Sidi Bel Abbès. Assises wilayales des associations de comités de quartier et de village

Au-delà de la simple agrégation administrative, la wilaya de Sidi Bel Abbès se positionne désormais comme un laboratoire éloquent de la démocratie participative, érigeant les comités de quartiers et de villages en véritables piliers organiques de la gouvernance locale. La récente session wilayale, orchestrée par l’Observatoire National de la Société Civile (ONSC) en coordination avec le Ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et des Transports, n'a pas seulement été une rencontre protocolaire. Elle a consacré une réflexion stratégique sur la symbiose nécessaire entre l’administration territoriale et la société civile de proximité.
Dans son allocution d’ouverture, le Wali de Sidi Bel Abbès a articulé une vision claire celle d’une approche participative intégrée visant à transcender la gestion administrative classique. L'engagement affirmé de l'autorité locale à ouvrir ses portes et à ériger ces comités dont 410 sont déjà actifs sur le territoire, soulignons-le, avec une contribution notable pendant la crise du COVID-19 en instruments de codécision marque un tournant significatif. Il ne s'agit plus de consultation a posteriori, mais bien d'une ingénierie sociale ascendante, où la voix du citoyen est structurelle et non conjoncturelle. Le représentant de l’ONSC Affane Sofiane a, pour sa part, souligné la portée nationale de ces assises, les inscrivant dans la matrice de la "construction de l’Algérie nouvelle". L'accent a été mis sur le rôle de la société civile comme vecteur de civisme et comme fondement d'un dialogue constructif préparatoire aux sessions nationales. L’objectif avoué est l'établissement d'une démocratie de la délibération sur l'ensemble du territoire.
L'ambition affichée de cette rencontre était de rapprocher les visions d'un éventail diversifié d'acteurs notamment comités de quartiers, associations de parents d’élèves et organisations à vocation environnementale. Cette convergence d'intérêts vise un triptyque essentiel pour le développement local à savoir faciliter l'action associative en levant les freins bureaucratiques, encourager la créativité (intellectuelle, culturelle, écologique) chez les jeunes et renforcer la contribution citoyenne aux projets de développement. L'appel à une implication accrue dans les projets de développement local, formulé par l'ONSC, résonne comme un mandat de coresponsabilité. Il interpelle les comités pour qu'ils ne soient plus de simples relais d'information, mais des forces de proposition et de veille citoyenne garantissant l'adéquation des politiques publiques aux besoins réels des populations. Les échanges avec les représentants des corps de sécurité (Gendarmerie, Sûreté Nationale, Protection Civile) et des services administratifs (DRAG, Direction de l'Environnement) ont élargi le champ de compétence de ces comités. Leur rôle ne se cantonne pas à l'amélioration du cadre de vie (voirie, éclairage) ; il s'étend de manière cruciale à la prévention des fléaux sociaux, à la promotion de la culture de signalement (un pilier de la sécurité de proximité) et à la gardienship environnementale. Ces comités deviennent ainsi des sentinelles sociales, intégrant la dimension sécuritaire et écologique à leur feuille de route. La clôture de la séance par l’adoption de recommandations ciblées, issues d'un débat fructueux, atteste de la mue de ces structures de la base en véritables partenaires institutionnels. Ces assises de Sidi Bel Abbès envoient un signal fort à savoir que la gouvernance de demain en Algérie passera inéluctablement par la capillarité d'une société civile organisée et reconnue dans son rôle d'interlocuteur privilégié et de force motrice du changement. Les comités de quartiers et de villages sont en passe de devenir la matrice d'une citoyenneté active et structurante au service d'un développement local pérenne et inclusif.