Tel est pris qui croyait prendre, un adage qui caricature parfaitement le fossé dans lequel est reclus Israël. Dos au mur, l’état sioniste paie aujourd’hui cash et plus que jamais, ses démences, ses outrances génocidaires à Ghaza. Le monde s’est retourné contre lui. Désormais aux abois, le sinistrement célèbre Netanyahu, Premier ministre israélien, doit faire face, à un revirement spectaculaire dans l’histoire de l’ONU dans la position de ses membres, sans Israël et son éternel allié les Etats-Unis. A la tête du peloton, condamnant les atrocités flagrantes et jusqu’ici impunies d’Israël à Ghaza, on distingue la France de Macron, suivie du Royaume Uni, du Canada, du Mexique, de l’Australie, de l’Espagne et même la Hollande, pays pourtant réputé abriter la communauté juive, qui se sont rendus à l’évidence que la guerre que mène l’état sioniste contre les Ghazaouis depuis le 7 octobre 2023, «n’est guère la leur». Incontestablement, c’est le discours historique du président français ayant eu l’effet d’un véritable coup de massue sur l’état hébreu qui aurait joué un tournant décisif. Un pas géant est franchi sur la question de la reconnaissance de la Palestine. Déjà sur la sellette, plusieurs juifs de France avaient auparavant décidé, dans la foulée, d’acquiescer et de jubiler à l’appel d’Israël d’instaurer de nouvelles colonies en Palestine, probablement à Ghaza après qu’ils eurent à crier sur les toits qu’ils faisaient l’objet d’un antisémitisme. «La France reconnaît aujourd’hui l’Etat de Palestine», a déclaré lundi le président Emmanuel Macron, à la tribune des Nations Unies. Un geste fort, annoncé depuis plusieurs jours et désormais inscrit dans les livres d’histoire. Lors de cette grande messe qui s’est tenue, sans Israël ni les Etats-Unis, l’écrasante majorité de l’Assemblée générale de l’ONU a adopté un texte soutenant un futur Etat palestinien. Les médias internationaux font dans l’effusion de commentaires et de clichés des plus positifs sur la victoire des Palestiniens confortée par la sortie tonitruante de la France et de plusieurs autres pays occidentaux ayant reconnu l’Etat de la Palestine. A la Une des journaux internationaux, certains saluent l’initiative, suivie aussi par le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et cinq pays européens. En Europe, le clivage est net. Les pays qui ont déjà reconnu l’Etat de Palestine, louent ce passage à l’acte. Le quotidien espagnol, El Pais, titre son édition du jour sur la session à l’ONU «qui s’est transformée en un appel à une solution à deux États». Le journal souligne un geste diplomatique mais aussi moral dans un discours «parfaitement équilibré» du président français. La Belgique qui s’est associée à la décision de la France, lundi, met à l’honneur le chef d’état français et cite ses propos dans Le Soir : «Rien ne justifie la poursuite de la guerre à Gaza. Rien». Le quotidien belge rappelle la prise de parole de Bart De Wever, Premier ministre du pays, était «plus attendue et conforme au consensus gouvernemental de la Belgique». Du côté des Etats-Unis, sans surprise, la décision brusque. Fervent allié d’Israël et malgré le fait que la décision ait été actée sur son sol, le pays de Donald Trump n’est pas d’accord. Chez la scène arabe, c’est le couronnement des efforts consentis par des pays membres des Nations Unies. «La France défie Trump», écrit alors le «Washington post». Le quotidien américain souligne néanmoins «un encouragement pour le moral des Palestiniens», mais qui n’entraînera «aucun changement immédiat sur le terrain». Le «New York Times» placarde en Une, une photo de la session onusienne et titre: «A l’ONU, les dirigeants s’efforcent de sauver la solution à deux Etats». Le journal rappelle l’opposition «véhémente» d’Israël, «soutenue par la Maison Blanche». Dans la presse du monde arabe, la prise de position de l’ONU, en faveur d’un Etat palestinien est largement saluée. Le quotidien Al-Quds al-Arabi, écrit en langue arabe et publié à Londres, se réjouit que la cause palestinienne occupe le cœur du débat diplomatique international. En affichant en Une, ce mardi, une photo du drapeau palestinien, hissé sur une devanture des bâtiments officiels, le journal rappelle que ce dernier «flotte de plus en plus sur les ambassades palestiniennes à travers le monde». Le quotidien anglophone, publié en Arabie saoudite, «Arab News» salue l’appel du patron de l’ONU, Antonio Gutteres, pour un «progrès irréversible» vers une solution à deux Etats. Pour sa part, l’Algérie, par la voix du ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, M. Ahmed Attaf, a salué la tenue de la Conférence sur la solution à deux Etats, issue d’un consensus international authentique, soulignant que ''ce consensus constitue le garant fondamental d’un règlement permanent, juste et définitif du conflit israélo-palestinien''. Dans son allocution à l’occasion de la Conférence internationale de haut niveau pour le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux Etats, M. Attaf a affirmé que ''ce consensus international représente le garant fondamental d’un règlement juste, permanent et définitif du conflit israélo-palestinien, de même qu’il constitue un rempart solide contre les politiques expansionnistes d’Israël sous le couvert du mythe du ‘Grand Israël’''. Le ministre d’Etat a également souligné que ce consensus international demeure ''la réponse la plus éloquente aux illusions de l’occupation israélienne et à sa prétention de détenir, seule, le pouvoir de s’opposer à l’établissement d’un Etat palestinien sur la terre de Palestine''. ''Le moment est venu d’engager une action concrète pour matérialiser et imposer ce consensus à plusieurs niveaux'', a martelé M. Attaf. «Le premier niveau, précise le ministre d’Etat, consiste à élargir la base de la reconnaissance internationale officielle de l’Etat de Palestine en tant que réalité irréversible».
Règlement pacifique de la question de Palestine. Le monde désormais isole Israël
- par B. Habib
- Le 23 Septembre 2025
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