Tissemsilt face à la flambée des prix. Le poulet et les œufs deviennent un luxe

La population de Tissemsilt fait face depuis plusieurs jours à une hausse inquiétante des prix de produits alimentaires de base, en particulier le poulet et les œufs, deux éléments essentiels de la table familiale. Dans les marchés de la wilaya, le kilogramme de poulet a grimpé à 450 DA, contre 300 à 350 DA il y a à peine quelques semaines, tandis que l’œuf unitaire atteint désormais 25 DA, un niveau jamais observé depuis des mois. Pour les ménages à revenu modeste, cette flambée est devenue un véritable casse-tête. « Préparer un simple repas à base de poulet ou d’omelette relève presque du luxe », déplore un père de famille rencontré au marché central. De nombreuses familles disent devoir revoir leur consommation, voire renoncer à certains plats traditionnels. Les commerçants justifient cette envolée par la hausse du coût des intrants, notamment l’alimentation animale « maïs et soja importés » mais aussi par la rareté des poussins d’élevage et la hausse des frais de transport. Certains avancent également une demande accrue liée à la rentrée et aux fêtes locales. Cependant, pour les associations de protection du consommateur, ces arguments ne suffisent pas. Elles pointent du doigt l’absence de contrôle sur les circuits de distribution et la spéculation de certains intermédiaires. « Sans régulation, ces hausses injustifiées risquent de s’étendre à d’autres produits de première nécessité », avertit un membre d’une association locale. Les habitants de Tissemsilt, déjà fragilisés par l’érosion du pouvoir d’achat, appellent les autorités à agir rapidement. Ils demandent des mesures concrètes pour stabiliser les prix, soutenir les éleveurs et renforcer la surveillance du marché.
Dans une wilaya à vocation agricole, cette flambée des prix illustre un déséquilibre croissant entre la production et la consommation locales. Pour l’heure, les familles s’adaptent tant bien que mal, se tournant vers d’autres sources de protéines comme les légumineuses. Mais pour beaucoup, le poulet à 450 DA et l’œuf à 25 DA restent le symbole d’un pouvoir d’achat en détresse et d’une économie locale en quête d’équilibre.


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