Le Carrefour de Mostaganem

Visions modernistes du centre-ville

Par Med Krelifa

Le centre-ville de Mostaganem est actuellement un centre urbain saturé dont son accessibilité est difficile, la prolifération des activités informelles qui jonchent le long des axes de communication ne facilitent pas une rentabilité optimum et font une concurrence déloyale aux activités formelles fiscalement redevables. Bruyant et difficilement respirable en journée, le centre urbain perd son éclat à la tombée de la nuit car déserté au détriment des nouveaux pôles urbains. Le désordre urbain y a établi son lit de jour comme de nuit. Pour ce qui concerne le marché informel, il ne s’agit pas de faire des opérations coup de poing en mobilisant les forces de l’ordre et le lendemain ils récidivent, c’est comme un monstre que l’on a calciné et qui renaît de ses cendres. Il faut leur trouver des solutions de remplacement pour les délocaliser sans heurts. Par exemple, pourquoi ne pas les faire transférer à titre transitoire dans la partie libre du marché de Aïn Sefra? Il existe des marchés périphériques qui sont à ce jour vides, ils sont susceptibles de les faire installer. Une fois l’informel débarrassé de sa tare, il y a nécessité de définir une stratégie ambitieuse en vue de disposer d’un centre de ville apaisé dont l’objectif est de faciliter la vie de ceux qui vivent au cœur de la ville dans cet hyper-centre. Une stratégie dans laquelle le centre-ville doit trouver malgré quelques indicateurs de fragilité qui apparaissent pour s’accorder sur une feuille de route concrète, opérationnelle pour inventer le centre-ville de demain, intégrant des mutations innovantes en évitant de préparer l’avenir en regardant le centre-ville d’hier. En effet, l’attractivité d’une centralité est une équation qui vise l’attractivité résidentielle avec la rénovation en cours des immeubles Haussmanniens, l’attraction économique et touristique en y intégrant entre autres les médinas de Derb et Tabana. Ce centre de ville doit à cet égard bénéficier de nombreux projets pour faire de lui un «grand centre» allant de la piétonnisation de certains axes commerciaux, l’assainissement de l’oued Aïn Sefra, moralisation de la station des bus qui fonctionne dans une cacophonie indescriptible etc.… Car la conception du noyau central d’un espace urbain devrait placer le Mostaganémois et ses besoins naturels au cœur de ses propositions. Il doit être accessible bien sûr et susciter l’appropriation par les populations. Toutefois la mobilité devra limiter toutes formes de pollutions et donc préserver la santé des populations. La rue et les espaces publics devraient être considérés comme des lieux de rencontre pour les citadins. L’ambition est de promouvoir des approches de développement concertées, approches par le bas où la population devrait être pleinement partie prenante de l’aménagement de son milieu de vie. Moralité la revitalisation du centre de ville passe inexorablement par l’aménagement de l’oued Aïn Sefra. C’est un projet de paysage qui s’appuie sur les natures multiples des cours d’eau, il propose un grand parc central de 200 hectares articulé d’un programme ambitieux de constructions d’équipements publics. Cet ensemble s’intégrera en principe harmonieusement dans cette stratégie citée plus haut pour devenir le futur centre de ville apaisé. Malheureusement, ce projet qui avait connu un démarrage prometteur fut suspendu suite en 2015 à la crise financière qu’a connue le pays. Je saisis cette occasion pour exhorter Monsieur le Wali, les élus à manifester auprès des hautes autorités du pays le désir à relancer ce projet salutaire à tous points de vue pour les Mostaganémois. Je pense que cette crise financière est derrière nous, ce qui me rend optimiste à la relance de ce projet. L’étude de faisabilité sur le projet de la revitalisation du centre urbain ne doit pas être confiée à des architectes généralistes mais bien à des architectes paysagistes habilités à le mettre en symbiose avec le futur projet d’aménagement de l’Oued Aïn Sefra si ce dernier verra le jour dans l’avenir.

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Zoom sur Sidi Lakhdar

Par L.Benharrath

La commune de Sidi Lakhdar dans la wilaya de Mostaganem, distante de quelques 52 km à l'est du chef-lieu de la wilaya, compte actuellement une population de près de 47000 âmes dont 70°/° sont concentrés en régions rurales réparties en 48 douars parmi eux les plus importants comme Arabia, Zemaiche, Bouacheria, Hagagna, O/Abdellah et bien d'autres pour ne citer que ceux-là. La commune s'étend sur une superficie globale de 138.km carrés. La vocation de la commune resterait toujours l'agriculture et encore plus ou moins le tourisme de saison. Ce dernier qui faisait de la ville de Sidi Lakhdar se trouvant en émergence de développement local en progression la joie et le plaisir de pouvoir recevoir lors de chaque saison estivale un nombre considérable de vacanciers et de touristes venant de partout en constituant une affluence sans cesse au niveau des cinq stations balnéaires ouvertes officiellement à la baignade. En matière d'enseignement, Sidi Lakhdar dispose de 24 écoles du cycle primaire de 05 CEM et de 03 lycées dont un en cours de réalisation dont les travaux auraient atteint un taux appréciable permettant ainsi de diminuer un tant soit peu la surcharge des effectifs des deux premiers anciens établissements du cycle secondaire. Sachant que des établissements scolaires du primaire sont tous dotés de cantines scolaires où les premiers repas chauds ont été d'ores et déjà servis aux élèves bénéficiaires lors de ces premiers jours de la rentrée scolaires, tout en rappelant au passage que lors de la dernière année scolaire ces mêmes structures de restauration auraient consommé au moins cinq milliards de cts, selon l’APC de sidi Lakhdar, et ce, pour permettre une bonne prise en charge des élèves au niveau de ces cantines scolaires. En ce qui concerne l'aménagement urbain de la ville, plusieurs projets entrant dans le cadre du PCD d'intérêt public ont été ainsi réalisés. Ces projets ont concerné en priorité une importante opération de rénovation et de restauration des rues et autres artères situées en paysage urbain dont le souci des responsables serait d'offrir à la ville de Lakhdar benkhelouf un nouveau look. S'ajoutant à cela, une nouvelle signalisation routière représentée en l'implantation des feux tricolores au centre-ville a été également réalisée dernièrement, et pour donner encore plus une sorte d'embellissement nocturne rendant la ville lumineuse au niveau du boulevard central. En outre, le village a bénéficié d'un château d'eau d'un volume de 250 mètres cubes pour alimenter une population rurale estimée à quelques 2500 foyers. Au programme des régions rurales appelées zones d'ombre, la commune avait enregistré l'an dernier, la concrétisation de nombreux projets ruraux concernant des chemins vicinaux, branchements en AEP, amplification du réseau d'assainissement entre autres, en attendant le prochain PCD qui s'annoncerait de bon augure d'où, selon la même APC, d'importants projets relevant de l'aménagement urbain ainsi que rural auraient été inscrits. Ceci permettra de booster la commune vers un rang plus important et encore meilleur que celui d’aujourd’hui. D'emblée la commune de sidi Lakhdar qui se compte parmi les anciennes communes historiques de la wilaya voudrait se voir encore plus grande que jamais en attendant un jour ses potentialités notamment en matière touristique se concrétiser en projets d'envergure.

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Port de Mostaganem. Eclairages sur l’histoire d'un site difficile (2ème partie)

Par Y.Benguettat

L'emplacement le moins mauvais en vue de cette infrastructure, le seul que l'on puisse songer à utiliser, est situé à 3000 mètres au Nord de la ville, sous la pointe de Mostaganem (Kharouba pointe des pirates). En adoptant le tracé figuré en rouge sur le plan on pourrait créer sur cet emplacement, au moyen d'une dépense de 4 à 5 millions, une darse carrée de 20 hectares, bordée de quais et s'ouvrant au Sud par des fonds de 7 mètres ; mais ce port, éloigné de la ville, et imparfaitement protégé des vents par des terres basses et par le parapet des digues, serait très-défectueux et ne vaudrait pas la dépense qu'il faudrait faire pour l'établir; sa passe étroite et masquée de la houle du large ne serait praticable à l'entrée comme à la sortie que par un très beau temps. Son existence serait d'ailleurs menacée par les ensablements que les vagues pousseraient le long de la côte du Chélif à la Macta. Ces sables ne se fixent pas aujourd'hui sur le rivage de Mostaganem, puisqu'ils disparaissent à chaque tempête en laissant la roche à nu ; mais la masse des ouvrages du port ferait probablement l'effet d'un épi. En arrêtant le mouvement de va-et-vient des sables, elle les forcerait à s'accumuler sur la face Sud, et provoquerait ainsi aux abords de la passe des atterrissements qui ne tarderont pas à la combler. Si donc le rivage de Mostaganem ne se refuse pas absolument à la création d'un port, on chercherait du moins en vain, sur la côte d'Algérie, un emplacement plus ingrat. L'entrepôt maritime que la nécessité a fait établir sur ce point n'a d'avenir qu'à titre de succursale du port d'Arzew, qui redeviendra inévitablement le grand marché maritime de la province d'Oran ; une ville sans port ne peut pas espérer continuer d'attirer à elle la grande navigation, elle doit se résigner au commerce de cabotage. Mais la fortune acquise de Mostaganem et la richesse des territoires voisins légitimeraient, à défaut d'un port de débarquement que la nature des lieux ne permet guère d'établir à proximité de la ville, une large amélioration du débarcadère établi en 1846 à la pointe de l'Aïn-Sefra; ce débarcadère dirigé E. et 0. A 100 mètres de longueur sur 4 mètres de largeur; en doublant ses dimensions actuelles, on abrégerait notablement les opérations d'embarquement et de débarquement, et on supprimerait le batelage pour les navires au-dessous de 100 tonneaux, lesquels pourraient venir charger directement en tête du débarcadère. Ce travail, évalué à 200,000 francs, est le seul que l'on doive entreprendre à Mostaganem, il peut être considéré comme une des conséquences de l'essor remarquable que ce marché maritime a pris ces dernières années. Cette première partie à mon sens est un tableau imagé de la situation qui a prévalu sur les difficultés rencontrées. C’est à partir d’un simple débarcadère, que Mostaganem a inauguré son futur port qui aujourd’hui en 2024 fait la fierté des Mostaganémois. Tout marchait à souhait et Mostaganem allait enfin voir son port prendre, en Algérie la place que lui ménageait la situation, particulièrement favorable de la région, dont il était l’exutoire naturel et obligé, lorsqu’une fois de plus les éléments vinrent se mettre en travers des projets des hommes. Le 26 novembre 1927, après plusieurs jours de pluie torrentielles, le petit ruisseau de l’Aïn Séfra, grossi démesurément par les avalanches d’eau déversée par les coteaux qui le bordent, arrêté dans sa course à la mer par l’obstruction de sa canalisation urbaine, crevant ce barrage accidentel, se rua à travers la ville, sur le port, qu’il remblaya dans toute sa partie Est, de ses apports de sable et de matériaux de toutes sortes. En quelques heures, les efforts de vingt années se trouvèrent ainsi anéantis.(... a suivre).


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