Journées d'étude sur la justice électronique à Sidi Bel-Abbès. Un levier stratégique pour l'évolution du système judiciaire

La transformation numérique s'impose comme un impératif universel et le secteur judiciaire algérien ne fait pas exception. Une journée d'étude d'envergure, organisée ce jeudi par le Conseil Supérieur de la Magistrature, en partenariat avec la Cour de justice de Sidi Bel-Abbès, a mis en lumière la justice électronique comme vecteur essentiel de modernisation et d'efficience du système judiciaire. L'événement qui s'est tenu dans la salle de conférences du cabinet de la wilaya de Sidi Bel-Abbès, a réuni une pléthore de hauts responsables judiciaires et d'acteurs de la sphère juridique, témoignant de l'engagement des autorités envers cette nouvelle orientation. Présidée par M. Tahar Mamoun, Premier Président de la Cour Suprême et Vice-Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, la rencontre a posé les bases d'une réflexion approfondie sur les enjeux et les perspectives de la numérisation de la justice. M.Mamoun a d'emblée souligné la pro-activité du secteur judiciaire algérien qui fut parmi les pionniers à intégrer les technologies de l'information et de la communication dans ses opérations. Cette démarche avant-gardiste vise à optimiser le traitement des affaires judiciaires et à instaurer des mécanismes de justice électronique robustes. La numérisation des procédures judiciaires est désormais perçue, non plus comme une option, mais comme une nécessité impérieuse. Elle est le pilier sur lequel repose le renforcement de l'équité, l'amélioration de la gestion des dossiers et l'accélération du traitement des affaires. Comme l'a rappelé le Premier Président de la Cour Suprême, l'adoption des technologies modernes est garante d'un meilleur accès à la justice et d'une simplification significative des procédures, répondant ainsi aux préoccupations fondamentales des citoyens. La pandémie de COVID-19 a, de surcroît, agi comme un catalyseur, et contraint le système judiciaire à embrasser le travail à distance pour la notification des procédures et l'échange de documents. L'intégration de l'intelligence artificielle est également envisagée pour dynamiser le travail judiciaire, assurer la sécurité juridique du citoyen et garantir un règlement rapide des litiges. Ces avancées technologiques sont cruciales pour une justice agile et réactive. Toutefois, cette transition vers une justice pleinement numérisée n'est pas exempte de défis. L'intervenant a judicieusement mis en exergue la nécessité de préserver le caractère officiel et humain du processus de règlement des litiges, un équilibre délicat à maintenir face à l'automatisation croissante. La protection des données personnelles et la confidentialité des procédures constituent également des enjeux majeurs, exigeant des protocoles de sécurité infaillibles. Enfin, la coordination entre tous les acteurs du système judiciaire – magistrats, avocats, auxiliaires de justice – est primordiale pour assurer une mise en œuvre harmonieuse et efficace. La journée d'étude s'est voulue une plateforme participative, visant à co-construire des solutions efficaces par le biais d'une adhésion réelle et active de toutes les parties prenantes. Plusieurs communications ont enrichi les débats, abordant des thématiques variées allant des programmes concrets de justice électronique à son rôle systémique, en passant par l'identification des défis et la proposition de solutions concrètes. La présence notable de membres du Conseil Supérieur de la Magistrature, de cadres des Cours de justice de diverses wilayas (Oran, Tlemcen, Mascara, Mostaganem, Relizane, Saïda, El Bayadh, Naâma), ainsi que de représentants des organisations d'avocats, a souligné l'importance capitale de cette initiative. La lecture des recommandations en clôture de la rencontre par un membre du comité scientifique marque une étape concrète vers la concrétisation des objectifs fixés.


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