Le Hamas examine la proposition de paix de Trump pour Ghaza. «Aucun droit légitime aux Palestiniens»

Ce que mijote le «nouveau ancien» plan américain de paix à Ghaza… S’agit-il au fait d’un nouveau plan ou de plan bis? Ecarté par les Etats-Unis et Israël des négociations sur la paix à Ghaza, le chef de file de la résistance palestinienne, le Hamas, se veut d’ores et déjà sceptique. Il parait loin d’être convaincu des «intentions» des propositions contenues dans ce plan de paix. Pour lui, le plan de paix de 20 mesures qui lui a été répercuté par le Qatar et l’Egypte «ne comporte aucun droit légitime aux Palestiniens». Raison essentielle qui fait qu’il aurait été conçu à la hâte ou parachuté pour tenter d’apaiser le climat entre Israël et le Qatar, après l’attentat perpétré contre les chefs du Hamas à Doha. Parrainé par les Etats-Unis et dévoilé la veille par le président Donald Trump et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, ce plan de paix ne serait finalement que «copié collé» des anciens plans échoués tant il n’arrange pas les Palestiniens ni dans la forme, encore moins dans le fond. Qu’attend-on d’un plan de paix dont le moins que l’on puisse dire est qu’il est partial? Il s’agit pourtant d’un plan censé du reste mettre fin à la guerre qui ravage la bande de Ghaza depuis près de deux ans. Le Hamas, l’un des acteurs principaux de ce plan, n’a pas encore donné de réponse. Mais que contient réellement l’accord de paix à Ghaza de Donald Trump? Pour la première fois, Netanyahu accepte l’offre de paix à Ghaza, des Etats Unis. C’est ce qui fait certes rassurer les Palestiniens, non sans éveiller toutefois des soupçons sur l’absence du Hamas aux négociations. Lors d’une conférence de presse conjointe à la Maison blanche, Donald Trump a affirmé que les deux dirigeants étaient «au-delà de très proches» d’un accord de paix longtemps jugé inaccessible, exprimant l’espoir que les combattants du Hamas accepteraient également la proposition. Le Premier ministre du Qatar et le chef des renseignements égyptiens ont transmis les propositions américaines au Hamas qui n’a pas été impliqué dans les cycles de négociation menant à ce plan. «Les négociateurs du Hamas ont déclaré qu’ils examineraient ces propositions de bonne foi et fourniraient une réponse», a déclaré, mardi à Reuters, un responsable au fait des discussions. Donald Trump a averti le Hamas que s’il rejetait son plan de paix, Israël bénéficierait du soutien total des États-Unis pour prendre toutes les mesures qu’il jugerait nécessaires. Le plan prévoit un cessez-le-feu immédiat, un échange de tous les otages retenus par le Hamas contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien progressif de Ghaza, le désarmement du Hamas et l’instauration d’un gouvernement de transition dirigé par un organisme international. Chez le Hamas, c’est le wait ans see. Il préfère temporiser question d’étudier les répercussions du plan de paix américain sur Ghaza. Il dit qu’il n’a pas encore officiellement donné sa réponse. Il s’agit d’une proposition américaine qui, au-delà du large soutien exprimé par les pays arabes et musulmans, ne semblait pas contenir de nouvelles mesures.

Plusieurs des 20 points étaient déjà inclus dans de nombreux accords de cessez-le-feu proposés au cours des deux dernières années, y compris ceux acceptés puis rejetés à différentes étapes par Israël et le Hamas. Une source proche du Hamas a déclaré que le plan était «complètement biaisé en faveur d’Israël» et imposait des «conditions impossibles» visant à éliminer le groupe. «Ce que Trump a proposé, c’est l’adoption complète de toutes les conditions israéliennes qui n’accordent au peuple palestinien et aux habitants de la bande de Ghaza, aucun droit légitime», a déclaré à Reuters, le responsable palestinien, sous le sceau de l’anonymat. Cependant, un rejet absolu du plan par le Hamas pourrait créer des tensions avec les pays arabes et musulmans qui l’ont accueilli favorablement. Les ministres des Affaires étrangères du Qatar, de la Jordanie, des Émirats arabes unis, de l’Indonésie, de la Turquie, de l’Arabie saoudite et de l’Egypte ont publié, lundi, une déclaration commune, saluant la proposition de Donald Trump et ses «efforts sincères» pour mettre fin à la guerre. À Ghaza, certains Palestiniens ont bien accueilli le plan et estiment qu’il pourrait mettre fin aux bombardements et aux tueries, tout en se demandant s’il mettrait réellement fin au contrôle d’Israël sur la bande de Ghaza. «Nous voulons que la guerre se termine, mais nous voulons que l’armée d’occupation qui a tué des dizaines de milliers d’entre nous s’en aille et nous laisse tranquilles», a déclaré Salah Abou Amr, 60 ans, père de six enfants, originaire de la ville de Ghaza. «Nous espérons que le plan mettra fin à la guerre, mais nous n’en sommes pas sûrs, ni Trump ni Netanyahu ne sont dignes de confiance», a-t-il déclaré à Reuters via une application de chat. Mardi, les forces israéliennes ont progressé plus profondément vers le centre de la ville de Ghaza et intensifié leurs bombardements sur des quartiers résidentiels, forçant davantage de familles à partir, selon des témoins et des médecins. Au moins deux personnes ont été tuées lorsque l’armée israélienne a fait exploser un véhicule chargé d’explosifs dans le camp de réfugiés de Beach, dans l’ouest de la ville de Ghaza, ont indiqué des médecins, tandis que neuf personnes dont une mère et cinq de ses enfants, ont été tuées dans deux attaques distinctes à Deir al Balah, dans le centre de l’enclave et à Khan Younès, dans le sud.


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