En pleine saison estivale, la SNTF sous tension. Menace de grève à partir du 07 juillet

Le climat social est en ébullition au sein de la corporation des ouvriers des chemins de fer en Algérie. La tension monte en effet à la Société Nationale des Transports ferroviaires (SNTF), malgré la vitesse de croisière prise par le secteur en matière de modernisation de ses équipements et de ses installations ferroviaires afin de hisser le transport ferroviaire à un rang digne de sa réputation. Alors que tout augurait au départ une saison estivale 2025 particulièrement calme et sereine, suite aux efforts entrepris par la société des chemins de fer, un «communiqué surprise» émanant de la Fédération des travailleurs du transport ferroviaire est venu lever le voile sur des problèmes dont disent souffrir les travailleurs. En effet, la Fédération nationale des travailleurs du transport ferroviaire a annoncé, dans un communiqué en date du 25 juin 2025, un préavis de grève nationale illimitée, qui débutera officiellement le 7 juillet prochain. Dans son communiqué, la Fédération syndicale pointe du doigt le refus persistant de la Direction générale d’ouvrir un dialogue sérieux avec le partenaire social, malgré les nombreuses sollicitations. Salaires, droits sociaux et prestations sont entre autres les causes de ce préavis de grève lancé par ledit syndicat qui dénonce également le non-versement des augmentations salariales décidées par le président de la République en 2023 ainsi que des atteintes répétées au droit syndical, marquées notamment par une ingérence jugée abusive dans les affaires internes de la Fédération. Une situation qui si elle venait à persister, pourrait mettre en difficulté les clients des chemins de fer et, par la même occasion, affecter sérieusement le trafic durant le mois de juillet, période synonyme de grande affluence des voyageurs. Et cette situation semble d’autant plus tendue que les syndicats dénoncent également «le non-respect des procédures légales liées à l’élection de la commission mixte, un organe essentiel au fonctionnement démocratique de l’entreprise», stipule-t-on dans le communiqué. Outre les revendications salariales et syndicales, la Fédération évoque «un climat social délétère, marqué par la marginalisation des compétences», «un retraitement inéquitable des indemnités de départ à la retraite», «une gestion opaque et clientéliste des services sociaux» ainsi que «la privation des travailleurs de leurs droits», notamment «l’accès aux colonies de vacances estivales ». Les chemins de fer sont à bout de souffle où un certain sentiment de déclin et de difficultés dues à des performances de manque d’engagement vis-à-vis des préoccupations majeures des travailleurs semblent prendre le dessus dans les revendications de cette corporation. Selon les représentants syndicaux, ces dysfonctionnements «portent atteinte à la dignité du personnel et compromettent le bon fonctionnement de l’entreprise ferroviaire nationale». Dans un ton à la fois ferme et ouvert, la Fédération a réaffirmé sa disponibilité à engager des discussions avec les pouvoirs publics et le ministère de tutelle, dans un cadre légal, en vue de trouver une solution à cette crise. Elle n’écarte toutefois pas la possibilité de faire appel directement au président de la République si la situation de blocage persiste. Avec l’annonce d’un mouvement de grève illimité, le mois de juillet s’annonce délicat pour le secteur ferroviaire en Algérie, déjà mis à rude épreuve par les tensions internes. Tandis que les lignes reprennent progressivement leur activité, le bras de fer entre la Direction de la SNTF et la Fédération syndicale s’intensifie, menaçant de perturber profondément le transport des voyageurs et des marchandises dans tout le pays. Dans un autre registre, la SNTF a annoncé la reprise des dessertes entre Khenchela et Constantine à partir du samedi 28 juin 2025. Dans un communiqué, la compagnie ferroviaire informe ses usagers que les trains circuleront, selon le programme habituel, après une suspension temporaire du service. La SNTF présente ses excuses à ses passagers pour les désagréments causés et invite le public à consulter les horaires mis à jour sur ses canaux officiels.


ads