Les condamnations internationales se multiplient mais en vain. Le carnage continue à Ghaza

Quelques heures après le départ du secrétaire d'Etat américain, Marco Rubio, l'armée israélienne a lancé, ce mardi, son offensive terrestre majeure à Ghaza-ville dont les habitants ont fait état de bombardements massifs et incessants. Parallèlement, une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé Israël de commettre un "génocide" à Gaza avec l'intention de "détruire" les Palestiniens. Israël intensifie son offensive à Gaza-ville. Les bombardements massifs et l'avancée des troupes israéliennes suscitent l'inquiétude pour les civils et les otages. Les États-Unis maintiennent leur soutien à Israël malgré les accusations de génocide par l'ONU. L'armée israélienne a lancé, mardi à l'aube, une nouvelle agression plus féroce et plus meurtrière sur Ghaza-ville, après le soutien «indéfectible» affiché par l'allié américain pour éliminer le Hamas. L'annonce de l'assaut à Ghaza-ville a été faite juste après le départ d'Israël du secrétaire d'Etat, Marco Rubio, qui a qualifié le Hamas de «groupe de sauvages». Les troupes israéliennes avançaient «vers le centre» de la ville de Ghaza, la plus grande du territoire, a dit un responsable militaire. «La phase principale de l'offensive a commencé pendant la nuit (...)», a-t-il dit en estimant à « 2.000 à 3.000», le nombre de combattants du Hamas opérant dans l'agglomération. Un habitant, Ahmed Ghazal, a fait état de «bombardements massifs et incessants sur Ghaza-ville, décrivant de violentes explosions dans les premières heures de mardi. «J'ai couru dans la rue, sur le site d'une frappe», «trois maisons» d'un bloc résidentiel «ont été complètement rasées. De nombreuses personnes sont emprisonnées sous les débris. On peut entendre leurs cris», a-t-il ajouté. Depuis des semaines, les habitants de Gaza-ville et ses environs, estimés à un million par l'ONU, fuient en grand nombre en direction du sud. «Il est absolument clair que ce carnage doit cesser», s’est indigné Volker Türk, le haut-commissaire aux Droits de l’Homme des Nations unies, en condamnant l’offensive terrestre dans la ville de Ghaza et en faisant état de «preuves grandissantes» d’un «génocide». «Le monde entier crie pour la paix. Les Palestiniens, les Israéliens crient pour la paix. Tout le monde veut que ça s’arrête et ce qu’on voit, c’est une escalade continue qui est totalement et parfaitement inacceptable», a déclaré M. Türk. L’offensive israélienne, lancée mardi, provoquera «plus de destructions, plus de morts et de déplacements», a déploré Anouar El Anouni, porte-parole de la Commission européenne pour les affaires étrangères, à Bruxelles. L’Union «n’a cessé d’exhorter Israël à ne pas intensifier son opération dans la ville de Ghaza (…) Nous avons clairement dit que cela aggraverait également la situation humanitaire, déjà catastrophique et mettrait la vie des otages en danger», a ajouté M. El Anouni. L’Allemagne, pour sa part, a condamné la nouvelle phase de l’offensive israélienne dans la ville de Ghaza, qui va «complètement dans la mauvaise direction», selon son ministre des Affaires étrangères, Johann Wadephul. Berlin a lancé «un appel pressant au gouvernement israélien ainsi qu’à tous ceux qui sont en contact avec le Hamas», pour retrouver «la voie des négociations de cessez-le-feu et d’un accord sur la libération des otages», a-t-il déclaré, lors d’un point de presse. La Suède aussi a appelé l’UE à exercer davantage de pression sur Israël pour mettre fin au «génocide». «?Nous sommes extrêmement préoccupés par la situation à Ghaza et nous devons exercer davantage de pression sur le gouvernement israélien», a déclaré la ministre suédoise des Affaires étrangères, Maria Malmer Stenergard, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue allemand à Berlin. Interrogée sur le rapport historique de la commission internationale indépendante de l’ONU, Stenergard a indiqué que celui-ci concluait que les autorités et forces de sécurité israéliennes avaient commis un génocide à Gaza. Elle a ajouté que ces conclusions étaient conformes aux observations de divers experts. La nouvelle offensive israélienne sur la ville de Ghaza est «totalement irresponsable et épouvantable», a dénoncé la ministre britannique des Affaires étrangères, Yvette Cooper. «Cela ne fera qu'entraîner plus de bains de sang, tuer davantage de civils innocents et mettre en danger les otages israéliens», a écrit la cheffe de la diplomatie britannique sur X. La Commission européenne va approuver un train de sanctions contre Israël, selon Paula Pinho, porte-parole de l'institution. «Les commissaires adopteront un paquet de mesures concernant Israël», a-t-elle déclaré, lors d'un point de presse à Bruxelles. Ces sanctions incluront «une proposition visant à suspendre certaines dispositions commerciales dans les accords entre l'Union européenne et Israël». Par ailleurs, la flottille Global Sumud pour Ghaza est partie enfin de Tunisie, après avoir subi deux attaques de drones. C’est au petit matin du mardi 16 septembre que le «Yamen», l’un des derniers bateaux de la délégation maghrébine de la Global Sumud Flotilla (GSF) – une flottille humanitaire internationale pour Gaza –, a quitté le port de Sidi Bou Saïd, dans la banlieue nord de Tunis, en direction des eaux internationales. A son bord, une dizaine de participants, majoritairement tunisiens, avaient finalisé les dernières démarches dans la nuit, avant de prendre la mer pour rejoindre le reste du convoi. Au total, un peu moins de 30 embarcations transportant quelques centaines de participants venus de plus de 44 pays – militants, députés, médecins, journalistes ou encore personnalités publiques telles que l’actrice française Adèle Haenel et Mandla Mandela, petit-fils du leader sud-africain Nelson Mandela –, ont quitté les ports tunisiens au terme d’une semaine mouvementée.

Synthèse de B. L.


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