Réécrire l’histoire et reconstruire la mémoire, la France officielle en est aujourd’hui interpellée plus que jamais. Entre Alger et Paris, la question de l’histoire et de la mémoire a toujours soulevé les passions et les débats. Mais ce que n’admet toujours pas la France est la révolution algérienne anticoloniale. Une vérité que ne reconnaît pas la France encore moins si elle reconnaît ses crimes et tortures commise durant 132 ans d’occupation de l’Algérie. Dès lors qu’il devient évident voire incontournable de rétablir les faits réels autrement évoqués par le colonisateur. C’est une nécessité absolue pour asseoir à nouveaux des «ponts» justes entre les deux pays. C’est d’ailleurs une des revendications réitérée maintes fois par les historiens des deux rives afin que l’Algérie et la France puissent aller de l’avant dans l’intérêt des deux peuples pour regarder l’avenir sans encombre ni répugnance. L’un des historiens emblématiques français qui a marqué la scène de la question mémorielle par la qualité de ses écrits objectifs et impartiaux, n’est autre que Benjamin Stora pour qui des lobbies et des groupes d’extrême droite œuvrent à enterrer la question de la revendication algérienne sur la repentance de la France coloniale. Plusieurs historiens et chercheurs de renom sont unanimes à reconnaître qu’il n’y a pas de crise franco algérienne mais plutôt et bel et bien une crise algéro-française pour la simple et pure raison que c’est toujours la France qui tourne le dos à l’Algérie et fabrique les désaccords quand il s’agit de questions stratégiques politiques à faire valoir entre les deux pays, comme l’immigration ou encore la question mémorielle qui divisent jusqu’à aujourd’hui certains cercles politiques français, dont l’extrême droite beaucoup plus préoccupée par les postes politiques que par l’intérêt des français. L’extrême droite qui incarne la «fausse doublure» de ce qui se décide autour de la question mémorielle pourtant confiée aux historiens seuls des deux pays, cherche continuellement à semer le discrédit sur la question fondamentale qui entre dans la normalisation des relations entre l’Algérie et la France pour édifier un avenir de paix. Revenant à la charge sur cette question cruciale et décisive, Benjamin Stora a affirmé, dimanche soir, la nécessité d'une reconnaissance officielle par la France de ses crimes coloniaux commis en Algérie, marqués notamment par les massacres d'Algériens et la dépossession des terres, un pan de l'histoire que certains cercles de la classe politique française tentent de remettre en cause. Intervenant à la chaîne algérienne Al24news, l'historien français, qui avait été pris à partie par l'extrême droite française et les nostalgiques de ''l'Algérie française'', pour ses écrits lucides et ses prises de position contre la colonisation française dans la question mémorielle, a expliqué qu'il faut construire patiemment de nouveaux ponts entre le deux rives, à travers un travail sur l'histoire, en rappelant le processus lancé par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune avec la création de la Commission mixte algéro-française Histoire et Mémoire. Evoquant la chronologie des terribles années de l'occupation française de l'Algérie (1830-1962), Benjamin Stora a rappelé que cela a été marqué par la dépossession des Algériens de leurs terres, les vols et les massacres d'Algériens, ce qui a constitué des crimes contre l'humanité. Des crimes qui ne sont pas dans "les manuels scolaires des Français'', a-t-il déploré. ''La France a passé sous silence" cette période tragique, a-t-il ajouté, expliquant qu’’il faut reconstruire cette histoire pour qu'elle soit accessible aux Français''.
A ce propos, il a cité la question des archives qui doivent être accessibles pour les historiens des deux rives. M. Stora a en outre affirmé avoir subi des attaques de certains cercles de la classe politique en France, notamment de l'extrême droite qui veut remettre en cause le passé colonial de la France et ses crimes en Algérie. Ceux ''qui ne voulaient rien entendre sur les massacres d'Algériens" et sur les explosions nucléaires… ''Maintenant, il faut voir ce qu'on peut faire'' pour rétablir les faits et la vérité sur l'occupation française de l'Algérie, a-t-il dit.
Benjamin Stora à propos de l'occupation française de l'Algérie. «Rétablir les faits et la vérité»
- par B. Habib
- Le 10 Novembre 2025
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