La Bastille d’Oran, autrefois un marché populaire où les familles venaient s’approvisionner dans une ambiance chaleureuse, est aujourd’hui méconnaissable. Ce lieu n’est plus un marché: c’est devenu un véritable dépotoir à ciel ouvert. Entre les eaux usées qui stagnent, les tas d’ordures qui s’accumulent, le pain vendu sur des trottoirs sales, le poisson posé à même le sol et les bouteilles d’eau ou de boissons gazeuses laissées toute la journée sous un soleil de plomb, le spectacle est indigne d’une grande ville comme Oran. Chaque visiteur de la Bastille le constate: les flaques d’eaux usées longent les étals improvisés, les déchets s’entassent sans aucune intervention, et les produits alimentaires sont exposés dans des conditions totalement dangereuses. Le poisson, particulièrement sensible, est déposé sur du carton au sol ; le pain, aliment quotidien, est exposé sans protection; quant aux boissons, leur exposition prolongée au soleil représente un risque sanitaire connu. Ce marché, qui devrait être un espace d’approvisionnement sûr, est devenu un foyer de risques sanitaires inquiétant. La question est simple et revient chez tous les citoyens: où sont les services concernés? Comment un marché aussi fréquenté peut-il être laissé à ce point sans contrôle ni organisation ? La Bastille n’est pas un petit périmètre isolé, c’est l’un des points les plus animés de la ville. Son état actuel surprend, choque et indigne. On s’interroge sur l’absence d’hygiène, de contrôle vétérinaire, de suivi de la part des services de l’environnement ou même d’un simple passage régulier pour assurer un minimum de propreté. Cette dégradation n’est pas un cas isolé. Elle reflète un malaise plus profond lié à la gestion de certains espaces publics. Les anciens se souviennent d’un marché organisé, plus propre, plus respecté. Aujourd’hui, la Bastille est l’expression flagrante du laisser-aller qui s’installe et que le citoyen subit quotidiennement. Les habitants dénoncent, prennent des photos, interpellent, mais rien ne change. Le problème n’est pas qu’un seul responsable prenne tout en charge : c’est l’ensemble des services concernés qui doit agir, chacun dans ses prérogatives. Il est urgent de sauver la Bastille. Ce marché historique mérite mieux que l’image actuelle de saleté, d’anarchie et d’abandon. Réorganiser, assainir et contrôler ne sont pas des tâches impossibles, mais simplement des responsabilités que les services doivent assumer. Un marché n’est pas seulement un espace de commerce : c’est un miroir de la ville. Et aujourd’hui, ce miroir renvoie l’image d’un profond dysfonctionnement qui ne doit plus durer "La Bastille n’est que la face la plus visible d’un problème qui touche l’ensemble des marchés d’Oran, de Mimosas à Eckmuhl en passant par Boulanger : insalubrité, et négligence semblent être la règle plutôt que l’exception.
Marché de la Bastille. Noyé dans les ordures et l’abandon
- par Youcef. Chaibi
- Le 24 Novembre 2025
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