Défaits à Solna chez un adversaire suédois qui a eu le mérite de leur faire passer un vrai test grandeur nature, les Verts ont montré deux visages distincts qui peuvent aussi bien inquiéter que rassurer. Premier enseignement, en s’inclinant (4-3) en Scandinavie, la sélection nationale a vu sa série d’invincibilité s’arrêter à (seulement) 10 rencontres. Entamée au lendemain de la glissade à Alger face à la Guinée pour les débuts en éliminatoires de la Coupe du monde 2026, plus précisément en Ouganda le 10 juin 2024, ce bel enchaînement de résultats positif comptait, d’ailleurs, 9 victoires et un seul match nul. Outre la défaite qui mit fin à cette série, c’est la première fois que l’EN encaisse 4 buts en une seule rencontre depuis que Vladimir Petkovic en est l'entraîneur en chef. Les Verts en avaient, du reste, encaissé « seulement » trois pour la prise de fonction du tacticien bosniaque, lors du tournoi amical des FIFA séries, le 26 mars 2024 face à l’Afrique du Sud, alors vice-championne du continent. Le cauchemar a d'ailleurs débuté très tôt. Les Verts n’ont même pas pu tenir un quart d’heure avant d’encaisser le premier but. Sur une belle combinaison et un jeu en triangle comme on en enseigne chez les jeunes catégories, entamée par Bernhardsson plein axe, prolongée par Larsson en une touche et dans les airs et conclu par Ken Sema d’une frappe du droit, les Scandinaves trouveront, ainsi, en effet, la faille dès la 14'. Ils encaisseront rapidement un deuxième but qui décrit, à lui seul, la détresse de l’entrejeu et de l’arrière-garde, malmené encore une fois par Sema. Servi plein axe par le même Bernhardsson dans le dos d’un Bennacer à bout de souffle, Sema s’en ira se jouer de Mandi au prix d’un joli passement de jambes avant de tromper d’une belle frappe du droit un Mandréa pas exempt de tout reproche (39’).
Un coaching revu et corrigé
Et ce n'était pas fini. Sur une mauvaise appréciation de Bensebaïni qui vaudra à l’EN un penalty valable, Ken Sema s’offrit, ainsi, un triplé (50’), avant que Saletros ne lui vole la vedette en inscrivant une merveille de coup franc de plus de vingt mètres sur une sublime frappe enveloppée qui enverra la balle nettoyer la lucarne gauche de Mandréa (56’). C'en était trop pour Petkovic qui rappela alors sur le banc le capitaine Riyad Mahrez, fantomatique, Hichem Boudaoui et Saïd Benrahma pour lancer à leurs places, coup sur coup, Nabil Bentaleb, Yassine Benzia et Baghdad Bounedjah. La magie opéra rapidement. Sur le corner qui a suivi, Benzia servit Bennacer à l’entrée de la surface. Le milieu de terrain marseillais déclenchera alors une frappe pure sur laquelle le dernier rempart suédois ne put rien (64’). Cette très belle réduction du score signera l’entame d’une remontada presque parfaite en déclenchant une révolution offensive des Verts. Métamorphosés, les Algériens s’installeront alors dans le camp scandinave pour martyriser la défense adverse et s’offrir des occasions à la pelle. Bentaleb mettra, à ce propos, le feu sur le flanc droit de l’arrière-garde suédoise pour trouver sur une balle en cloche, un Benzia opportuniste pour pousser le cuir au-delà de la ligne de but et réduire à deux buts seulement le retard des Verts au tableau d’affichage (71’). La furie changea alors complètement de camp et Gouiri, lancé puis poussé dans le dos par Hien, le capitaine des Vikings, obtint un penalty que transformera en force Bentaleb (87’).
"Redémarrer sur du positif"
C'était beau mais insuffisant puisque cette joute prolifique arriva à son terme sur ce score de 4-3. Une défaite de laquelle le driver Vladimir Petkovic tirera, bien évidemment, les enseignements nécessaires, comme il l'a clairement laissé entendre en conférence de presse d'après-match. "Aucune défaite ne fait du bien, mais la réaction fait qu’on peut redémarrer sur quelque chose de positif après la première défaite en un an" a-t-il, en effet, annoncé. Et de poursuivre : " Les 15 premières minutes, on était bien, mais on n’a pas su concrétiser. Les Suédois ont super bien joué, mais on est responsables de cette défaite. On n’a pas assez joué en équipe après le premier but. Ce que je n’ai pas aimé, c’est que l’équipe adverse a pu mettre en place son jeu à cause de nous. On a été pénalisés par certaines décisions, mais les spectateurs ont dû voir un beau match. Pour les entraîneurs, par contre, ça donne de la matière pour travailler". Le patron technique des Verts compte, surtout, mettre à profit cette glissade en terre suédoise pour continuer à faire grandir cette équipe. "Ce n’était pas un match amical. Je ne peux pas être content puisqu’on a perdu. Je pourrai être content si on apprend de ce match où il y a eu beaucoup de choses" notera-t-il, en technicien expérimenté.