Justice et transparence: le budget de la justice 2026 muscle la lutte contre la corruption. Un budget record est alloué à la justice algérienne. Tout compte fait, une lutte acharnée et redoublée est annoncée en Algérie dans le cadre de la surveillance et le contrôle des finances et des biens publics à la lumière des nouvelles dispositions réglementaires et budgétaires prévues par la Loi des Finances 2026. Pour atteindre les objectifs d’une prévention renforcée et d’une lutte, plus ardues en matière de détournement de fonds publics et de biens de l’Etat, le gouvernement a pris sur ses bras la décision de revoir à la hausse la cagnotte annuelle, allouée à la Justice. Il a consacré, pour ainsi dire, dans le cadre du projet de Loi de Finances pour l’année 2026, un budget important au secteur de la Justice afin de renforcer ses capacités dans la répression et la lutte contre la corruption sous toutes ses formes. Cette revue à la hausse du «budget judiciaire» s’inscrit également dans la volonté ferme de l’Etat de renforcer le contrôle des biens et des fonds publics. D’après les spécialistes et analystes, cette nouvelle mesure, visant l’amélioration et le renforcement des capacités des juges de couvrir et de prendre en charge les dossiers d’importance comme les dossiers de la corruption et de dilapidation, s’ajoute à une autre mesure non moins importante, décidée lors du dernier Conseil des ministres présidé par le président de la République et durant lequel, il a été approuvé le Statut des Magistrats, une réforme d’ordre social qui a pour optique d’améliorer les conditions des juges des différentes juridictions compétentes. Décidemment, une bonne nouvelle en cache une autre. Avec un budget revu à l’augmentation et un statut de magistrat à la hauteur, le secteur de la justice est décidé à jouer des rôles plus importants et plus accrus en terme de prévention et de lutte contre la corruption outre la prise en charge de dépenses de pénitenciers et de besoins de personnels de l’administration judiciaire et ce, au vu de ses potentialités et des compétences avérées de ses personnels et juges. Ce budget est marqué par des autorisations d’engagement équivalent à 179,355 milliards de centimes et des crédits de paiement dépassant 182,120 milliards de dinars, ce qui prouve une fois encore la volonté de l’Etat d’accompagner et de renforcer les réformes toujours en cours. Cette enveloppe considérable sera principalement destinée à couvrir les dépenses liées à l’activité judiciaire, à l’administration pénitentiaire, à la prévention de la corruption et à l’administration générale de l’appareil judiciaire.
Selon les détails contenus dans le projet de Loi de Finances, le budget alloué à l’activité judiciaire a été porté à 89,61 milliards de dinars. Celui de l’administration pénitentiaire à 81,64 milliards de dinars, contre 2,1 milliards de dinars pour la lutte contre la corruption et 7,089 milliards de dinars pour l’administration générale. Par ailleurs, le gouvernement a consacré plus de 03 milliards de dinars à la prévention et à la lutte contre la corruption. La même somme a été réservée pour le fonctionnement de la Haute Autorité de transparence et de prévention et de lutte contre la corruption. En parallèle, le gouvernement a alloué des sommes considérables pour assurer le contrôle des biens et des fonds publics ainsi qu’un montant équivalent pour la Cour des comptes, soit 1,2 milliard de dinars. La Haute Autorité de transparence et de prévention et de lutte contre la corruption a bénéficié d’une enveloppe de plus de 332 millions de dinars dans le budget 2026. Par ailleurs, 3,878 milliards de dinars ont été réservés pour couvrir les dépenses de la Cour suprême ainsi que pour le contrôle et l’évaluation des décisions judiciaires et l’unification de la jurisprudence, contre 1,6 milliard de dinars pour le Conseil d’État et plus de 520 millions de dinars pour le Conseil supérieur de la magistrature, avec le même montant destiné à garantir l’indépendance de la justice. En outre, toujours selon le projet de Loi de Finances, le gouvernement a prévu des autorisations d’engagement de 08 milliards de dinars et des crédits de paiement dépassant 09 milliards de dinars pour la gestion des affaires de la Cour constitutionnelle contre 1,264 milliard de dinars en autorisations d’engagement et près de 1,364 milliard de dinars en crédits de paiement pour la Cour des comptes. Selon le contenu du projet, le gouvernement a décidé de mettre en place une méthode opérationnelle de gestion des biens confisqués dans le cadre des affaires de corruption. Et ce, après l’émission de décisions judiciaires définitives par la Cour suprême à l’encontre de nombreux hommes d’affaires et responsables condamnés à la confiscation de leurs biens mobiliers et immobiliers. À cet effet, les autorités ont jugé nécessaire d’encadrer cette situation par une mesure garantissant la préservation de ces biens et le versement de leurs revenus dans un compte d’affectation spécial n°125-302, destiné au fonds spécial pour les biens et fonds détournés confisqués ou récupérés dans le cadre des affaires de lutte contre la corruption. Ce fonds a été créé en vertu de l’article 43 de l’ordonnance n°21-07 portant loi de finances complémentaire pour l’année 2021.
Un budget important au secteur de la justice. La corruption toujours dans le viseur
- par B. Habib
- Le 21 Octobre 2025
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