Les services de la Protection Civile de Sidi Bel Abbès ont été mobilisés en urgence, lundi soir, pour prendre en charge quatre membres d’une même famille, victimes d’une grave intoxication au monoxyde de carbone (CO) à leur domicile. L'intervention rapide a permis d'évacuer les victimes vers les Unités Médicales de Chirurgie (UMC) du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Abdelkader Hassani, soulignant une fois de plus la menace silencieuse que représente ce gaz durant la saison hivernale. Selon un communiqué émis par la cellule de communication de la Protection Civile, la situation était critique à l'arrivée des secours. Deux des membres de la famille ont été découverts dans un état d'inconscience avancée au sein de leur appartement. Les deux autres présentaient des symptômes caractéristiques mais heureusement moins létaux, incluant des difficultés respiratoires, des vertiges et des nausées – des signaux qui, bien que souvent banalisés, sont les premières manifestations d'une hypoxie tissulaire induite par le CO. Les agents spécialisés ont prodigué les premiers soins sur place, une étape vitale pour stabiliser l'état des victimes avant leur transfert médicalisé d'urgence vers le CHU. La prise en charge hospitalière se concentre désormais sur l'administration d'oxygène hyperbare ou normobare pour éliminer le carboxyglobine (COHb) du sang, cette molécule résultant de la fixation du CO à l'hémoglobine, et prévenir les séquelles neurologiques potentiellement irréversibles. Les premières investigations tendent à désigner une source de combustion défectueuse comme l'origine de cet accident domestique. L'intoxication proviendrait, selon toute vraisemblance, d'émanations de monoxyde de carbone issues d’un chauffe-eau ou d’un appareil de chauffage vétuste ou mal installé, et surtout dépourvu des dispositifs de sécurité essentiels. Le monoxyde de carbone est tristement célèbre pour sa dangerosité : il est inodore, invisible et non irritant, ce qui lui confère le surnom de "tueur silencieux". Sa haute affinité pour l'hémoglobine 250 fois supérieure à celle de l'oxygène conduit à une asphyxie insidieuse des organes vitaux, notamment le cerveau et le cœur. Ces drames sont une illustration poignante de la réaction chimique de la combustion incomplète. Face à la recrudescence de ces accidents durant les mois froids, les services de la Protection Civile réitèrent leur appel solennel à une vigilance citoyenne accrue et à une discipline technique rigoureuse. Les autorités continuent de suivre de près l'évolution de l'état de santé des quatre membres de la famille, tout en intensifiant les campagnes de sensibilisation pour conjurer de nouvelles tragédies.
Sidi Bel Abbès. Une famille victime d'une intoxication au monoxyde de carbone
- par Mohamed Nouar
- Le 10 Décembre 2025
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