L'événement récent de la Journée Nationale de l'Arbre, marqué par une initiative ambitieuse de plantation d'arbres à l'échelle nationale, transcende la simple action de reboisement pour s'ériger en un véritable marqueur de la mutation des consciences face à l'urgence climatique et à l'épuisement des ressources. Loin d'être une simple opération de verdissement cosmétique, cette mobilisation plurielle impliquant des institutions étatiques, la société civile, le secteur privé et la jeunesse, illustre une reconnaissance croissante de l'interdépendance systémique entre la prospérité humaine et la vitalité des écosystèmes.
L'acte de planter un arbre, en particulier le Paulownia choisi pour ses qualités de croissance rapide et de séquestration de carbone, devient un méta-narratif puissant. Il ne s'agit plus seulement d'un geste pédologique, mais d'une affirmation de souveraineté écologique et d'un investissement stratégique dans le capital naturel national. La forêt, dans ce contexte, n'est pas une ressource passive, mais une infrastructure essentielle qui régule le cycle de l'eau, prévient l'érosion et offre des services écosystémiques cruciaux. Cette initiative pilotée par la direction de l'environnement de Sidi Bel Abbes, tout en s'inscrivant dans une démarche nationale de lutte contre la désertification et de promotion de la biodiversité, pose également la question de la résilience territoriale. Le choix d'intégrer des espaces urbains, comme le Parc Sidi Mohamed Ben Ali, dans cette campagne, signale une volonté d'introduire des "poumons verts" au cœur des agglomérations, améliorant ainsi la qualité de vie et la santé environnementale des citoyens. L'aspect le plus intellectuellement stimulant de cette journée réside peut-être dans la démonstration d'une synergie organisationnelle réussie. La participation conjointe de la Direction de l'Environnement, de la Gendarmerie, des Affaires Religieuses, de l'Éducation et du tissu associatif dépasse le cadre d'une simple coordination logistique. Elle révèle l'émergence d'un consensus éthique où la responsabilité environnementale n'est plus l'apanage d'un seul ministère, mais une obligation transversale et un pilier du contrat social réaffirmé. Le rôle des institutions éducatives, en particulier, est fondamental en impliquant les élèves, on assure la transmission intergénérationnelle de la culture de l'arbre, transformant le reboisement en un rite citoyen et un acte de pédagogie active. L'animation ludique pour les enfants, loin d'être un détail anecdotique, est l'outil par lequel la complexité écologique est traduite en un engagement émotionnel précoce. La mobilisation autour de ces 400 arbres à Sidi Mohamed Ben Ali, réplique microcosmique de l'objectif du million à l'échelle nationale, est un puissant symbole de solidarité environnementale. Elle rappelle que la préservation des ressources naturelles n'est pas une contrainte, mais une opportunité de cohésion sociale et une condition sine qua non pour un développement durable et équitable. L'enjeu n'est plus seulement de planter, mais d'enraciner durablement cette éthique écologique dans le tissu des politiques publiques et dans le quotidien de chaque citoyen.
Journée de l'arbre à Sidi Bel Abbès. Réflexions saisissantes sur l'impératif écologique et la conscience citoyenne
- par Mohamed Nouar
- Le 29 Octobre 2025
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