Selon le Gouverneur de la Banque d'Algérie. Incertitude des perspectives économiques mondiales

Les perspectives économiques mondiales demeurent incertaines, avec des risques baissiers sur la croissance mondiale selon les propos du Gouverneur de la Banque d'Algérie. Par rapport à une évaluation de la résilience de l’Algérie face aux crises successives internationales, Salah Eddine Taleb et en marge de sa participation aux assemblées annuelles du FMI et de la Banque Mondiale à Washington, reste sceptique par rapport à l'économie mondiale et algérienne. Vu la nature de l’inflation et le niveau du taux directeur, la Banque d’Algérie a préféré maintenir le taux directeur inchangé à 3% pour renforcer la capacité des banques à financer l’économie. Par la suite, le taux d’inflation global, en moyenne annuelle, a sensiblement décéléré pour atteindre 2,66 % ( -1,19 % en glissement annuel) en août 2025 après avoir enregistré un pic de 9,48 % en août 2022 (10,82 % en glissement annuel). La signature et la promulgation de plusieurs textes réglementaires qui stimulent la digitalisation des moyens de paiement, et le texte fixant les conditions d’autorisation de constitution, d’agrément et d’exercice d’activités des prestataires de services de paiement, apportent les principes généraux en termes de constitution et d’agrément. En effet, dans un entretien accordé à l’agence nationale, il rétorque que l’économie mondiale a connu une succession de crises durant ces dernières années, notamment la pandémie covid-19, les tensions géopolitiques croissantes, la volatilité des prix des matières premières, particulièrement énergétiques et alimentaires, les perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales et le resserrement des politiques monétaires dans les économies avancées. Dans ce contexte, poursuit l'orateur, l’Algérie a fait preuve d’une forte résilience avec une croissance économique soutenue notamment hors hydrocarbures, un niveau des réserves de change plus que confortable, un endettement extérieur quasi inexistant, une inflation en net recul et une place bancaire robuste qui, faut-il le signaler, a résisté aux chocs qui se sont succédés ces dernières années. Selon lui, La Banque d’Algérie qu'il dirige, reste attentive aux évolutions économiques nationales et internationales à ajuster l’orientation de sa politique monétaire en fonction de l’évolution de l’inflation dans le but d’assurer la stabilité des prix. Or, la Banque d’Algérie a procédé à l’abaissement de son taux directeur à deux reprises, en mars 2020 puis en avril 2020, pour le porter de 3,50% à 3% dans l’objectif de maintenir, voire d'accroître, les capacités de financement du secteur économique par les banques commerciales. A mesure que les effets de la crise sanitaire s’atténuaient, une normalisation progressive de la conduite de la politique monétaire et prudentielle post-covid a été entamée en mars 2022 par la fin de l’allègement exceptionnel des normes prudentielles en termes de seuils minimum du coefficient de liquidité et de l’obligation de constitution du coussin de sécurité applicables aux banques et aux établissements financiers. Dans un contexte d’indicateurs extérieurs robustes tel qu’une balance des paiements excédentaires et un niveau confortable des réserves de change, la Banque d’Algérie a utilisé la marge de manœuvre existante en appréciant le Dinar Algérien, ce qui a contribué à atténuer l’effet de l’inflation importée en même temps que le faible endettement extérieur de notre économie a prémuni l’Algérie de l’impact de la hausse des taux d’intérêts à l’international. Cette tendance baissière de l’inflation enregistrée durant plusieurs mois, atteignant un niveau inférieur à celui de l’objectif de la politique monétaire, a constitué la première motivation du Conseil monétaire et bancaire pour abaisser le taux directeur de 0,25 % et le fixer à 2,75 % en vue d'accroître la capacité du système bancaire à financer l’économie. Pour ce qui est des paiements, la promulgation de la Loi monétaire et bancaire fait partie des grandes réformes bancaires que le pays a connues depuis des décennies. Sa promulgation qui a abrogé l’ordonnance N 03-11 relative à la monnaie et au crédit, s’est inscrite dans le cadre des réformes économiques et monétaires dans lesquelles les pouvoirs publics se sont pleinement engagés et constitue une adaptation de l’arsenal juridique et règlementaire en vue de répondre aux mutations économiques et monétaire profondes ainsi que les enjeux techniques et technologiques à même de mettre les jalons pour assurer la mutation ordonnée et sécurisée des systèmes bancaires vers les nouvelles technologiques et l’innovation d’une manière générale. Ainsi, la Loi a prévu dans ses dispositions, l’introduction de l’autorisation à de nouveaux acteurs à intégrer le système de paiement national à savoir les Prestataires de Services de Paiement (Payment Services Providers), les banques digitales, les banques islamiques et les banques d’affaires, sans oublier l’introduction de la notion de Monnaie Numérique de Banque Centrale, conclut-il dans cet entretien à l'APS par rappeler que cet arsenal juridique dont la conception, l’élaboration et l’adoption se sont faits à un rythme soutenu sont autant d’outils pour l’émergence d’une banque qui se transforme, en phase avec les besoins des citoyens ainsi que les évolutions technologiques. Les efforts déployés par l’Algérie ont été salués par les évaluateurs du joint group (ICRG), une reconnaissance des progrès réalisés qui constitue un bon présage pour une sortie rapide de notre pays de la liste des pays sous surveillance renforcée du GAFI. Le secteur bancaire constitue le segment d'activité le plus réglementé de la sphère économique. Il obéit à des règles normatives strictes et évolutives, couvrant aussi bien les volets prudentiels, de contrôle interne, comptable et de contrôle des changes, qui constituent la base raisonnable à même de le prémunir contre les risques notamment, de contrepartie, opérationnels et de change.


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