Saleté. Les écoles d’Oran en détresse

L’école primaire Boudjemâa Abdellah, située à la cité Émir Abdelkader d’Oran, traverse une situation préoccupante depuis plusieurs années. Faute de femme de ménage, les conditions d’hygiène se dégradent de jour en jour, au grand désarroi du personnel enseignant qui tente tant bien que mal de maintenir un environnement sain pour les élèves. Les enseignants, conscients des risques sanitaires, s’efforcent de nettoyer eux-mêmes les classes et les couloirs, une tâche qui s’ajoute à leur mission éducative déjà exigeante. «Nous ne pouvons pas enseigner dans des salles poussiéreuses ou laisser les sanitaires dans cet état. Nous faisons ce que nous pouvons, mais cela ne peut pas durer», confie un instituteur visiblement épuisé. Selon plusieurs témoignages, la vacance du poste de femme de ménage serait due à un départ à la retraite non remplacé. Il est surprenant de constater que de nombreuses jeunes femmes inscrites au chômage auprès des délégations communales perçoivent déjà 15000 Da pourtant, aucune initiative n’est prise pour les mobiliser dans des missions concrètes et utiles, comme le nettoyage des écoles. Une démarche qui permettrait à la fois d’assurer l’hygiène des établissements et de mettre à profit les ressources déjà disponibles. Malgré les multiples correspondances adressées aux services concernés, aucune solution concrète n’a encore été apportée. Pendant ce temps, les déchets s’accumulent, et les élèves sont contraints d’étudier dans un cadre de plus en plus insalubre. Les parents d’élèves, bien que conscients de la situation, ne peuvent pas non plus suppléer à cette carence structurelle. Certains proposent des actions bénévoles, mais la gestion de la propreté d’un établissement scolaire ne peut se faire sans personnel qualifié et régulier. L’absence de femme de ménage compromet directement, la qualité de vie à l’école, mais aussi la sécurité sanitaire des enfants. Cette situation, qui n’est pas isolée, pose la question de la gestion du personnel d’entretien dans les établissements scolaires publics. A l’heure où l’on parle de réforme et de modernisation du secteur de l’éducation, il est inconcevable qu’une école fonctionne sans agent de propreté. Les enseignants de l’école Boudjemaa Abdellah demandent aux autorités locales d’agir rapidement pour rétablir la situation. Les parents d’élèves et les enseignants s’interrogent: pourquoi les postes budgétaires nécessaires à l’entretien des établissements scolaires ne sont-ils pas ouverts? La création de ces postes permettrait non seulement d’assurer la propreté des écoles mais aussi d’offrir une stabilité professionnelle adéquate. L’hygiène scolaire n’est pas un luxe, mais une nécessité pour le bien-être des enfants et la dignité de l’école publique.


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