Ainsi va le monde des affaires avec ces folies dépensières des monarchies du Golfe ne cessant de nourrir et de meubler les rubriques de l’importance aujourd’hui des «finances personnelles» digne d’un «Wall Street». La raison en est qu’il a suffi qu’un cadeau d’avion de 400 millions de dollars soit envisagé par le Qatar à Trump pour que le monde s‘emballe et s’enflamme sur les milles raisons ayant motivé cette prestigieuse distinction quoiqu’elle en dise long sur l’importance ces dernières années des relations entre les pays du Golfe et les États-Unis. C’est une véritable guerre économique par pétrodollars qui consiste à une utilisation de plus de dollars dans les transactions sans considération des impacts et des incidences. En quête de contrats pour sauver son pays de la récession économique après l’épisode des droits douaniers imposés à ses voisins le Mexique et le Canada et d’autres pays d’Asie comme la Chine, le président américain était très attendu au Golfe pour une «offensive diplomatique». Il n’en sortira pas d’ailleurs les mains vides et peut-être même qu’il n’en croyait pas ses yeux avec à la clé un investissement arraché d’une valeur de 600 milliards de dollars en Arabie Saoudite dont 400 milliards de dollars à court terme desquels figurent 142 milliards de dollars d’armement en provenance des Etats-Unis. Cela arrive au moment où pas un seul mot n’a été soufflé sur la crise humanitaire à Ghaza où femmes et enfants n’ont plus de quoi se nourrir. Ce cadeau a fait le tour des médias de la planète. ABC news a révélé, dimanche 11 mai, que le Qatar envisageait d’offrir un Boeing 747-8 d’une valeur de 400 millions de dollars à l’administration Trump en remplacement des deux "Air Force One", devenus obsolètes. De quoi ont peur les démocrates ? L’annonce a suscité la colère des démocrates qui reprochent au président de vouloir s’enrichir personnellement. Car une fois son mandat terminé, la propriété de l’appareil serait transférée de l’Armée de l’air américaine à la fondation du président américain. Les démocrates semblent chercher au vol la « petite bête » au candidat républicain sorti vainqueur lors de la dernière présidentielle. Et la première réaction de Trump n’a pas tardé."Le fait que le département de la Défense reçoit en cadeau un avion 747 pour remplacer temporairement Air Force One (…) dérange tellement les démocrates véreux qu'ils insistent pour que nous payions l'avion au prix fort", a ainsi contre-attaqué Donald Trump sur son réseau social Truth. La polémique est d'autant plus forte que ce "palace volant" devrait officiellement être offert au président américain lors d'une visite au Qatar dans le cadre d’une tournée au Moyen-Orient. Donald Trump est arrivé mardi à Riyad pour rencontrer son allié, le prince Mohammed ben Salmane (MBS). Il est attendu mercredi à Doha et aux Émirats arabes unis, avant de regagner son pays le 15 mai. Lors de son premier mandat, le président américain avait déjà choisi le golfe Arabo-Persique pour son premier déplacement à l’étranger, se prêtant même à une danse du sabre à Riyad. Cette fois-ci, l’objectif officiel du voyage est d’encourager les échanges économiques entre les monarchies du Golfe et les États-Unis. Donald Trump va aussi rencontrer les dirigeants des six pays du Conseil de coopération du Golfe – Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Bahreïn, Qatar, Koweït et Oman. "Trump est en visite parce que le Golfe est devenu un épicentre de la géopolitique et de la géoéconomie. Ses États sont devenus des acteurs mondiaux et des partenaires politiques et économiques à part entière pour toute administration américaine", explique Anna Jacobs, experte à l’Arab Gulf States Institute de Washington. Le plan "vision 2030" de l’Arabie saoudite en est un symbole. Consciente que la manne du pétrole n’est pas éternelle, la monarchie du Golfe multiplie les appels du pied aux investisseurs étrangers pour diversifier son économie. En 2023, le Fonds souverain saoudien a ainsi été le plus actifs des fonds au monde avec 31,5 milliards de dollars investis, selon le rapport annuel Global SWF. La Trump Organization elle-même a fait des monarchies du Golfe sa nouvelle cible pour développer ses activités. Le mois dernier, elle a signé un contrat pour la construction d'un golf et des résidences de luxe au Qatar, et dévoilé les détails d'un gratte-ciel d'un milliard de dollars à Dubaï, dont les appartements pourront être achetés en cryptomonnaies. "Trump déploie une sorte de grand effort diplomatique qui va de l’Ukraine à l’Indo-Pakistan, en passant par le Moyen-Orient, et comme toujours avec lui, qui n’est pas dénué d’ambitions financières", analyse Joseph Bahout, directeur de l’Institut de politique publique et d’affaires internationales à l’Université américaine de Beyrouth. Mais cette visite de trois jours au Moyen-Orient poursuit également plusieurs objectifs diplomatiques. Il y a d’abord le dossier sur le nucléaire iranien. Depuis le 12 avril, les États-Unis et l’Iran ont tenu quatre cycles de pourparlers sur le sujet, sous l’égide du sultanat d’Oman. Le dernier en date, qui s’est tenu dimanche, a laissé entrevoir des progrès selon le chef de la diplomatie iranienne: "Ces négociations ont été beaucoup plus sérieuses et explicites que les trois cycles précédents", a déclaré Seyyed Abbas Araghchi à la télévision iranienne. "Les négociations semblent se porter assez bien, mais il s’agit de mettre au courant les pays du Golfe et de les préparer à l’éventualité d’un deal", explique le chercheur Joseph Bahout. Il y a ensuite le dossier palestinien, qui fait l’objet d’intenses spéculations. Ces dernières années, l’Arabie saoudite et Israël s’étaient engagés sur une normalisation de leurs relations, mais l’attaque du 7-Octobre et la réponse israélienne ont balayé le processus diplomatique. "La résistance du gouvernement israélien à envisager sérieusement de mettre fin à la guerre et de discuter d'un processus politique pour une solution à deux États rend la normalisation entre l'Arabie saoudite et Israël presque impossible", confirme Anna Jacobs, experte à l’Arab Gulf States Institute in Washington (AGSIW). "L'administration Trump semble en être consciente, et c'est probablement la raison pour laquelle elle cherche à conclure un accord sur le nucléaire civil avec Riyad sans le conditionner à une normalisation entre l'Arabie saoudite et Israël».
Tournée de Donald Trump dans les pays du Golfe. Les folies des pétrodollars !!!
- par B.kamel
- Le 14 Mai 2025
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