Journées d'étude sur le PDAU et POS à Sidi Bel Abbès. Entre impératif de maîtrise et exigences de rectitude Foncier

Une journée d'étude de haute tenue intellectuelle s'est tenue lundi après-midi à la salle de conférence au siège de la wilaya, sous l'égide du premier responsable de l'exécutif Kamel Hadji, focalisant sur les «Outils de planification urbaine». Cette rencontre stratégique, destinée aux élus locaux, a mis en exergue la centralité des Plans Directeurs d’Aménagement et d’Urbanisme (PDAU) et des Plans d’Occupation des Sols (POS) comme piliers de la gestion territoriale et du développement urbain durable. L'ambition première de cet atelier était d'élever le niveau de compétence des présidents des Assemblées Populaires Communales (APC) et des élus en matière de gouvernance urbaine.
Il s'agissait de leur offrir une maîtrise approfondie des dispositifs, des mécanismes et du cadre juridico-réglementaire qui régissent l'aménagement du territoire. Les échanges ont ainsi alterné entre l'examen des fondements légaux et la présentation d'études de cas pratiques, ajustées aux spécificités intrinsèques de chaque entité communale. Les données présentées par la directrice de l’urbanisme ont mis en lumière un dynamisme certain dans la révision des outils de planification. Le bilan fait état de 40 études de PDAU validées couvrant 52 communes dans le cadre de la première révision. Une phase additionnelle a vu 7 études (concernant 12 communes) progresser, dont quatre sont déjà entérinées et trois en phase d'attente post-enquête publique. Concernant les POS, l'engagement est quasi-total, avec 107 études validées sur 109 établies, les deux dernières étant soumises à enquête publique. Ces opérations de révision ont eu pour conséquence l'intégration de près de 4188 hectares dans les périmètres urbanisables, majoritairement issus de terres agricoles à rendement moyen, soulevant ainsi la question cruciale de l'équilibre entre croissance urbaine et préservation du potentiel agronomique. L'intervention du wali a été marquée par une fermeté sans équivoque face aux dérives foncières. Le chef de l'exécutif a émis une directive impérative : le déclenchement des terres agricoles, la récupération des superficies détournées et l'application rigoureuse des règles d'urbanisme. L'ordre de démolition des constructions illégales érigées sur des terrains agricoles et l'engagement de poursuites judiciaires contre les auteurs de ces «taudis» sur le domaine public signalent une volonté politique forte de moralisation de l'espace urbain et rural. Au-delà de la répression, la vision du responsable de l'exécutif s'étend à l'embellissement et à l'assainissement du cadre de vie. L'annonce d'un concours de la plus belle commune, assorti de récompenses financières et symboliques pour les trois modèles retenus, vise à impulser une dynamique citoyenne de salubrité et d'esthétique. Les axes majeurs sont la lutte contre les constructions en brique rouge, anarchiques, la propreté des rues, le respect des horaires de collecte des déchets et l'encouragement au reboisement. Néanmoins, le premier responsable a exprimé son mécontentement face à l'absence remarquée de certains élus, secrétaires généraux d’APC et responsables de services clés, soulignant que leur implication est non négociable dans ce domaine stratégique. Cette lacune souligne un déficit d'adhésion qui pourrait hypothéquer l'efficacité des réformes. De leur côté, les présidents des communes ont dressé un tableau des principales difficultés rencontrées, appelant de leurs vœux un accompagnement technique et financier accru pour lever les freins à la concrétisation effective des PDAU et POS. En marge de la rencontre, la commission de wilaya chargée de l’assainissement du foncier agricole s'est réunie pour examiner des recours et des dossiers complexes, notamment dans les secteurs de Sidi Ali Benyoub, Sidi Ali Boussidi et Ben Badis. Cette démarche parallèle confirme l'urgence de clarifier le statut foncier pour garantir l'équité et la légalité dans l'usage des terres.
Cet événement aura marqué, par la clarté de ses diagnostics la fermeté de ses injonctions, une étape décisive vers une gouvernance urbaine plus responsable et mieux outillée à Sidi Bel Abbès, à condition que l'appel à la mobilisation des acteurs locaux trouve un écho sans réserve.


ads