



