Le Carrefour de Mostaganem

La dégradation de la ville n’inquiète plus

Par Charef Kassous

A Mostaganem, les citoyens qui se sont habitués à une ville propre, organisée, belle et attractive, s’étonnent, aujourd'hui, de la dégradante situation dans laquelle se retrouvent certains endroits de la ville, notamment le centre. Tous s’accordent à dire que l’APC s’est carrément désengagée de la mission de l’entretien des quartiers. Ce n’est pas normal que des trottoirs délabrés ne font l’objet d’aucune réfection, que le mobilier urbain détérioré ne se remplace pas à l’image des abris bus endommagés, des bancs publics qui ne gardent que le squelette, des poteaux d’éclairage public carrément rongés par la rouille, des plaques de signalisation défaites par le temps, des feux tricolores déréglés et souvent en panne, des arbres urbains sans entretien, des placettes dénaturées par le manque d’hygiène, des arcades converties en toilettes publiques, l’entrée des marchés pourrie par l’insalubrité, des ronds-points non conformes au code de la route, des garde-fous de certains ponts mal réparés (le pont Alma par exemple) et celui se trouvant entre El Arsa et St Charles, les escaliers menant au souk Ain Sefra altérés par défaut d’entretien avec ceux qui mènent à Cherik Said et Tobanna et enfin les dégâts causés par des entreprises malveillantes. Face à une telle situation, les responsables des services techniques semblent ne rien voir. Les délégués nommés pour ce genre de mission se regardent le nombril. Les citoyens que nous avons interrogés sur cette question restent perplexes. Certains se focalisent sur le manque d’organisation urbaine au centre-ville, ils ne s’expliquent pas les raisons du laisser-aller. D’autres sont inquiets par rapport au manque de propreté sur les passages des arcades.
Selon eux, les nids de poules s’accentuent sans inquiéter ni le maire ni le subdivisionnaire des travaux publics. Des rues bloquées par le diktat de certains comportements malveillants des promoteurs immobiliers. Une citoyenne nous rappelle l’absence des élus quant au remplacement du mobilier urbain, à son état déplorable, des feux tricolores tout le temps en panne, des passages piétons inexistants, des poteaux d’éclairage public rouillés, des espaces verts chimériques, des trottoirs défoncés et aucun entretien comme si les responsables de Mostaganem, chef de daïra et P/APC regardaient ailleurs. Un retraité nous fait remarquer que les élus ne s’impliquent pas beaucoup, par leurs actions, dans l’amélioration du cadre de vie des citoyens. Il nous dira que certaines zones de la ville sont ignorées comme le cas de Tigditt et plus particulièrement "Souika" dont les habitants ne cessent de revendiquer son développement. Un jeune cadre s’exprime en avouant qu’à défaut de plans d’action, les élus naviguent à vue et c’est dommage pour Mostaganem. La mission de l’entretien de la ville reste ignorée et le cadre de vie se dégrade de plus en plus.

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Une population au phénotype singulier

Par H. Med Soltane

Il existe effectivement une tradition orale dans certaines zones côtières de l’Ouest algérien et notamment autour de Mostaganem, Mazagran ou Stidia, selon laquelle un bateau danois (ou scandinave) aurait fait naufrage peu avant la colonisation française (donc au début du XIXe siècle), avec à son bord des marins ou des colons en route vers l’Amérique du Sud. Les rescapés de ce naufrage se seraient installés dans un village côtier proche, accueillis par les habitants, convertis à l’islam, mariés à des femmes locales, et intégrés à la société. Leurs descendants auraient gardé certains traits physiques visibles encore aujourd’hui : cheveux blonds, peau claire, yeux clairs, ce qui a alimenté la curiosité et les récits populaires. Ce type de diversité génétique ou phénotypique n’est pas rare en Algérie, surtout dans les zones côtières ouvertes sur la Méditerranée. Des traits européens sont parfois hérités de : La présence vandale (tribu germanique au Ve siècle), la présence mauresque andalouse (XVe siècle) ; Les renégats européens convertis sous l’ère Ottomane ; Des naufragés et installations ponctuelles comme celui mentionné. Le fait qu’un village garde des traits nordiques visibles sur plusieurs générations rend l’histoire locale plausible même si aucun document officiel danois ou algérien n’atteste clairement ce naufrage. Ce que disent les historiens. Il n'existe pas de trace écrite largement reconnue dans les archives ottomanes, françaises ou danoises sur cet événement spécifique. Mais cela ne veut pas dire que c’est faux. De nombreux épisodes mineurs ou localisés n’ont jamais été archivés, surtout s’ils n’ont pas eu de répercussions diplomatiques ou économiques importantes. Certains historiens algériens locaux et passionnés de Mostaganem mentionnent cette histoire comme "tradition orale probable", à vérifier davantage. Et le Danemark dans tout ça ? Le Danemark avait bien des navires marchands au XIXe siècle en Méditerranée, et certains allaient en effet vers les Amériques. Il est donc techniquement possible qu’un bateau danois ait dérivé vers les côtes algériennes. Les côtes de Mostaganem étaient réputées pour leurs hauts-fonds et tempêtes, ce qui rend le naufrage plausible. Le village en question n’est jamais clairement nommé dans les récits (parfois on évoque Stidia, Kef el Hamam, ou une zone entre Mazagran et Benabdelmalek Ramdane). Mais il existe bel et bien des familles blondes aux yeux clairs, parfaitement arabophones, musulmanes, et algériennes dans tous les sens du terme. Oui, il est tout à fait plausible qu’un bateau danois ou nord-européen ait fait naufrage près de Mostaganem, avec des survivants intégrés à la population locale. Mais cela reste une histoire orale, transmise par les anciens, qui n’a pas encore été confirmée par des archives historiques officielles.

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Thauraya Bouloufa ou l’itinéraire d’une combattante de l’action sociale

Par Ben AEK

Depuis de nombreuses années, Thauraya Bouloufa s’impose comme une figure incontournable de l’engagement associatif et citoyen dans la wilaya de Mostaganem, alliant action de terrain, vision sociale et plaidoyer pour les causes humaines. Son parcours s’inscrit dans une dynamique constante de proximité avec les besoins des populations notamment les plus vulnérables, à qui elle consacre son énergie et ses compétences. Durant la période critique du coronavirus, elle a initié et porté avec force l’action de la couture, un projet solidaire de confection et de distribution de bavettes artisanales. Face à la pénurie et à l’urgence sanitaire, elle a mobilisé un réseau de bénévoles, couturières et donateurs pour produire et distribuer des centaines de masques de protection, en particulier aux personnes démunies. Ce geste, à la fois simple et fondamental, illustre sa capacité à transformer une crise en espace de solidarité. Mais son engagement ne s’est pas limité à l’urgence. Depuis bien avant cette période, Thauraya est activement investie dans les domaines de l’environnement, de la culture et du social. Son action s’inscrit dans une vision intégrée du développement humain où la protection de la nature, la valorisation du patrimoine culturel et le soutien aux populations fragilisées forment un tout cohérent. Parmi ses priorités, la condition féminine occupe une place centrale. Elle défend, par des actions concrètes, la place des femmes dans la société, leur autonomisation économique, sociale et culturelle, ainsi que la lutte contre toutes formes de discrimination. Aujourd’hui, elle occupe la fonction de membre national du réseau Sanad, une structure d’envergure œuvrant pour la solidarité et l’accompagnement social. En tant que coordinatrice régionale pour l’Ouest, elle pilote les programmes d’orientation et de promotion de la famille, assurant un ancrage local fort et une écoute permanente des besoins du terrain. Ce rôle stratégique lui permet d’intervenir directement sur des problématiques familiales majeures, en lien avec les réalités sociétales contemporaines. Elle est également membre fondatrice de l’Association «Mestora», une initiative porteuse de projets innovants, centrés sur le développement humain, la formation et la citoyenneté active. Ce cadre associatif lui permet de proposer des actions à long terme, dans une approche inclusive et participative. Son parcours est également marqué par une présence active dans plusieurs associations nationales où elle a contribué au rayonnement de la vie associative et au renforcement des dynamiques collectives. Au-delà de son implication associative, Thauraya est aussi une militante politique, convaincue que le changement passe aussi par l’action publique. Elle défend une approche éthique, sociale et inclusive de la politique, fidèle à ses valeurs de justice, de solidarité et de respect de la dignité humaine. Femme engagée, inspirante et profondément ancrée dans son époque, elle représente cette génération de militantes qui bâtissent, avec patience et détermination, les fondations d’une société plus équitable et plus humaine.

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La Salamandre : une histoire méconnue

Par Y. Benguettat

L’Historique de ce site qui est la Salamandre à Mostaganem, reste méconnu par la majorité des Mostaganémois. Nous avons cherché et trouvé des documents qui nous renseignent sur ce lieu très prisé en bordure de mer qui est devenu un pôle touristique par excellence. Ce site aujourd’hui classé parmi l’un des meilleurs de la côte de Mostaganem, offre aux visiteurs toutes les commodités en matière d’urbanisme moderne. Donc sans plus tarder je vous laisse découvrir son histoire depuis sa naissance. Dans l’histoire de Mostaganem le nom de la Salamandre n’existait pas. Ce lieu faisait partie de la côte rocheuse à l’Ouest de la ville. La ville de Mostaganem fut occupée par les Français le 28 juillet 1833 par le général Desmichels commandant la division d’Oran. Ce n’est que deux ans après cette date, que cette partie de la côte commença à être fréquentée par quelques pêcheurs d’origine espagnole venus avec les français en 1833 et ce sont eux qui lui donnèrent le nom de la Pounta, c’est-à-dire en français la pointe. Cet endroit était un poste de pêche uniquement, l’endroit était vierge et il n’existait aucune habitation. Après cette occupation de Mostaganem par les militaires français, ils commencèrent à organiser toute une logistique pour recevoir par bateaux du matériel de guerre et autres en vue de s’installer définitivement à Mostaganem. C’est pendant l’expédition de Mascara pour déloger l'Emir Abdelkader qui se trouvait à Mascara. Cette expédition dura trois semaines d’octobre 1835 à la fin Décembre 1835. Les troupes françaises revenant de Mascara dans la débâcle la plus totale, le Bateau à vapeur la Salamandre, pour mission, devait assurer le transport en matériel militaire et récupérer les militaires où ce qui en restait de cette fameuse expédition de Mascara. C’est ce même Bateau à vapeur, la Salamandre, qui s’échoua juste en face de la Pounta (Pointe). À partir de cette date, ce lieu a eu pour second nom la Salamandre. Telle a été l’histoire de cette partie de la côte de Mostaganem à cette époque c’est-à-dire fin Décembre 1835 qui jusqu’à ce jour porte le même nom, la Salamandre, qui est devenue une station balnéaire très fréquentée par les estivants.


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