Crise avec l'Algérie, émigration et non respect des engagements. La «politique du pire» de Retailleau

Alors que Bruno Retailleau prône "la confrontation" dans sa politique de l'immigration, De Villepin, l'ex-Premier ministre, lui garde les pieds sur terre et suggère une reconsidération de la position du ministre de l’Intérieur qui n'est pas forcément celle de la France. Il a du mal à faire la différence entre Bruno Retailleau et les engagements et obligations diplomatiques de "réserve" d'un ministre français de l'Intérieur. Il imagine mal le pourquoi de tant de fermeté et de haine de Retailleau à l'égard des immigrés comme si le ciel s'effondrait sur sa tête. L'ex-Premier ministre français tacle, pour ainsi dire, la politique de Retailleau sur sa logique de communication et sa guerre présumée contre les immigrés, notamment algériens. C'est une autre sortie tonitruante d'un ancien ministre français qui égratigne une nouvelle fois la ligne dure de l'actuel ministre de l'Intérieur ou plutôt le "ministre de l'Extérieur bis" comme aiment à l'appeler certains, avec des propos aussi durs et acerbes sur la soi-disant "guerre contre l'immigration" qu'il veut engager au détriment des intérêts de l'Elysée et des relations historiques entre Paris et Alger mais le ministre de l’Intérieur français ne croit pas si bien se tromper et ouvrir par la même une brèche avec le côté algérien, contrastant de fait la politique tenue jusque-là par l'Etat français sur les droits sociaux fondamentaux des immigrés en France. Il faut faire la guerre contre l'immigration illégale et baisser l'immigration légale, disait-il récemment. Sa vision étriquée sur l'immigration va ruiner la France déjà suffisamment sur une poudrière concernant notamment le respect des droits de l'immigration aux bons traitements et aux interdictions des expulsions arbitraires. Ce que nie principalement Bruno Retailleau, en bras de fer avec les autorités algériennes, d'autant plus que sa politique est vivement contestée dans son pays. La dernière réaction aux antipodes de sa politique vient de l'ex-Premier ministre, Dominique de Villepin, qui a exprimé son inquiétude et ses préoccupations, par rapport à la ligne dure menée par le ministre de l’Intérieur, lors d’une conférence de presse, où l’ancien Premier ministre français a exprimé son désaccord avec la ligne dure de Bruno Retailleau envers Alger, la qualifiant de «bras de fer» d’une «logique de communication et non pas d’une politique publique». Cette réponse fait suite aux déclarations tenues, la même journée, par le ministre français de l’Intérieur qui estime que la France «n’a pas tenu un rapport de force suffisamment prégnant» face à l’Algérie: «Moi, je veux que les OQTF, on les envoie dans leurs pays d’origine» a-t-il insisté sur le plateau de la chaîne d'infos LCI. La demande répétée de Bruno Retailleau concernant la réadmission des Algériens sous l’obligation de quitter le territoire français a provoqué une crise diplomatique entre les deux pays. Pour rappel, il y a un mois, le ministre français avait appelé «à monter en puissance» et à utiliser «d’autres instruments» pour faire face à la décision d’Alger. Dominique de Villepin n’a pas du tout admis ni apprécié cette démarche de Retailleau. D’ailleurs, il a vivement déploré la posture du nouveau président des Républicains, concernant la crise diplomatique entre l’Algérie et la France, au moment où le sieur Retailleau prétend déplorer un manque de fermeté de la part de Paris, au sujet des obligations de quitter le territoire français. L’ancien Premier ministre voit que le véritable problème réside ailleurs. Selon lui, la solution ne réside pas dans une logique de confrontation, mais dans une approche diplomatique respectueuse. En prenant ses distances avec le discours de fermeté, il rappelle l’importance d’un dialogue apaisé avec l’Algérie. «Faire la politique du pire vis-à-vis de certains pays de l’Afrique du Nord, ça ne nous aidera pas à faire rentrer des OQTF dans leurs pays d’origine (…). La logique du bras de fer est une logique de communication et non pas de politique publique. Et ça, je trouve que c’est absolument dangereux«, explique celui qui donne l’exemple de Giorgia Meloni et ses relations avec l’Algérie. Lors d’une précédente intervention devant la presse, la porte-parole du gouvernement français, Sophie Primas, est revenue sur la crise diplomatique entre Paris et Alger. En plus de l’imposition de l’obligation de visa aux détenteurs du passeport diplomatique algérien, il envisage de prendre des mesures contre la diaspora algérienne installée à l’Hexagone.


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