Reboisement. 15.400 caroubiers mis en terre sur 15 sites forestiers
Par Zahachi Younes
Dans le cadre de la vaste campagne nationale de plantation d’un million d’arbustes, lancée à l’échelle du pays, la wilaya de Mostaganem a contribué de manière significative à cette opération écologique en procédant à la mise en terre de 15.400 arbustes de caroubiers répartis sur quinze sites forestiers de son territoire. Cette campagne, initiée par un citoyen bénévole engagé dans la défense de l’environnement, s’inscrit dans une dynamique collective rassemblant les institutions de l’État, les collectivités locales, la société civile, ainsi que de nombreux volontaires. Elle vise à restaurer les écosystèmes forestiers, à préserver la biodiversité et à renforcer la résilience écologique face aux changements climatiques. Le coup d’envoi officiel de l’opération dans la wilaya de Mostaganem a été donné par le wali, le Dr Ahmed Boudouh, en présence des autorités locales civiles, militaires et sécuritaires, ainsi que d’un large éventail d’élus et d’associations citoyennes. La cérémonie s’est tenue dans la forêt de Bourahma, relevant de la commune de Ben Abdelmalek Ramdane (daïra de Sidi Lakhdar), où 1.400 jeunes plants ont été mis en terre dès le lancement de la campagne. Ce choix de site n’est pas anodin : la forêt de Bourahma a récemment été ravagée par un incendie ayant détruit près de 25 hectares de couverts végétaux au début du mois d’octobre. Cette initiative de reboisement s’inscrit donc dans une démarche de restauration écologique et de réhabilitation du patrimoine forestier local. Les services techniques de la Conservation des forêts ont opté pour la plantation du caroubier, une essence résiliente, adaptée aux conditions climatiques locales et présentant une forte valeur économique et environnementale. Sa résistance à la sécheresse et son rôle dans la stabilisation des sols en font une espèce privilégiée pour la reconstitution du couvert forestier. Aux côtés des équipes de la Conservation, des éléments des corps constitués, des associations écologiques, ainsi que de nombreux bénévoles et citoyens ont pris part à cet effort collectif, traduisant un élan de citoyenneté environnementale sans précédent dans la région. Enfin, les participants ont été sensibilisés à l’importance de l’entretien régulier des jeunes plants, notamment par des appoints en eau d’irrigation, afin d’assurer la pérennité du reboisement, particulièrement dans un contexte de pluviométrie incertaine. Cette mobilisation à Mostaganem illustre la convergence entre initiative citoyenne, engagement institutionnel et conscience écologique, donnant ainsi un souffle nouveau aux politiques nationales de reboisement et de développement durable.
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Quand la violence ronge les établissements scolaires
Par H. Med Soltane
A Mostaganem comme partout ailleurs, l'école, lieu sacré du savoir et de l'émancipation, est censée être un sanctuaire, un espace protégé où la jeunesse se construit et où les enseignants transmettent leur héritage. Pourtant, la réalité qui émerge des collèges et des lycées dessine un tableau sombre : celui d'un sanctuaire profané par une vague croissante de violence. Les enseignants, piliers de cette institution, sont confrontés à une vie pénible, marquée par les agressions, les insultes, la dégradation matérielle et un irrespect généralisé qui met en péril leur mission et leur intégrité. Il est impératif d'attirer l'attention des autorités et de l'opinion publique sur ce fléau de maux qui ronge insidieusement le cœur du système éducatif. La première manifestation de ce mal est la détérioration du climat scolaire. Le respect de l'autorité et des lieux est érodé. Les témoignages font état d'agressions physiques ou verbales, d'insultes proférées, parfois même via les téléphones et les réseaux sociaux, prolongeant le harcèlement au-delà des murs de l'établissement. Ces actes, qu'ils soient le fait d'élèves ou, parfois, de parents, sapent l'autorité pédagogique et transforment la vocation d'enseigner en un exercice de survie.
La dégradation des établissements n'est que la traduction matérielle de cette crise de l'autorité, murs tagués, matériel cassé, ces dommages sont le symbole d'un contrat social rompu entre l'institution et une partie de ses usagers. Face à cette urgence, les voix s'élèvent pour réclamer une réponse ferme et des mesures de sécurité renforcées. Aujourd’hui, faut-il se demander d’où vient l’origine de toute cette violence. Pourtant dans les établissements on a renforcé les effectifs car entre adjoints d’éducation, conseillers d’éducation, surveillant général, enseignants et APE, l’équation semble être dépassée. Cependant, si la fermeté et la sécurisation des enceintes scolaires sont des nécessités immédiates pour la protection des personnes, elles ne sauraient constituer la seule réponse. La crise de la violence scolaire est multifactorielle et plonge ses racines dans des problèmes sociaux plus larges. La dureté seule risque de ne faire que déplacer le problème ou d'envenimer les tensions sans jamais traiter les causes profondes, le manque de sens, l'ennui, la précarité sociale, les problèmes de santé mentale, l'échec scolaire, ou encore l'influence des modèles violents véhiculés par la société. Pour un changement durable, il est indispensable d'adopter une approche globale et équilibrée. Il est tout aussi vital d'investir massivement dans le renforcement du personnel éducatif non-enseignant, plus de médiateurs, de psychologues scolaires, d'assistants d'éducation, pour offrir une écoute, désamorcer les conflits et prendre en charge les élèves en difficulté.
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Le poulpe exportable mais peu consommé localement
Par Lotfi Abdelmadjid
Le poulpe est ce céphalopode auquel la grande majorité des consommateurs algériens ne s’y intéressent pas, ou rarement. Un produit qui ne figure sur presque aucune recette. Dans les années quatre-vingt, cet invertébré était un produit de la fausse pêche que l’on jetait par-dessus bord, lors du tri des poissons pêchés. A Mostaganem comme ailleurs en Algérie, des pionniers dans l’exportation de ce céphalopode, ont appris à l’élaborer et l’ont placé sur les marchés européens, ceux qui lui ont donné une valeur ajoutée. Aujourd’hui, ce produit a incité des investisseurs à se structurer afin de le valoriser et valoriser sa pêche. Le commerce du poulpe a généré bien des emplois surtout dans les wilayas côtières. Beaucoup d’usines d’élaboration, notamment des infrastructures frigorifiques coûteuses, ont été érigées depuis la relance du plan de pêche des années 2000. En effet, dans les villages et les douars côtiers, plus particulièrement dans les zones rocheuses, tout un réseau de pêcheurs de poulpe à la cruche s’y sont installés, une main-d’œuvre spécialisée dans la capture de cet invertébré. Cette main-d’œuvre existe bel et bien avec à la clé des familles à nourrir. Après cela, il y a les autres, les transporteurs de camionnettes frigorifiques, généralement issus du dispositif ex-Ansej, qui font la tournée des plages pour le ramassage de ce produit pêché. La vente du poulpe sur les quais des ports de pêche par la flottille constitue la «part» des marins-pêcheurs embarqués. Les exportateurs engagent, à leur tour, tout une main- d’œuvre formée pour l’élaboration, la classification et la congélation du poulpe. Des employés qui se sont spécialisés pour répondre aux exigences des marchés européens notamment l’Espagne, principal client. Les usines sont des investissements qui répondent aux normes internationales car c’est un impératif pour l’obtention de l’agrément à l’export. Un agrément qui passe par l’accord préalable de l’UE.
Suite au blocage à l’export annoncé par le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, c’est la consternation chez les exportateurs de poulpe. La stupeur de voir briser une chaîne d’activités qui ne travaille que pour exporter. Il doit y avoir des quantités énormes stockées, prêtes à être expédiées aux clients, mais la décision du ministère du Commerce va faire des dégâts dans le milieu du poulpe. Des investissements menacés par la fermeture, la faillite du secteur, des familles dans le désarroi, des postes d’emploi détruits aux portes du mois sacré du ramadhan. Le ministre de la Pêche parcourt les ports de pêche afin de promouvoir la production, la profession et le secteur et le ministre du Commerce bloque toute une tradition à l’export. Exporter hors hydrocarbures est bien une stratégie de l’Algérie et le poulpe est un produit que tous nos voisins du Maghreb exportent. C’est inquiétant de voir que le ministère du Commerce va à l’encontre de sa politique de promouvoir les exportations.



