L’ancien conseiller à la sécurité nationale des États-Unis et ex-ambassadeur auprès des Nations unies, John Bolton, a de nouveau affirmé que l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental demeure l’unique solution viable pour régler ce conflit de longue date, imputant au Maroc la responsabilité du blocage persistant du processus onusien. Dans un entretien accordé dimanche au quotidien espagnol El Independiente, Bolton a déclaré pense que « la seule façon de résoudre ce problème est d’organiser un référendum. Les Sahraouis, qui se trouvent encore dans les camps de réfugiés, méritent de pouvoir rentrer chez eux». Il a déploré que, plus de trois décennies après l’adoption de la résolution 690 du Conseil de sécurité créant la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (MINURSO), ce processus soit toujours enlisé. «C’est très regrettable et cela reflète la faiblesse de l’ONU», a-t-il souligné, rappelant que ce référendum aurait pu être «facile à organiser» si le Maroc n’avait pas fait marche arrière sur ses engagements pris notamment dans l’accord de cessez-le-feu de 1991 et lors des accords de Houston de 1997. John Bolton a rappelé que tous les envoyés spéciaux onusiens avec lesquels il s’est entretenu, y compris James Baker, ont confirmé en privé que «le Maroc ne veut tout simplement pas prendre le risque de perdre le référendum», préférant perpétuer l'impasse politique. Il a également pointé du doigt les manœuvres marocaines, telles que les «marches vertes» destinées à modifier la composition démographique du territoire occupé. Dans une tribune publiée fin mai dans The Washington Times, Bolton avait déjà appelé les États-Unis à revenir à leur position initiale de 1991 en soutenant activement un référendum permettant aux Sahraouis de choisir librement leur avenir. Il avait rappelé que la résolution 690 était le fruit d’un accord entre le Front Polisario et le Maroc, accord que Rabat n’a cessé de vider de son sens par des entraves répétées. Il a aussi mis en avant l’importance stratégique de la tenue de ce référendum pour les États-Unis, tout en dénonçant la posture actuelle de certains pays, dont l’Espagne, qui en s’écartant de la légalité internationale, compliquent davantage la résolution du conflit. «La position du gouvernement espagnol n’est pas utile. Les victimes sont les Sahraouis qui continuent de vivre dans des camps de réfugiés. «C’est absurde», a-t-il fustigé.
Sahara occidental. John Bolton rejette le plan d’autonomie marocain et défend le référendum
- par Hocine Smaali
- Le 07 Juillet 2025
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