Les relations algéro-portugaises sont au beau fixe. En témoigne, le ballet incessant de part et d’autres, ces dernières années, de diplomates en poste, de ministres ainsi que d’hommes d’affaires des deux pays, liés par un passé historique riche mais aussi par un climat, somme toute, excellent en matière de coopération bilatérale dans divers secteurs clés dont l’économie, l’industrie et la justice notamment. Incontestablement, le domaine de la justice enregistre une dynamique remarquable en matière de coopération judiciaire et d’échanges d’expériences particulièrement dans le domaine de la justice constitutionnelle. Après Alger la capitale, le président de la Cour constitutionnelle du Portugal, M José Joao Abrantes, a été, jeudi dernier, hôte de la wilaya d’Oran, en compagnie de Mme Leila Aslaoui, la présidente par intérim de la Cour constitutionnelle d’Algérie. Tout compte fait, les deux pays sont partenaires et entretiennent une coopération basée sur la confiance mutuelle, notamment en matière de lutte contre le terrorisme et la migration clandestine, mais aussi en termes de paix et de stabilité dans la région. Reçus par le wali d’Oran M. Samir Chibani, le P/APW, le médiateur de la République de la wilaya d’Oran ainsi que par les membres de la délégation officielle, le président de la Cour constitutionnelle du Portugal et son homologue la présidente par intérim de la Cour constitutionnelle d’Algérie ont pris part, à une conférence scientifique débat à l’université Oran 2 «Mohamed Benahmed» sous le thème «défis récents dans la pratique des Cours constitutionnelles: impact des solutions d’exception dans les droits fondamentaux». D’emblée, le professeur magistrat portugais, M.José Joao Abrantes, qui a mis en exergue, «les potentialités de la wilaya d’Oran» la qualifiant d’une «ville magnifique», a, ensuite, évoqué, le «rôle prépondérant joué par le passé par l’Algérie et son soutien en faveur des combattants et résistants, opposants au régime de la dictature au Portugal. Pour preuve, dira-t-il, «Votre pays avait accueilli sur son sol ces résistants opposants portugais et avait apporté son soutien pour la liberté et la démocratie dans notre pays». Le président de la Cour constitutionnelle du Portugal qui a mis en relief les relations excellentes entre l’Algérie et le Portugal, a ensuite mis l’accent sur l’échange d’expériences et la coopération juridique entre les deux pays. Il abordera, dans ce contexte, l’expérience constitutionnelle portugaise en matière de «régime d’exception dans la protection des droits fondamentaux durant la pandémie du Covid-19, sur la problématique des exigences de l’ordre public, dans le cas d’exception d’une part et pour assurer les droits de libertés fondamentales constitutionnelles, d’autre part». Il a soutenu que la jurisprudence a été défendue de même pour la séparation des pouvoirs au sein du système constitutionnel portugais, dans l’approche de prise de décision durant la pandémie. Il a également souligné le rôle clé de la Cour constitutionnelle pour «rendre légal», vis-à-vis de la loi, des jugements dits «contradictoires» ou jugements dits «d’opposition» des tribunaux ou de pouvoirs exécutifs avant d’étayer les deux concepts «fiscalisation concrète» et «fiscalisation abstraite» dans les prises de décision, par exemple lors du confinement et de fermeture des commerces au Portugal. Ce thème est crucial d’autant plus qu’il aborde, pour la première fois, une question stratégique liée aux décisions légales rendues par les Cours constitutionnelles dans le cas des calamités ou de force majeure. Le président de la Cour constitutionnelle du Portugal a, enfin, signé le Livre d’Or de l‘université Oran 2 « Mohamed Benahmed » en présence du recteur, du wali et de la présidente par intérim de la Cour constitutionnelle d’Algérie. La visite de l’hôte de la wilaya d’Oran s’inscrit dans le cadre de la célébration du 50e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre l'Algérie et le Portugal ainsi que du 20e anniversaire de la signature de la convention de bon voisinage.