Des «pseudo-agriculteurs» auraient dopé les pastèques aux produits chimiques. «Himayatec» lance l'alerte

Faut-il désormais se garder de multiplier la consommation des fruits en été? Dans le jargon, le dopage qui est strictement interdit est présenté comme une pratique contre les produits alimentaires qui vieillissent trop vite. Poissons, pastèques, viandes et parfois même le poulet sont sujets à une utilisation de produits chimiques pour les rendre blancs transparents. Pour les pastèques ou les melons que pourtant on a beau adorer croquer ces fruits si rafraîchissants durant l’été, le prix est parfois chèrement payé et à risque mais la consommation importante et sans vérification préalable de sa péremption est une des causes de propagation de certaines maladies ou facteurs intoxicants nuisibles pour la santé. En raison de sa teneur riche en eau, la pastèque fruit coloré peut être parfois trompeur. Il fait partie des aliments périssables dangereux de la saison de chaleur. Retour progressif des pastèques sur les marchés et signes inquiétants sur leur commercialisation, les marchés en sont fous depuis quelques semaines alors que la petite polémique sur leur supposée toxicité par des produits chimiques circule avec insistance. Avec l’été, ce fruit si buvant emplit les étals et fait augmenter les ventes par ses apports sucrés énergétiques et son eau vitaminée. Qui se cache réellement derrière ce fruit coloré ? A l’heure où les pastèques rouges font leur grand retour dans les foyers algériens force est d’admettre que leur saveur juteuse et leur apparence si attrayante pourrait bien se transformer en un «cauchemar» alimentaire pour son consommateur ! Un risque invisible. L’organisation de défense du consommateur “Himayatec” a alerté sur une pratique devenue au fil des années préoccupante. Il s’agit de la commercialisation de fruits dopés aux produits chimiques. Il peut y avoir des légumes et fruits qui pourrissent trop vite et qui sont des produits climactériques émetteurs d’éthylène ce qui induit des malintentionnées de l’utilisation de certaines solutions comme les dopants afin de les maintenir en conservation ou en bon état. Pour autant, cette pratique est considérée par les professionnels illégale. Potentiellement dangereux pour la santé en cas de mauvaise utilisation ou commercialisation, soit en les exposant trop au soleil ou en les dopant de produits chimiques toxiques. Les pastèques demeurent une menace alimentaire sérieuse si ne sont pas utilisées à bon escient. Sachant que la chaleur dope la vente des fruits en raison de leur apport énergétique considérable notamment en glucides, des commerçants fraudeurs dopent à leur tour ce fruit. Dans une publication de sensibilisation diffusée récemment, l’Organisation algérienne invite les citoyens à la plus grande vigilance lorsqu’ils achètent de la pastèque. Ce fruit emblématique de la saison estivale, prisé pour sa fraîcheur et son goût sucré, est parfois cultivé de manière artificielle, accélérant sa maturation à coups de substances chimiques et d’engrais, certains soupçonnés d’être cancérigènes. Un mot d’ordre, prudence. Car la pastèque, aussi appétissante soit-elle à l’œil, peut-être, selon Himayatec, tout simplement «empoisonnée». L’organisation tire un signal d’alarme sur une pratique inquiétante menée par certains producteurs qu’elle qualifie de «pseudo-agriculteurs», qui sont prêts à tout pour engranger des bénéfices rapides, quitte à mettre en péril la santé des consommateurs. Selon Himayatec, un indicateur de ces manipulations suspectes est l’absence de pépins noirs à l’intérieur du fruit. «La disparition des graines noires est souvent un signe que le fruit a été soumis à des méthodes agricoles anormales, destinées à accélérer sa maturité», avertit l’organisation dans son message de prévention. Ces fruits dits “précoces” sont souvent cultivés avec des doses élevées d’engrais chimiques, parfois à la limite de la légalité. Cette méthode, bien que rentable pour ceux qui la pratiquent, comporte plusieurs risques : à savoir une accumulation de résidus chimiques dans le fruit et une altération du goût et de la qualité nutritive. Des effets potentiels à long terme sur la santé des consommateurs, notamment des risques cancérigènes. Himayatec ne se contente pas de dresser le constat, elle en appelle également à la responsabilité des consommateurs. Il est donc recommandé d’être attentifs à certains signes qui peuvent trahir une pastèque douteuse comme une couleur de chair anormalement vive ou uniforme, une texture trop molle ou spongieuse et une odeur inhabituelle. L’organisation exhorte également les citoyens à privilégier l’achat de fruits de saison, produits selon des méthodes agricoles naturelles et locales, même si leur apparence peut sembler moins «parfaite» que celle des fruits issus de cultures dopées. Derrière cette mise en garde, c’est toute une problématique de sécurité alimentaire qui est posée. L’absence de contrôle strict sur certains circuits de distribution permet à ces produits non conformes d’atteindre les marchés de proximité, parfois sans traçabilité claire. En somme, la pastèque, symbole de fraîcheur estivale, ne doit pas devenir le vecteur silencieux de substances toxiques. Alors que l’été s’annonce chaud et que les habitudes de consommation s’accélèrent, les Algériens sont invités à redoubler de prudence.


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