Quand la justice va, tout va

“La justice n'est pas qu'une notion abstraite mais un besoin qui ne peut pas attendre demain.” Francisco Sionil José

Y a-t-il une justice en Algérie? Oui! Cette justice est-elle parfaite? Non! Y aurait-il donc des insuffisances? Et bien oui! Mais, devrions nous distinguer entre la justice judiciaire pratiquée au niveau des tribunaux et la justice sociale, pratiquée par les pouvoirs publics dans le partage égal, entre les citoyens de la République, des opportunités et de la rente publique? Il n’est pas facile de se faire une idée juste et objective sur cette question! Nous sommes tous, plus au moins, à court de jugement impartial envers notre société, envers le pouvoir en place, envers nos relations les uns-les autres. Certes, les pouvoirs publics essayent, à hue et à dia, d’instaurer une justice, plus au moins juste, façon d’apaiser les tensions et assurer la paix sociale. L’on devrait faire tout ce qui est dans nos possibilités afin que le citoyen soit convaincu de l’existence d’au moins d’un brin de justice. De l’autre côté, les citoyens sont éternellement insatisfaits que ce soit pour la justice judiciaire des tribunaux ou les parts qui leur reviennent de droits dans la distribution de la rente. Ainsi, la justice serait devenue une lutte permanente et un terrain de conflits, entre les différentes catégories sociales de la société, notamment entre gouvernants et gouvernés, entre riches et pauvres, entre différentes idéologies et croyances. Ceux qui tissent les lois, vont les confectionner à leurs avantages. Les laissés-pour-compte qui subissent passivement les lois, attendent ceux qui les font, qu’ils aient pitié d’eux, en leurs envoyant quelques miettes. Toutefois, quand le pouvoir de l’argent est maître des lieux, qu’il soit propre ou sale, il ne faudrait pas se laisser berner par la fausse idée de la justice. Enfin, le principe de la justice est trop abstrait, disons même, trop idéal pour que l’on réussisse à l’appliquer de façon juste chez la société de l’Homme, caractérisée par des vices humains tels que l’égoïsme, la cupidité, le culte de la possession, l’amour du pouvoir.. Un haut responsable, un fonctionnaire ou magistrat peut facilement fléchir devant une tentation de corruption. Le grand mal de la corruption serait le facteur numéro un, empêchant toute tentative d’instauration de la justice dans n’importe quelle société. C’est plutôt grâce à l’argent sale que des droits ont été bafoués et la justice a été piétinée. Et, heureusement que ce ne sont pas tous les magistrats qui sont corrompus et pas tous les fonctionnaires qui cèdent devant l’odeur magique de l’argent sale….


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