Béjaïa. Les grands chantiers du développement

La wilaya de Béjaïa, pôle économique important, connaît aujourd’hui une dynamique sans précédent en matière de projets structurants. Longtemps freinée par des lenteurs administratives et des blocages liés à diverses oppositions, la région voit enfin émerger de grands chantiers qui dessinent un nouvel horizon. Parmi les projets les plus emblématiques figure la station de dessalement d’eau de mer de Tighremt, dans la commune de Toudja, dont la mise en service est imminente. Inscrite dans le cadre du programme présidentiel de sécurisation hydrique, cette infrastructure stratégique disposera d’une capacité de 300 000 m³/jour. Elle permettra d’alimenter en eau potable l’ensemble des 52 communes de la wilaya, ainsi que plusieurs localités limitrophes. En complément du barrage de Tichy-Haf, elle constitue une réponse durable au stress hydrique, en affranchissant la région de sa dépendance aux forages et aux aléas climatiques. Sur le plan des transports, le chantier du dédoublement et de la modernisation de la ligne ferroviaire Béjaïa–Béni Mansour connaît une avancée notable. L’objectif est d’aménager un linéaire de 87 km, d’augmenter la vitesse des trains de 70 à 160 km/h pour les voyageurs et à 100 km/h pour les marchandises, de supprimer 98 passages à niveau et de construire 55 ouvrages d’art, dont trois tunnels. Le projet comprend également la rénovation de neuf gares, ainsi qu’un raccordement stratégique au port de Béjaïa. La wilaya en bénéficiera pleinement, grâce à une desserte améliorée et un accès élargi aux réseaux de l’Est et des Hauts Plateaux. Dans le secteur minier, la mine de Tala Hamza, à Oued Amizour, entre dans une phase décisive. Ce gisement de plomb et de zinc, l’un des plus riches d’Afrique, sera exploité en partenariat entre l’entreprise australienne Terramin et la société publique ENOF. Plusieurs centaines de milliers de tonnes sont attendues chaque année. Le projet générera plus de 700 emplois directs, avec un impact économique majeur sur toute la région. Une liaison ferroviaire dédiée est prévue pour l’acheminement du minerai vers le port de Béjaïa. La santé publique est également en voie de transformation avec la concrétisation du Centre hospitalo-universitaire (CHU) de Béjaïa. Le CHU comprendra plus de 700 lits, un centre de recherche biomédicale et des services spécialisés à la pointe de la technologie. Ce projet, attendu depuis des décennies, accompagnera le développement de la faculté de médecine de l’Université Abderrahmane Mira de Bejaïa et améliorera significativement l’offre de soins dans la région. Autre grand chantier, la pénétrante autoroutière Béjaïa–Ahnif (100 km), projet clé du désenclavement régional, avance. Le tronçon reliant le port de Béjaïa au PK11 est en phase de réalisation, avec un rythme soutenu. Une fois achevée dans sa totalité, cette pénétrante permettra de relier Béjaïa à l’autoroute Est-Ouest et de désengorger les routes nationales actuellement saturées. Dans le domaine des mobilités urbaines et touristiques, le téléphérique de Béjaïa, projet longtemps gelé, reprend vie. Le bureau d’études a été récemment retenu par l’Entreprise du métro d’Alger (EMA) pour identifier le tracé efficace. Le téléphérique facilitera l’accès au fort de Yemma Gouraya, joyau historique et naturel dominant la baie de Bejaïa. Ce site, restauré après de longs travaux, attire chaque année des milliers de visiteurs venus découvrir ses forêts et ses panoramas exceptionnels. Il deviendra l’un des pivots du développement touristique durable de la région. Le sport et la jeunesse ne sont pas en reste. Un nouveau stade de 30 000 places, également dégelé, sera doté d’une pelouse homologuée FIFA et d’installations répondant aux normes internationales. Il offrira à la JSM Béjaïa, au MOB et à l’O Akbou, des conditions optimales pour évoluer. Ce stade permettra aussi à la ville de candidater à l’organisation d’événements sportifs d’envergure. Béjaïa, autrefois capitale des Hammadites, entend désormais retrouver son rang de métropole régionale à la fois moderne, connectée et ouverte sur le monde. La mer, la montagne, les stations thermales et les sites historiques en font une destination de plus en plus prisée. Les projets en cours sont porteurs d’espoirs, et Béjaïa pourra ainsi s’imposer comme un modèle de développement équilibré et durable.


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