Les robes noires se sont indignées face à la note du bâtonnier, Mohamed Baghdadi, réélu récemment pour briguer un nouveau mandat. Les avocats considèrent ceci comme une violation des lois en vigueur, portant un coup fatal à la liberté d'expression. Il faut rappeler que «celle-ci est garantie dans l'article 54 de la Constitution», disent-ils. Le Conseil de l’Ordre «n’hésitera pas à prendre les mesures disciplinaires nécessaires à l’encontre de toute personne qui enfreindrait les textes légaux et réglementaires, encadrant les règles de la pratique professionnelle, en particulier le respect du contenu de cette note et sa mise en application», a écrit le bâtonnier dans la note. Les contestataires s'insurgent contre ces «menaces de sanctions disciplinaires». En effet, le président du Conseil de l’Ordre des avocats d’Alger met en garde les robes noires que «toute apparition médiatique ou sur les réseaux sociaux, dans le but de fournir des consultations juridiques directes ou de discuter en détail de questions juridiques, constitue une violation manifeste de l’interdiction de la publicité et de l’autopromotion imposée à l’avocat». Toutefois et selon le contenu de cette note, que face au développement rapide des moyens d’information et de communication, au premier rang desquels figurent les chaînes de télévision, la radio et les réseaux sociaux, sur lesquels apparaissent régulièrement plusieurs confrères, sans respecter les procédures légales et les règles déontologiques en vigueur (...), il se «trouve dans l’obligation de rappeler les dispositions légales et réglementaires applicables». C'est ainsi que le bâtonnier élu vient de rappeler les robes noires au respect de l'éthique et de la déontologie pour éviter la dispersion et pour respecter, selon lui, l’exercice de la profession qui est une mission régie par des traditions et des règles strictes. La note du bâtonnier d’Alger a soulevé le mécontentement de certains qui considèrent ceci comme une atteinte à la liberté d'expression. En effet, cette énième note est un rappel à l'ordre, devant certaines "déviations" constatées chez les robes noires. Le bâtonnier les recadre car selon le contenu de cette note rendu officiel, lundi, il s'agit du respect des règles légales et réglementaires relatives à l’exercice de la profession d’avocat, à la déontologie et aux traditions de la profession, notamment en ce qui concerne les apparitions médiatiques et virtuelles. Ceci intervient suite à un constat répétitif de comportements contraires aux principes, aux règles déontologiques et professionnelles qui régissent l’exercice de la profession d'avocat. Me Baghdadi reste catégorique devant ce qu'il a qualifié de déviations que «toute apparition médiatique ou participation à des événements diffusés par les moyens d’information et de communication, y compris les plateformes numériques (..) doit être précédée d’une demande d’autorisation écrite auprès du bâtonnier des avocats (…) afin d’assurer la maîtrise du discours juridique représentant la profession et de la protéger de tout débordement susceptible de nuire à sa réputation ou de porter atteinte aux secrets des justiciables, à l’indépendance de la justice ou au bon déroulement des procès». Le bâtonnier réitère les conditions d'exercice de la profession d'avocat puisque «l’intégrité de la profession doit être élevée au-dessus de toute pratique commerciale, conformément aux dispositions de l’article 12 de la loi régissant la profession et de l’article 98 du règlement intérieur». Les chaînes de télévision invitent régulièrement sur leurs plateaux des avocats pour donner leurs avis sur certaines questions juridiques ou des questions qui meublent l'actualité. Ceci n'est pas du goût du bâtonnier qui relève que «certains confrères participent à des débats médiatiques et abordent des questions sociales, politiques et autres, qui ne relèvent pas strictement de leur compétence professionnelle et ce, sans qu’ils disposent d’une affiliation déclarée ni d’une qualité officielle dans une activité politique ou associative qui le justifierait». Me Baghdadi considère que ce comportement porte un sérieux préjudice, et «cela place la profession et la qualité de ses praticiens dans des positions qui ne leur conviennent pas».
Après la note du bâtonnier aux robes noires. Les avocats crient à la violation du droit à la liberté d’expression
- par Nadira FOUDAD
- Le 30 Septembre 2025
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