La ZLECAF (Zone de libre-échange) enregistre, selon les experts et gestionnaires, 3.400 milliards USD du PIB, soit un marché intégré de 1,2 milliard d'habitants. L'intrusion de la crise sanitaire du covid-19, les tensions géopolitiques, les cyberattaques et les changements climatiques exigent une économie maritime pour la ZLECAF puisque l'Afrique a enregistré 100 milliards USD de déficit en dépit de la bagatelle, plafonnant les 411 milliards USD pour les investissements. Voila en somme, l'ensemble des thèmes abordés, jeudi dernier à l'hôtel El Djazair à Alger, par les différents intervenants à la Conférence internationale de WORLD TRADE CENTER sur l'économie maritime. Placée pour cette année sous le thème «l'économie maritime au service de l'intégration africaine: connectivité, investissement, et gouvernance durable pour la réussite de la ZLECAF», cet événement phare est organisé par le World Trade Center Algiers en partenariat avec Global Trade Center et a réuni des acteurs affiliés à la sphère économico- financière, des décideurs politiques des pays africains, des institutions nationales et internationales, du commerce, du secteur maritime et enfin des experts et des représentants de ports africains. Le Directeur Général du WTCA, Ahmed Tibaoui, a rappelé que "l'Algérie, avec près de 1.200 km de façade maritime, occupe une position stratégique entre la Méditerranée et l'Afrique subsaharienne, ce qui constitue un atout majeur pour contribuer à la connectivité du continent, au développement logistique régional et à la réduction des coûts d'échanges intra-africains". L'ex-ministre du Commerce (en 1999) et PDG du WTCA a axé son intervention sur les efforts de l'Algérie pour le développement de ses infrastructures logistiques et maritimes, notamment à travers la modernisation des grands ports ainsi que la création de zones logistiques connectées aux corridors routiers et ferroviaires dont plusieurs sont orientés vers les pays du Sahel. L'Algérie a également mis en place des facilitations des échanges grâce à la digitalisation progressive des procédures portuaires et douanières, lui permettant, d'aspirer à devenir "un pont maritime et logistique entre l'Europe et l'Afrique, ont renchéri les orateurs devant les présents. L'expert maritime A. Rezal a rappelé que l'UA reconnaît actuellement 08 CERA (communautés économiques régionales africaines). Pour lui, l'Algérie a entrepris une stratégie de modernisation de sa flotte de navires en vue de couvrir 25 % du trafic global, à travers l'acquisition de porte-conteneurs pour le transport maritime à courte distance (short sea shipping/feedering) et pour la navigation hauturière (deep sea), de navires vraquiers pour le transport du ciment, du clinker et des céréales, de navires rouliers pour le transport de produits frais, ainsi que de navires rouliers à passagers. Selon lui, la flotte sous pavillon national est composée de 34 navires marchands d'un âge moyen d'environ 11 ans. Pour Azzedine Kerma, DG de l'Ecole supérieure maritime, celui-ci a abondé dans le même sens que les autres intervenants, par faire une évaluation et rétrospective sur le transport maritime. Il a incité à servir la plateforme panafricaine et uniformiser les compétences dans les 54 pays qui forment la ZLECAF. L’Algérie affirme son ambition de devenir un hub maritime régional au service de l’économie nationale et de l’intégration continentale grâce au renforcement du pavillon national suite à des réformes structurelles, l’extension et la modernisation des quais pour accroître la capacité d’accueil et d’exploitation des ports, l’acquisition d’équipements de manutention de dernière génération pour fluidifier les opérations logistiques et l’intégration du secteur maritime dans une stratégie nationale de développement durable et connecté», ont rappelé les organisateurs de cet événement à courte distance (short sea shipping/feedering) et pour la navigation hauturière (deep sea), de navires vraquiers pour le transport du ciment, du clinker et des céréales, de navires rouliers pour le transport de produits frais ainsi que de navires rouliers à passagers. Le DG de la compagnie Cnan Med, Noureddine Koudil, a mis en avant la place de l'Algérie en Afrique et qui bénéficie d'une position stratégique, lui permettant de devenir "un futur pôle logistique" et une zone naturelle de connectivité entre le continent et les pays européens et de la Méditerranée. Pour lui, L'Algérie est également à l'avant-garde en matière de révolution numérique et de centres logistiques grâce à un réseau multimodal permettant l'écoulement rapide des produits (...), l'Afrique ne possédant que 1 % de la flotte commerciale mondiale et dépendant largement de navires étrangers, ce qui renchérit les coûts logistiques (jusqu'à +50% par rapport à la moyenne mondiale), fragilise les chaînes d'approvisionnement et limite la compétitivité des exportateurs africains. Parmi les défis à soulever, il a cité la congestion portuaire, les capacités insuffisantes, le manque de main-d'œuvre qualifiée, la faible digitalisation et les divergences réglementaires entre les pays africains(...) des investissements annuels estimés à 14,2 milliards de dollars pour moderniser les infrastructures existantes, assurant que le trafic portuaire pourrait augmenter de 40% sous l'effet de la Zlecaf, une option développée par l'expert Lyes Ali Chebrek qui est resté catégorique sur la nécessité de dématérialiser les processus principaux des défis portuaires, le capital humain, le financement et enfin l'investissement.
Conférence internationale sur l'économie maritime à Alger. Uniformiser les compétences dans les 54 pays de la ZLECAF
- par Nadira FOUDAD
- Le 28 Novembre 2025
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