En Algérie, les pouvoirs centraux, conscients des enjeux sociopolitiques, ont expressément œuvré afin de mettre sur pied des mécanismes visant la concertation avec les acteurs de la société civile. Au vu des récentes déstabilisations sociales et de leurs préjudices, cette stratégie porte en elle la clairvoyance dans la gouvernance. C’est ainsi qu’en 2020, naît la démocratie participative, adoptée par la Constitution algérienne dans ses articles 11, 15 et 18. En effet, cette loi consacre ce principe, en appelant les collectivités locales à associer les citoyens à la gestion des affaires publiques. Ceci exprime bien que la société civile est de droit un partenaire dans la gouvernance au niveau de la concertation.
On a tous, à cette époque-là, loué cette loi qui reconnaît, à la société civile, le droit d’être associé aux grandes décisions de la gestion surtout en ce qui concerne le développement local. Ce droit ouvre la voie à une gouvernance plus ouverte, plus concertée où l’État et les collectivités locales partagent la responsabilité de l’action publique avec la société civile, évitant ainsi les préjudices des décisions prises sans entente avec ceux à qui allait profiter le développement local. Néanmoins et jusqu’à ce jour, les APC de la wilaya passe à côté de ce droit à la concertation et ignore complètement ce principe de la démocratie participative. Ce droit au tiers, c’est-à-dire le droit pour tout citoyen, association ou collectif d’être partie prenante dans la décision publique locale, reste un sujet fâcheux car c’est un désaveu manifeste de la Constitution. A Mostaganem, la participation citoyenne est souvent perçue comme une contrainte, voire parfois neutralisée par des pratiques institutionnelles alors qu’elle représente une opportunité de gouvernance moderne, efficace et transparente. Cette situation de marginalisation de la société civile occasionne souvent des désagréments auprès des acteurs de la société civile laquelle rejette tacitement des décisions non adaptées à leurs aspirations.
Faut-il souligner que ceci est conçu comme une infidélité à l’application de la loi qui indigne la société civile laquelle n’arrête pas d’appeler les responsables à l’éveil. Aujourd’hui à Mostaganem, autant les médias que les acteurs des réseaux sociaux dénoncent ces décisions d’une gestion qui va dans le sens inverse des ambitions des citoyens. Sans l’apport de la société civile, la léthargie suffocante de nombreuses APC, notamment celle du chef-lieu, est un exemple terrassant.
Les secteurs, tels que les transports et l’urbanisme, sont très loin de ce que veut le citoyen. Par conséquent, ces situations non admises par les citoyens deviennent invectives mais surtout douteuses. Aujourd’hui, tous s’accordent à dire que la gestion unilatérale occasionne souvent des ratés. D’autre part, la vision de la démocratie participative ne remet guère en cause le rôle des responsables, elle vient, plutôt, le renforcer. Il reste clair que le déni de la démocratie participative reste un sujet qui fâche que même l’Observatoire National de la Société Civile n’arrive pas à promouvoir.
Société civile à Mostaganem. Le déni de la démocratie participative: un sujet qui fâche
- par Charef Kassous
- Le 26 Décembre 2025
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