Le martyr Ahmed Zabana est le premier martyr guillotiné en 1956 soit deux années après le déclenchement de la révolution le 1er Novembre 1954. Il reste l'une des figures les plus marquantes de la Guerre de Libération nationale de par son parcours et son militantisme. Il avait à peine 30 ans lorsqu’il a été exécuté dans la prison de Barberousse à Alger au côté du jeune Rahal appelé Ali yeux bleus qui n'avait que 16 ans lors de cette exécution. Il est le premier révolutionnaire condamné à mort et guillotiné sous les voix des prisonniers qui scandaient à haute voix dans cette triste prison "Allah Akbar". La Révolution algérienne n’avait pas encore deux ans depuis son déclenchement le 1er Novembre 1954 que ce jeune martyr a été exécuté par ses bourreaux. C’est pour un idéal qu’il se donnera corps et âme, celui de voir l'Algérie indépendante, rapportent les moudjahidine et les historiens dans leur biographie. Zabana faisait peur au colonialisme français, il aspirait comme tout Algérien à l'indépendance de l'Algérie, libérée d’un colonialisme barbare qui durait depuis plus de 130 ans. Il deviendra un symbole éternel, un de ces hommes d’exception qui auront affronté la mort avec une bravoure inébranlable, criant jusqu’à leur dernier souffle : «Tahya El Djazaïr !» (Vive l’Algérie !), écrivent encore les historiens et écrivains. Ce cri, partagé par tous les condamnés à mort, résonnait dans les couloirs de la sinistre prison de Barberousse, à Alger, rebaptisée plus tard la prison de Serkadji. Cette tristement célèbre prison verra l'exécution de 58 autres militants de la cause nationale au côté de Ahmed Zabana. Parmi ces martyrs guillotinés, on cite, selon l'association des condamnés à mort, les martyrs, Abdelkader Ferradj, exécuté le même jour que Zabana, un certain 19 juin 1956, Fernand Yveton, le 11 février 1957, Boualem Rahal et Abderrahmane Taleb, le 24 avril 1958. Ces figures emblématiques de la révolution algérienne devenues les martyrs guillotinés par la main coloniale ont défendu l’Algérie jusqu’à leur dernier souffle avant d'être exécutés dont l'un d’eux n'avait que 16 ans. Leurs destins se sont croisés, liés pour toujours dans la mémoire collective. Le nom d’Ahmed Zabana demeure une référence incontournable, un modèle pour tous ceux qui rêvent de bâtir l’Algérie nouvelle, fondée sur le sacrifice et le don de soi, sans calcul ni attente de récompense, témoignent les condamnés à mort. De son vrai nom, Ahmed Zahana, il voit le jour en 1926 à Djeniene Meskine dans la wilaya de Mascara. Sa famille, spoliée de ses terres ancestrales, quitte le village natal pour s’installer dans la ville d'Oran. Zabana commence ses actions de jeune adhérent à la cause algérienne. Grandit dans les quartiers populaires d’El Hamri et de Medina J’dida, avec au fond de lui cette profonde injustice qui marquera son engagement révolutionnaire. Il s’inscrit dans un centre de formation professionnelle aux métiers de la chaudronnerie, de l’électricité et de la soudure, situé au sous-sol du marché Karguenta, sur l’actuelle place Belkacem Zeddour à Oran. Il adhère à l’Organisation spéciale de l’Oranie (OS), où il devient un membre influent, témoignent encore les anciens moudjahidine. Il participe notamment à l’attaque de la poste d’Oran. En 1949, il rejoint le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD). Arrêté le 2 mars 1950, il est condamné à trois ans de prison et à trois ans d’interdiction de séjour. À sa libération, il reprend aussitôt ses activités politiques au côté du FLN pour militer pour l'indépendance du pays. Il prend part activement aux préparatifs du déclenchement de la Guerre de Libération nationale le 1er Novembre 1954. C’est le martyr Larbi Ben M’hidi lui-même qui le désigne responsable de la zone de Saint-Lucien (actuelle Zahana), avec pour mission la préparation de la sainte révolution, tant sur le plan humain que logistique. Il est capturé le 8 novembre 1954 lors d’un accrochage. Il a été blessé puisque atteint de deux balles, par les troupes coloniales françaises. Ahmed Zabana est ensuite incarcéré d’abord à la prison d’Oran avant d'être ensuite transféré à la triste célèbre prison de Barberousse, où il sera guillotiné le 19 juin 1956.