Béjaïa. Le port accélère sa transformation logistique

Avec l’achèvement du quai Casbah, la mise en service d’une liaison ferroviaire vers le port sec de Tixter et l’instauration d’un service continu 24h/24, le port de Béjaïa renforce sa position stratégique. Il s’affirme comme un acteur clé du commerce maritime et du développement économique de l’Est algérien. Le port de Béjaïa franchit ainsi une nouvelle étape dans sa modernisation avec la finalisation du quai Casbah, une infrastructure stratégique conçue pour accueillir des navires de plus grande capacité et dynamiser les échanges commerciaux. Inaugurée à l’occasion des festivités du 5 Juillet, journée de l’Indépendance et de la Jeunesse, cette réalisation marque une avancée majeure pour la plateforme portuaire de Txter.
En élargissant ses quais et en modernisant ses installations, le port affirme sa vocation de hub logistique et maritime, capable d’absorber un trafic de plus en plus dense et diversifié. Dans cette dynamique, une première liaison ferroviaire a été récemment mise en service entre le port de Béjaïa et le port sec de Tixter, situé à Aïn Taghrout dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj. Ce train de conteneurs vise à désengorger les routes, réduire les coûts logistiques et sécuriser le transport des marchandises, notamment sur l’axe Béjaïa–Bordj. Selon l’Entreprise portuaire de Béjaïa (EPB), «cette alternative au transport routier s’inscrit dans une volonté de modernisation des flux commerciaux, en réduisant les retards et en fluidifiant la chaîne logistique». Cette connexion ferroviaire sera prochainement consolidée par la modernisation de la ligne Béjaïa–Béni Mansour, un projet supervisé par l’Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (ANESRIF). Ce chantier, lancé en 2012 et confié à un groupement d’entreprises algériennes dirigé par Cosider, affiche actuellement un taux d’avancement jugé satisfaisant. Une fois achevé, il permettra de faire circuler les trains de voyageurs à une vitesse de 160 km/h, et ceux de marchandises à 100 km/h, tout en assurant une liaison directe avec le port. Cette interconnexion ferroviaire représente un levier stratégique pour mieux intégrer Béjaïa dans le réseau national des échanges. La zone logistique extra-portuaire de Tixter, désormais opérationnelle, vient compléter ce dispositif. Située à proximité d’un important bassin industriel, elle offre aux opérateurs un espace structuré pour le stockage, la manutention et la redistribution des marchandises. Ce site logistique permet de décongestionner les installations du port, tout en rapprochant les services des zones de production et de consommation de l’intérieur du pays. «Il s’agit d’un projet à forte valeur ajoutée pour l’économie locale et régionale, notamment dans les Hauts-Plateaux», nous affirme-t-on en substance. Parallèlement, l’Entreprise portuaire de Béjaïa poursuit sa mutation organisationnelle en instaurant un régime de travail continu, garantissant une activité 24h/24 et 7j/7. Cette nouvelle organisation, conformément aux instructions du président de la République, vise à réduire le temps d’attente des navires, optimiser les opérations de chargement et de déchargement, et répondre plus efficacement aux attentes des opérateurs économiques. Tous les acteurs portuaires — douanes, police, manutentionnaires, transitaires — sont mobilisés pour assurer la pleine efficacité de ce nouveau fonctionnement. Classé deuxième port du pays en matière de trafic de marchandises, Béjaïa confirme ainsi son rôle central dans la stratégie nationale de réindustrialisation. L’entreprise a su adapter ses infrastructures et ses services aux nouvelles filières en développement, telles que la trituration de graines oléagineuses, l’exportation du zinc extrait à Amizour, ou encore le ciment destiné aux marchés étrangers. Grâce à sa position géographique privilégiée, à ses qualités nautiques reconnues et à ses efforts constants de modernisation, le port de Béjaïa s’impose plus que jamais comme un moteur de croissance durable, au service de l’économie algérienne.