Urbanisme à Mostaganem. Les contre-performances de l’urbanisme défigurent la ville

Tout le monde est d’accord pour dire que le code de l’urbanisme en Algérie est un ensemble de règles destinées à réguler l’utilisation des sols, la construction et l'aménagement du territoire afin de garantir un développement harmonieux et durable des espaces urbains et ruraux. Ces dernières années, à Mostaganem et surtout en milieu urbain, le respect du code de l’urbanisme est souvent ignoré. Par conséquent la ville perd de sa typologie architecturale et subit crescendo un revers qui occasionne chez les habitants un mécontentement manifeste. Le rush accru de la promotion immobilière émiette le caractère méridional de la ville de Mostaganem et la défigure. Aujourd’hui, on construit des immeubles dans un mouchoir de poche sans se soucier des désagréments causés au cadre de vie des riverains. C’est de l’aberrance de transformer un bien immobilier, soit une maison ou une demeure à usage d’habitation en cité entière. Le non-respect des règles de lotissement et des plans d’occupation du sol reste, à Mostaganem, une équation à plusieurs inconnus. Quelques fois, même les servitudes, les droits de passage, les vues et les prescriptions architecturales locales et hauteurs des bâtiments sont des décisions audacieuses qui vont à l’encontre d’un développement durable et concerté. Mostaganem, la ville souffre d’une promotion immobilière qui importune le voisinage car construire des bâtiments à même un ensemble de villas met le voisinage dans une situation préoccupante. Ces voisins qui se retrouvent encerclés par des bâtiments se demandent sur la base de quelle loi ces permis de construire sont délivrés. Aussi faut-il le signaler, la concentration de centaines de logements dans certains quartiers est une énigme car il n’y a plus d’espace pour des équipements telle l’école et les autres services. Au quartier de la pépinière, les enfants scolarisés des familles qui vont occuper la nouvelle cité auront des difficultés à trouver une table d’école à proximité. D’un autre côté, beaucoup se demandent pourquoi la loi du vis-à-vis est carrément piétinée. Aussi et c’est le comble car à Mostaganem, on ne trouve jamais d’assiettes foncières pour les équipements publics mais comme par enchantement, on trouve toujours une assiette pour le promoteur immobilier privé. Dans quelques années, on aura de la peine à vouloir corriger les erreurs d’une telle politique pour laquelle on ne demande jamais l’avis de la société civile et on ne s’arrête pas de piétiner ce que l’on essaie de promouvoir la démocratie participative. A ce titre, la fiche de l’urbanisme dans une wilaya qui ambitionne un développement harmonieux est à revoir surtout par les élus qui sont censés défendre les intérêts de leur territoire. Par ailleurs, à Mostaganem, la société civile embarrassée par ces décisions occasionnant une dégradation flagrante du patrimoine immobilier, interpelle les autorités de la wilaya afin de se pencher sur cette problématique d’un urbanisme à deux vitesses.