Le Carrefour de Mostaganem

Commerce ambulant, un compte à la mémoire des oubliés

Par Med Soltane

À la mémoire des oubliés des ruelles et des souks militarisés… Ce commentaire partagé n’est pas seulement un retour sur un pan méconnu de notre histoire : c’est un hommage aux invisibles, à ceux qui ont poussé des charrettes, crié leurs services dans les quartiers, ou vendu les derniers biens de leur exil sous le regard froid des casernes coloniales. Le commerce ambulant, les métiers manuels de survie, et les souks organisés par l’armée coloniale dans les camps de regroupement ne relèvent pas du folklore : ils disent la dépossession, la débrouille, la résilience. Ils racontent comment un peuple a tenté de reconstruire sa dignité avec ce qu’il lui restait : ses mains, sa voix, sa mémoire. C’est ainsi que dans le quartier de la vieille ville de Mostaganem, les premières décennies du siècle dernier étaient marquées par une organisation sociale peu commune. Cette organisation autour de laquelle se faisait la vie à Tigditt, puisait sa raison d’être dans l’Islam et dans la ruralité. L’autre partie de la ville appartenait aux européens. C’est ainsi que dans cette communauté, le commerce connaissait uniquement les petites épiceries zonées et dans lesquelles on n’achetait que les produits de stricte nécessité. Les fours banals dont le nombre était plus important que les boulangeries, cuisaient le pain fait maison de la grande majorité des familles de Tigditt. Les dépôts de pain et les laiteries n’étaient pas nombreux car beaucoup de familles attendaient Paco l’espagnol qui passait dans les rues avec son troupeau de chèvres’’Murcianas’’, pour les traire au seuil des portes. Pour ce qui est du chauffage, le charbon acheté chez les petits dépôts de charbon de bois, faisait office de foyers de cuisson «El medjmer» et de chauffage en période hivernale.
Mais comme les magasins du centre-ville et le Prisunic de l’époque paraissaient inaccessibles pour les non» roumis», la vente ambulante a prospéré dans le quartier faisant le bonheur de ses habitants. Ben3youaz était toute une mercerie ambulante qui passait deux à trois fois par semaine à Tigditt. Ce vendeur apportait du baume aux cœurs des femmes car il fournissait les produits de beauté de l’époque et toute la mercerie possible. Les peignes de tous types, le rouge à lèvre, l’écorce du noyer, les objets pour toilettes, les rubans pour cheveux etc… se vendaient très bien. La Boudergui livrait aux familles les balais en alfa et les’’Mejamers’’. Hadj Adda proposait des herbes médicinales et surtout l’écorce du noyer. La sardine, poisson populaire, se vendait aux seuils des portes à petits prix mais sans pesage. En été, les vendeurs de glaces crevaient le silence par des chansonnettes rafraîchissantes ! "crème à la vanille; chocolat crème glacée!". La Mendassya sillonnait les rues et les ruelles du quartier pour vendre ces herbes et plantes aromatiques et médicinales. Les vendeurs de vaisselles conquéraient au quotidien l’espace pour échanger ustensiles contre vêtement usagés. Les marchands de couvertures traditionnelles ’’bourouabah’’ s’éparpillaient en nombre dans le labyrinthe de Tigditt pour vendre plus. Les fruits tels que les figues de barbarie se vendaient à dos d’âne et à la douzaine. Le plus signalé dans ce type de commerce, c’est qu’il était d’abord solidaire car la majorité achetaient chez ces ambulants à l’avantage du crédit. C’est ainsi que ces marchands s’organisaient dans un commerce qui marquait le modèle de vie des musulmans de ce faubourg nommé Tigditt. Que ce témoignage serve à nourrir la conscience collective, à éclairer l’histoire sociale de Mostaganem et à redonner visage et nom à ces figures effacées de nos récits officiels.

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Les nuisances sonores exacerbent les riverains

Par Y. Zahachi

Chaque été, lorsque le soleil se couche sur la ville de Mostaganem, une autre réalité émerge : le vrombissement assourdissant des engins à échappement libre qui envahit les rues, perturbant la quiétude nocturne des habitants. Ces nuisances sonores, particulièrement prononcées en période estivale, soulèvent des questions croissantes sur leur impact. Cela dure souvent jusqu’à des heures indues sans qu’aucune autorité ne daigne intervenir et mettre fin au supplice des travailleurs et des malades qui ont besoin de repos. Il est clair que la loi interdit à toute personne de causer des bruits pouvant déranger le voisinage au-delà d’une certaine heure de la nuit. Le décret exécutif 93-184 du 27 juillet 1993 réglemente l’émission de bruits. L’article 2 stipule que «les niveaux sonores maximums admis dans les zones d’habitation et dans les voies et lieux publics ou privés sont de 70 décibels en période diurne (6 h à 22 h) et de 45 décibels (45 dB) en période nocturne (22h à 6 h)».C’est un problème récurrent se traduisant par des conséquences multiples car, en effet, les motos et scooters modifiés pour amplifier leur puissance sonore, ainsi que certains véhicules sans pot d’échappement, transforment les nuits de Mostaganem en un véritable cauchemar. Les conséquences vont au-delà de la simple gêne. Médecins et psychologues alertent sur les troubles du sommeil, le stress chronique et la fatigue accumulée, notamment chez les enfants et les personnes âgées. "Ces perturbations nocturnes affectent la qualité de vie et peuvent aggraver des pathologies existantes. Les forces de l’ordre, souvent débordées par d’autres priorités, pendant la saison estivale, le long des plages, peinent à verbaliser efficacement ces infractions. Sur diverses plateformes des réseaux sociaux, des propositions locales émergent puisque certains citoyens ont lancé des idées pour exiger des patrouilles nocturnes ciblées et l’installation de capteurs de bruit. Pour eux : "Il faut sensibiliser les jeunes aux risques pour la santé et renforcer la collaboration entre mairie, police et associations", insiste Fatima Zohra, une riveraine de l’avenue Mohamed Khemisti. S’agissant de ce phénomène, l’engouement pour les engins bruyants reflète aussi une réalité socioculturelle car, il semblerait, pour beaucoup de jeunes, ces véhicules symbolisent liberté et prestige. "C’est un phénomène de groupe, ancien et persistant, puisqu’il dépasse les alternatives de loisirs disponibles aux enfants et aux adultes, à Mostaland et autres espaces", analyse Samir, étudiant à l’université de Mostaganem. Mais, des solutions hybrides sont envisageables : création d’espaces dédiés loin des habitations, campagnes de prévention choc, ou encore promotion de sports motorisés encadrés. Certains évoquent également un projet de révision des amendes dissuasives, alignées sur les standards internationaux car cette pratique pourrait engendrer de graves accidents et menacer la vie même de ces jeunes « Motards intrépides ». Alors que Mostaganem attire chaque année des milliers de touristes pour ses plages et son patrimoine, la question des nuisances sonores interroge l’équilibre entre vitalité estivale et respect du droit au repos. Les habitants espèrent désormais une réponse coordonnée, mêlant fermeté et dialogue, pour retrouver des nuits paisibles.

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Stidia. Mesdjed Errahma, un chef d’œuvre

Par Y. Benguettat

L’Historique de ce site, la Mosquée dénommée MESDJED ERRAHMA est incontestablement un petit chef-d’œuvre en son genre, ce joyau qui aujourd'hui est la fierté des citoyens, est situé en plein centre du village de Stidia. Elle a été construite et agrandie en lieu et place de l'Eglise datant de l'époque coloniale. Son architecture se voulant moderne, s'impose de fait au milieu d'une esplanade tout aussi avenante, à l'ombre de ses palmiers qui aujourd'hui dépassent les Cent ans. Une autre page de l'histoire de Stidia vient s'ajouter avec la construction de ce Mesdjed en ce mois d'Octobre 1993 et inauguré officiellement le 24 Septembre 2002. Le mérite revient incontestablement à ceux qui ont fait ce choix judicieux de construire et d'harmoniser les formes en fonction des lieux déjà existants. Pour étoffer davantage cette nouvelle page de l'Histoire. Nous vous proposons à titre indicatif quelques bribes sur son passé. STIDIA village est situé à16Km du chef-lieu Mostaganem et accessible par route bordant le littoral la route nationale n°11. Par sa position géographique : Latitude 35°49'Nord. Longitude 0°00' Ouest. STIDIA est devenu de ce fait une référence par le Méridien de Greenwich qui la traverse continuant son chemin du bord de la mer "Méditerranée" côté Afrique du Nord aux côtes Européennes la ville de Villarreal VALENCE Espagne Latitude 39° 54' Nord. Longitude 0° 00' Ouest. Pour le côté géographique, le mot “Méditerranée “ est relativement récent. Le bassin a été longtemps désigné par d’autres termes. Le premier à lui avoir donné un nom est le géographe GREC Strabon (avj.c-25 apj.c) qui l’a désigné comme suit “ notre mer “ «mare nostrum» expression reprise par les Romains. Ce n’est qu’au moyen âge qu’apparaît l’adjectif méditerranéen ou méditerran qui signifie « au milieu des terres» Au 16e siècle, l’humaniste Jacques Amyot utilise l’expression «mer méditerranée»; il faudra attendre le 17e siècle pour que la méditerranée devienne un substantif et un nom propre avant d’être identifiée sur une carte en 1937.

 


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