Ecarté par Vladimir Petkovic de la liste des 28 joueurs qui prendront part à la CAN, Nabil Bentaleb n'en fait pas une maladie. Mais il semble bien clair que son souhait de retrouver l'EN après la CAN et disputer la Coupe du monde 2026 risque fort de s'avérer sans suite. Il semble, en effet, assez illusoire de croire à un come back pour le Mondial alors que le motif évoqué par Petkovic mettait en relief un prétendu choix technique. Pourtant, au LOSC, ces "considérations techniques" n'ont pas lieu d'être et Bruno Genesio le trouve assez performant pour en faire un pion essentiel de son onze. Ironie du sort, alors qu'il a subi un déclassement en EN sous Vladimir Petkovic, en France, ses performances en Ligue 1 en font une des raisons de la bonne santé actuelle de la formation lilloise. Sa prestation du dimanche soir au stade de l'Abbé Deschamps est bien plus qu'une simple preuve tangible de son influence dans l'entrejeu du LOSC : car, après avoir réussi une bonne entame et ouvert le score grâce à Haraldsson (9’), les Dogues ont rapidement été mis en difficulté avec l'expulsion de Ngoy avant qu'Auxerre ne renverse le score (57’, 66’). Mais sous l'impulsion du milieu DZ, Lille a égalisé avant de reprendre ensuite l’avantage par le même Bentaleb (77’) pour finalement l'emporter (3-4) alors que les deux équipes ont terminé le match à 9 contre 9. Cet "effet Bentaleb" a aussi et surtout la particularité d'être également déterminant dans la durée. Avec un Nabil Bentaleb au faîte de sa forme, comme à ses plus belles saisons londoniennes, le LOSC a, en effet, gagné en 2025-2026 dix de ses 16 premiers matchs d’une saison de Ligue 1 pour la deuxième fois depuis 70 ans, après 2013-2014 (11). Par ailleurs, le LOSC n’avait plus inscrit 33 buts à ce stade d’un exercice dans l’élite depuis 1957-1958 (35). Mieux, au coeur du jeu face au Paris FC, au Havre, à l'Olympique de Marseille, l'AJ Auxerre, l'ancien poumon de Schalke 04 est pleinement concerné par cette dynamique remarquable ayant permis au LOSC de remporter ses 4 derniers matchs de Ligue 1. C'est, pour l'anecdote, une première depuis janvier-février 2021. Toutes compétitions confondues, le LOSC a même gagné 5 de ses 6 dernières rencontres (1D), après n’être sorti vainqueur que lors de quatre des 10 précédentes (1N 5D). Les Dogues ont par ailleurs gagné 3 de leurs 5 derniers matches de Ligue 1 à l’extérieur (2D), soit seulement un succès de moins que lors de ses 15 précédents déplacements dans l’élite (4V 5N 6D). Autre détail qui renseigne sur l'excellente disposition physique de Bentaleb est que son équipe a inscrit 19 buts dans le dernier quart d’heure de ses matchs en Ligue 1 cette saison, plus que toute autre équipe dans le Top 5 européen. Désormais hors des plans de Petkovic pour l'imminente CAN de cet hiver, le milieu de terrain de 31 ans ne devrait pas vivre une seconde Coupe du monde cet été après celle de 2014 où il avait été l'un des hommes-clés de Vahid Halilhodzic. N'ignorant aucunement l'implacable réalité qui voudrait qu'un joueur privé de CAN pour "raison technique" n'a presque aucune chance d'être convié à une compétition autrement plus relevée comme la Coupe du monde, Nabil Bentaleb devrait voir son compteur s'arrêter à 57 capes. Rachid B.
Titulaire en vert au Brésil en 2014. Bentaleb, ni CAN 2025, ni Mondial 2026?
- par Rachid BELARBI
- Le 17 Décembre 2025
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