Affrontements violents entre groupes armés à Tripoli. La situation serait sous «contrôle»

Depuis 2014, la Libye est sujet à des groupes armés d’intérêt alors que le gouvernement d’union nationale, mis en place sur intrusion des Nations Unies, fait face à une rude rébellion dans la partie Est du pays. La stabilité retrouvée, le gouvernement ayant engagé des réformes afin de booster plusieurs secteurs vitaux de son économie mais cela n’a été que de courte durée puisque des affrontements entre groupes armés dans la capitale libyenne: Tripoli ont eu lieu, lundi soir, semant à nouveau le désarroi chez la population. Bilan: au moins six morts selon le Centre de médecine d'urgence tandis que le gouvernement de Tripoli assure avoir repris le contrôle de la situation. En Libye, l’espoir d’un avenir radieux, pour quitter une vie de violence et de combats, reste de mise, en dépit des mises en garde du Conseil de sécurité de l’ONU qui insiste sur une relance du processus politique dans ce pays. Un pays, aussi riche en pétrole et autres ressources minières, ne peut qu’augurer un lendemain rose pour sa population mais ce qui s’est passé, lundi, en Libye, rappelle inextricablement que du pain sur la planche attend désormais ce pays pour franchir définitivement l’écueil de ses divisions. Pour cela, les protagonistes devraient d’abord se comprendre, s’écouter et se concerter autour d’un seul objectif: la sécurité et la stabilité. Le Centre de médecine d’urgence et de soutien a annoncé que «six corps ont été récupérés sur les lieux des affrontements autour d'Abou Salim», quartier populaire de Tripoli. Selon des médias locaux, des affrontements à l'arme lourde ont opposé, jusqu'au milieu de la nuit, des groupes armés après que Abdelghani "Gheniwa" El-Kikli, chef de l'Autorité de soutien à la stabilité (SSA), groupe armé basé à Abou Salim, ait été tué probablement dans une embuscade. Des tirs intermittents à l'arme lourde et moyenne et des déflagrations étaient entendus dans plusieurs secteurs de la capitale, à partir de 21H00 (19H00 GMT). Sans donner de détails, le ministère de l'Intérieur du Gouvernement d'unité nationale, basé à Tripoli, a appelé dans un communiqué "tous les citoyens à rester chez eux pour leur sécurité". Selon des médias locaux, les affrontements qui se déroulent dans la banlieue sud de Tripoli, ont éclaté entre des groupes armés de Tripoli et d'autres groupes rivaux de Misrata, grande ville portuaire à 200 km à l'est de la capitale. En 2024, le maréchal Haftar, sitôt rentré de son hospitalisation, annonçait déjà le retour des mouvements de troupes pour continuer à lutter contre le terrorisme alors que le gouvernement de Tripoli, installé par l’ONU, se gardait de répondre à ses provocations. La Libye se remet difficilement des années de guerre et de chaos qui ont suivi la révolte de 2011 et la chute de Mouammar Kadhafi. Elle est actuellement scindée entre un gouvernement établi à Tripoli, reconnu par l'ONU, et une administration rivale dans l'Est, contrôlée par la famille Haftar. Ainsi, un bref retour à l’accalmie n’aura duré que de petites années, des affrontements se produisant périodiquement entre la myriade de groupes armés présents dans le pays, dans le cadre de luttes pour des zones d'influence. La Mission de soutien des Nations Unies en Libye (UNSMIL) a appelé, lundi, au calme, en réponse à des «rapports faisant état d’un renforcement militaire et d’une montée des tensions à Tripoli et dans l’ensemble de la région occidentale». Dans une déclaration publiée sur son compte officiel X, l’UNSMIL a indiqué qu’elle suivait de près ces rapports, exhortant toutes les parties à «désamorcer immédiatement la situation, à s’abstenir de toute action provocatrice et à résoudre les différends par le dialogue». L’UNSMIL a exprimé son soutien aux efforts libyens – y compris ceux menés par les anciens de la communauté et les dirigeants locaux – pour parvenir à une résolution pacifique, en soulignant la responsabilité essentielle de toutes les parties de protéger les civils. Entre-temps, plusieurs quartiers de Tripoli ont été témoins de ce qui a été décrit comme des mouvements militaires suspects. Des pages de médias sociaux locaux ont signalé la présence de groupes armés dans plusieurs rues de Tripoli au cours des dernières heures. Ces pages ont également indiqué l’arrivée de convois en provenance d’Al-Zawiya, de Zintan et de Misrata vers la capitale – apparemment en préparation d’affrontements avec les forces stationnées à l’intérieur de la ville, en particulier celles dirigées par Abdel Ghani Al-Kikli, connu sous le nom de «Ghneiwa».


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