Lutte contre l’exploitation illégale des plages. Les pouvoirs publics passent à l'offensive

Chose promise, chose faite, car il était temps. Les autorités locales de la wilaya d’Oran sont passées à l’exécution, à la lettre, des nouvelles dispositions réglementaires concernant les occupations illégales et la concession des plages. En application des instructions de M. Samir Chibani, wali d’Oran, visant à lutter contre toute forme d’exploitation illégale des plages, la Cellule de protection de l’environnement, en coordination avec la commune d’Aïn El Turck et les services de sécurité de la daïra d’Aïn El Turck, a mené samedi dernier, une opération d’envergure pour lutter contre ce phénomène au niveau des plages libres d'accès. L’opération s’est déroulée, en présence du responsable de la Cellule de protection de l’environnement de la wilaya, du directeur du tourisme, du maire d’Aïn El Turck et des services de sécurité. Pour la saison estivale 2025, la wilaya a repris le contrôle et la surveillance des plages principalement, en ce qui concerne le respect du dispositif de la concession pour parer aux occupations anarchiques ou arbitraires. Pour cette saison, des autorisations d’exploitation touristique ont été attribuées par les services de la wilaya sur 27 plages autorisées à la baignade. Selon le secteur de tourisme, au moins 76 autorisations de concession ont été accordées sur ces plages afin de garantir aux estivants, un séjour agréable et respectable sur les plages. Ces assiettes ont été attribuées à la suite d’enchères publiques, organisées par la wilaya. L’objectif est de permettre un accès libre du public à au moins 70 % de la zone réservée à la baignade conformément aux nouvelles dispositions interministérielles qui prévoient de lutter efficacement et rigoureusement contre le phénomène d’exploitation illicite des parcelles de plages, au détriment des baigneurs. Seulement voilà, constatant sur le terrain des dépassements et des violations aux règles en matière de respect de la superficie légale de plage occupée, les autorités locales de la wilaya d’Oran, à leur tête le wali d’Oran M. Samir Chibani, sont passées à l’acte. Cette décision du wali de s’enquérir de plus près de la situation sur les plages traduit la volonté manifeste et ferme de l’Etat afin de couper le mal à sa racine et à venir à bout définitivement contre ce phénomène qui a pris de l’ampleur sur la côte ouest, ces dernières années. Le bilan de l’opération effectuée par les services de la wilaya, l’APC d’Ain El Turck et les services de sécurité est à première vue significatif: 106 tables, 298 chaises et 69 parasols installés illégalement seront saisis. En plus, les contrevenants aux dispositions de la concession sur les plages risquent des sanctions et des poursuites, en vertu de la nouvelle règlementation. Ils ont été déférés au centre de sécurité de la daïra pour les suites judiciaires nécessaires.

L’opération se poursuit afin d’assurer le confort des citoyens et de faire respecter la loi, régissant l’attribution des zones réservées aux plages libres. Autant dire que les mesures décidées par le wali d’Oran afin de faire respecter la loi, concernant les occupations et l’exploitation des plages, visent en premier lieu à garantir aux estivants et aux touristes un accès sain, libre et sans encombre sur les plages de la wilaya autorisées à la baignade. Des mesures qui s’inscrivent dans le cadre des efforts ayant pour but de préserver le confort et la sécurité des vacanciers et à assurer le succès de la saison estivale 2025, en toute sécurité et tranquillité. Ces opérations ont touché également des plages au niveau de plusieurs wilayas côtières. Le projet de loi vient modifier et compléter la loi 03-02 du 17 février 2003, définissant les règles générales d’utilisation et d’exploitation touristiques des plages. Le texte concrétise la gratuité de l’accès aux plages en disposant que la partie donnée en concession ne peut dépasser 30% de la surface totale de la plage. Les pouvoirs publics expliquent que les modifications apportées ont pour objectif de prendre en charge les insuffisances constatées au fil des saisons estivales précédentes. Aussi, des plages proposées en concession n’ont pas attiré les investisseurs, ce qui a fait qu’elles n’ont pas été exploitées par des professionnels, avec comme conséquence une qualité de service médiocre. Le squat illégal des plages a sérieusement porté un préjudice à la gratuité des plages pourtant pérennisée par l’Etat, en vertu de l’article 5 de la même loi, tant les exploitants illégaux appliquaient des prix exorbitants qui dépassaient tout entendement car hors de portée des baigneurs. Ces transgressions ont été constatées par la Commission nationale de préparation de la saison estivale, lors de ses sorties sur le terrain. Ceci dit et afin de garantir les meilleures conditions de séjour convenables aux estivants nationaux résidents ou expatriés et pour les touristes étrangers, des modifications ont été proposées dans le projet de loi élaboré. Ainsi, et conformément au plan d’aménagement touristique des plages, prévu par la loi, la partie de la plage à donner en concession ne peut pas dépasser 30% de sa surface et ce, afin de concrétiser le principe de gratuité des plages. Dans chaque plage, la surface gratuite sera au minimum de 70% et les concessionnaires sont tenus de se conformer à la disposition en exploitant uniquement la surface définie dans le plan d’aménagement comme faisant l’objet d’une concession. «Des sanctions dissuasives ont été introduites, comprenant notamment des amendes à l’encontre de toute personne qui enfreint la loi, occupe une plage sans autorisation, entrave la liberté des estivants ou met leur vie en danger», a indiqué la ministre du Tourisme, Mme Meddahi, soulignant que cette démarche est à même de «rétablir l’autorité de la loi et faire du respect du littoral: une culture».


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