Le tissu urbain de Sidi Bel Abbès connaît une phase de mutation notable, marquée par une politique volontariste de résorption de l’habitat précaire. Une illustration emblématique de cette dynamique a eu lieu ce jeudi avec le relogement des occupants de l’immeuble Badsi du quartier de Sidi Yacine vers le nouveau pôle urbain de Tilmouni. Cette opération, pilotée par les autorités locales, transcende la simple gestion du parc immobilier pour s’inscrire dans une problématique plus large de sécurité publique, de décence du cadre de vie et de planification urbaine. L'urgence d'agir a été dictée par l’état de dégradation avancé de l'immeuble Badsi. Les services communaux ont jugé toute réhabilitation structurelle comme impossible suite à une expertise technique, faisant peser un risque d'effondrement imminent sur ses habitants. Le transfert vers les logements neufs de Tilmouni n'est donc pas une simple amélioration du confort, mais un impératif de préservation de la vie humaine, aligné sur les objectifs nationaux de lutte contre l'habitat menaçant ruine. Si une partie des bénéficiaires a exprimé un soulagement légitime, mettant fin à de longues années de précarité et voyant leur "rêve" d’accéder à un logement neuf se concrétiser, un nombre de familles, propriétaires de leurs anciens logements, ont manifesté leur refus d'être relogés. Les services communaux ont néanmoins mis en œuvre les moyens logistiques nécessaires (camions, agents) pour assurer le transport des biens, témoignant d'une volonté d'accompagner la transition. L'opération Badsi n’est qu'un volet d'un programme de relogement plus vaste. D’autres immeubles à risque sont ciblés, notamment les occupants des "immeubles les oiseaux" sur la route de Mascara et ceux des "immeubles Cilo" à la cité Aissat Idir. Cette stratégie vise à améliorer le cadre de vie des citoyens et à assainir progressivement les anciens quartiers de la ville, souvent confrontés à la vétusté structurelle. Parallèlement, la transparence de l’attribution des logements sociaux locatifs est réaffirmée. Le président de l’APC de Sidi Bel Abbès a annoncé l’affichage de la liste des bénéficiaires, un acte qui vise à garantir l'équité et la lisibilité du processus d’allocation. Un écho à cette démarche est observé dans la commune de Lamtar, où la liste nominative des 30 bénéficiaires de logements sociaux locatifs a été affichée, avec l'ouverture d'un bureau dédié à la réception des recours. Cette procédure d’appel est essentielle pour légitimer l'action publique et offrir aux exclus un droit de contestation structuré. L'effort de relogement à Sidi Bel Abbès s'impose ainsi comme une nécessité sécuritaire et une opportunité de modernisation urbaine. Il révèle cependant la complexité de toute intervention publique massive, qui doit nécessairement arbitrer entre l'impératif collectif de sécurité et la prise en compte des situations individuelles, notamment en termes de statut de propriété et d'accessibilité économique et géographique.
Sidi Bel Abbès. Relogement des occupants de logements à risque
- par Mohamed Nouar
- Le 16 Novembre 2025
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