Notre société est tellement gangrénée par la violence que le «vivre ensemble en paix» paraît comme un slogan vide de tout sens. Une utopie que personne ne veut prendre au sérieux. Oui, la violence a pris une ampleur inquiétante, elle est partout, dans la parole et l'acte, dans les quartiers, sur les routes, dans les stades, dans les transports et même dans les bains publics. Parfois, pour un simple malentendu, on sort un arsenal d'armes blanches. On veut voir le sang couler comme pour exorciser les démons et extérioriser les frustrations. Avec le phénomène des psychotropes qui touche toutes les tranches d'âge, on est plus à l'abri d'une agression au su et au vu de tout le monde. La société a bien changé. Cette même société qui a vécu des années noires avec le terrorisme semble avoir garder des séquelles qu'il est temps de prendre en ligne de compte par des études approfondies afin de trouver des remèdes efficaces. La violence quand elle s'installe, elle s'incruste, s'enracine et se répand telle une épidémie qui ne connaît aucune frontière, aucune limite. La société algérienne avec 70 % de jeunes doit retrouver ses vrais repères, ses valeurs et sa voie, elle ne peut guérir qu'une fois cette violence quotidienne éradiquée de nos mœurs, qu'une fois nos jeunes pris en charge par des structures dédiées à l'écoute et à l'assistance. C'est aussi le rôle des psychologues, des sociologues et des éducateurs de se pencher sur ce volet important, inquiétant et délicat pour comprendre les causes, les développements et les solutions. Cela devient urgent, cela devient vital.