L'été à Saïda. C'est l'enfer et la galère!

L'été à Saïda, c'est la saison de trop. Durant cette saison, faut-il le dire, Saida ne vaut pas un sou. En un mot, c'est l'enfer sur terre. D'ailleurs, n'importe quel visiteur qualifiera Saïda de tous les noms : réchaud, fournaise, chalumeau, forge allumée à plein gaz et en plein visage. Bien que située à presque 170 km de la ville d'Oran ou de Mostaganem, la ville de Saida bout dans sa cuvette et malgré cela, ses rues pullulent de jeunes en short qui s'exposent ostensiblement et souvent sans se protéger aux rayons du soleil. Savent-ils seulement les risques qu'ils encourent? Le seul endroit qui reste est la fréquentation des cafés de la place publique où grouille à longueur de journée un monde aux profils divers. Ouvriers, fonctionnaires, étudiants s'adonnant à tout type de discussions... portable à la main. Le saidi est connu pour ça, c'est sa nature vivace au verbe haut débit, une évidence. Il devient magistrat, entraîneur, analyste politique, wali en une fraction de seconde avec en plus la rue qui étouffe sans la rumeur. Ainsi est faite la vie à Saïda. Quant à la gent féminine, elle prend son ennui en patience devant une ville qui suffoque. L'après-midi, les artères et les rues se vident. Et le peu qui reste, baigne dans sa sueur. On transpire à grosses gouttes. La ville est livrée au supplice jusqu'à la prière du Maghreb, l'heure du soulagement. Mais au fait, les vacances, le congé, la plage: qui en parle?  


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