Au moins, 18 sont fermées depuis des années à Oran. Que sont devenues les salles de cinéma?

Oran enregistrait avant l’indépendance au moins 40 salles de cinéma dont la plupart sont aujourd’hui soit fermées soit abandonnées rasées ou carrément transformées en d’autres lieux d’activité entre autres de loisirs. Selon les derniers chiffres, sur 35 salles de cinéma que recensait Oran après l’indépendance, il n’y eut que pas moins de 25 salles qui y ont miraculeusement échappé de justesse de l’oubli et 18 qui ont été fermées selon des membres d’associations outre six autres qui ont fait l’objet d’une décision de désistement de la commune d’Oran en février 2024. Les salles de cinéma étaient considérées jadis comme étant le fleuron culturel et un joyau architectural typique et symbolique de la grande symbiose de l’animation qui régnait. Le comble, ces dernières années, quelques salles de cinéma étaient devenues de vrais dépotoirs à ciel ouvert, à force de leur abandon et il aura fallu donc recourir à l’action de bénévole et d’associations pour les nettoyer et les fermer. Question simple: que sont devenues les sales de cinéma d’Oran? «Rares seront parmi elles qui seront rattrapées par la suite par le secteur de la culture pour en faire des espaces culturels et artistiques, dignes de ce nom alors que la plupart sont encore fermées et attendent probablement l’intervention énergique des pouvoirs publics compétents afin de les remettre sur selle pour ressusciter l’ambiance et les échanges», a confié un responsable au fait du dossier. D’un autre côté, des représentants d’associations culturelles et de la société civile oranaises soulignent sur ce sujet qu’il y a eu le désengagement de leur tutelle d’antan pour cause de manque de financement conséquent, nécessaire à leur gestion et ce, pour diverses raisons dont la plus en vue et la plus importante est relative au poids important que détient la masse salariale des travailleurs qui représente, à elle seule, annuellement plus de 70 % du budget communal. En somme, c’est l’argument lié intimement au financement qui parait la cause majoritairement responsable de l’état d’abandon de la plupart de salles d’Oran durant les années 2000. Selon des spécialistes, il s’agit sans nul doute d’un «dossier choc» relatif à la gestion des salles de cinéma de la ville, eu égard notamment à leur importance et à leur vocation originelle, à leur rentabilité économique en cas d’une bonne gestion mais aussi à cause de leur fonction de vecteur de propagation de culture, d’initiatives, d’idées et d’actions. Actuellement, il y a deux salles de cinéma «El Saaada» (ex le Colisée) et «le Maghreb» (ex Régent) qui font les beaux jours de la culture et de l’animation artistique à Oran, mais est ce suffisant? Oran mérite plus car il y va de sa notoriété de son statut de destination culturelle et de carrefour d’échanges mais aussi de témoin de plusieurs civilisations.