Ain El Berd. Intoxication au monoxyde de carbone

Le calme de la commune d’Aïn El Berd a été brutalement rompu ce mardi après-midi par un drame domestique qui aurait pu s'avérer irréversible. Deux jeunes filles, victimes des émanations délétères d'un appareil de chauffage défectueux, ont été sauvées de justesse par l'intervention prompte des secours. Ce nouvel incident remet en exergue la dangerosité de l'asphyxie au monoxyde de carbone, cet ennemi invisible qui continue de hanter les foyers durant la période hivernale. C’est au sein d’une habitation, située rue Makri Belkacem que le destin de deux sœurs, âgées respectivement de 10 et 12 ans, a basculé. Selon les rapports circonstanciés des services de la Protection Civile, l’origine du sinistre remonte à l’utilisation d’un poêle installé dans l’enceinte confinée d’une salle de bain. Dans cet espace restreint, l’accumulation de monoxyde de carbone (CO2), gaz incolore, inodore mais hautement létal a rapidement provoqué une détresse respiratoire aiguë chez les deux victimes. L’alerte donnée, les unités de secours de la Protection Civile de la wilaya de la daïra de Ain El Berd à Sidi Bel-Abbès se sont déployées avec une célérité exemplaire. Sur les lieux, les premiers gestes de réanimation ont été prodigués afin de stabiliser l’état des fillettes avant leur transfert d’urgence vers la structure hospitalière d'Aïn El Berd. Si leur pronostic vital n'est plus engagé, le traumatisme, lui, demeure profond. Cet accident n’est malheureusement pas un cas isolé, mais l’énonciation d’une problématique systémique liée à la sécurité domestique. L’installation d’appareils à combustion dans des pièces dépourvues de ventilation adéquate constitue une méconnaissance fatale des principes élémentaires de physique thermique. Au-delà de l'aspect technique, c'est une véritable culture de la prévention qui peine à s'enraciner. La Protection Civile, par la voix de ses porte-parole, multiplie les campagnes de sensibilisation, rappelant que l’aération constante des espaces de vie et la vérification rigoureuse des conduits d’évacuation sont les seuls remparts efficaces contre ce «tueur silencieux». Alors que les températures saisonnières incitent à l'étanchéité thermique des habitations, le risque d'asphyxie croît de manière exponentielle. Ce dernier incident à Aïn El Berd doit servir de catalyseur à une prise de conscience collective. Le confort du foyer ne saurait se négocier au prix de la sécurité élémentaire.


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